. Récapitulatif de l'ensemble des parutions de la rubrique « "Histoires" de disques »

. Récapitulatif de l'ensemble des parutions de la rubrique « Nostalgie des années soixante »

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« Histoires » de disques
(spécial "1966 : Elucubrations" n° 8bis)...

Mise en ligne le 15 novembre 2010

Tous les mois je vous présente quatre scans autour de deux thématiques : « "Histoires" de disques » et « Nostalgie des années soixante »

À noter, pour les visiteurs "historiques" du site en 2003 et 2004 qu'ils retrouveront certaines photos déjà publiées mais qu'il m'a paru intéressant de conserver en permanence sur le site :
ces rubriques seront en effet récapitulées sur deux série de pages du site au fur et à mesure des publications.

1966 :
la jeunesse se met à élucubrer !
(Les chansons évoquées marquées d’un astérisque [*] ont leurs paroles publiées en bas de cette page)
Oh Yeah ! En 1966 une chanson fit l’effet d’une véritable bombe ! Le terme n’est pas exagéré, le courant dit «yé-yé» explosa suite aux «Elucubrations d’Antoine» [*]. Les jeunes, entraient d’une certaine façon dans le monde des adultes qu’ils allaient ébranler en 68... Elle eut un rôle détonateur pour un nouvelle guerre des générations. Elle ouvrit en quelque sorte la voie à un nouveau contenu pour les chansons destinées aux jeunes qui s’ouvraient à l’actualité sociale, politique...

Pour la première fois, hormis les chanteurs de la génération précédente, style Rive-gauche, un texte non conformiste d’un artiste jeune va avoir une énorme diffusion. Par sa simplicité il va toucher une large audience.

Antoine accumule les provocations tous azimuts. D’abord les cheveux... Certes les cheveux longs étaient déjà pour les garçons le signe d’une certaine contestation. Mais ceux d’Antoine dépassent en longueur ce qu’on n’a jamais vu jusqu’ici ! Il se déclare beatnik, un terme nouveau en France. Par là même il renie ses prédécesseurs yé-yé... Son look avec chemise à fleurs, etc complète le tableau détonant ! Son statut de «centralien» fait le contre-pied par avance aux habituelles accusations de «débilité» relativement aux vedettes de SLC. Quelque part il renie son niveau culturel ! Les jeunes lauréats brillants comme lui, normalement, la société les montre en exemple aux cancres, il chamboule toutes les valeurs de l’époque !

Quant au contenu des paroles des «Elucubrations», au niveau artistique pur, il ne s’agit pas bien sûr d’un chef-d’oeuvre. Mais Antoine Murracioli a eu le talent d’être là au bon moment, d’exprimer d’une façon fédératrice, cet inconscient collectif, cette révolte que la jeunesse du baby-boom sentait poindre en elle... Dans cette chanson, même de façon superficielle, symbolique, les anciens (H Horner), le pouvoir parental, sont brocardés. Plus grave, l’icône institutionnelle des jeunes Johnny, est «mis en cage à Médrano». Evoquer «La pilule» certes aujourd’hui cela paraît anodin mais l’utiliser en ces temps maintenant lointains était un délit pénal !

Lors de ses tout premiers concerts Antoine, accompagné par les Problèmes, jouait à fond son rôle de provocateur. Lorsqu’il chantait «Les Elucubrations» il demandait au public : «qui est pour ?», ensuite : «qui est contre ?» A ceux qui levaient alors la main il déclarait : «vous n’aimez pas cette chanson, mais vous venez quand même de payer pour l’écouter !» Souvent cela se terminait par une bagarre générale, c’est dire si la question était sensible !

Pour illustrer l’impact qu’eut cette chanson, la liste des parodies, critiques, par le biais de chansons est révélatrice sans parler des articles de presse et chroniques radio moralisatrices. Elle eut, paradoxalement, un effet commercial positif en relançant le marché du disque, offrant de nouveaux créneaux musicaux. Elle augmenta donc les profits de ceux qu’indirectement elle dénonçait.

Johnny Hallyday. — En tête des disques anti-Elucubrations il y eut bien sûr Johnny qui, semble-t-il poussé par ses producteurs, se déclara officiellement vexé par les paroles et y répondit. On devrait écrire «y fit répondre» vu, comme à l’habitude, que c’est un de ses «nègres» qui composa «Cheveux longs Idées courtes» [*]. Cela va relancer la carrière de Johnny en lui redonnant du punch, cette fois-ci en contestant... les contestataires. Lui aussi prit un virage grâce à cette chanson, il se plaça d’une certaine façon «à droite», place qu’il occupe jusqu’à nos jours... Personne, ensuite, ne fut surpris de son absence en 1968...

A travers «Cheveux longs idées courtes» (1966) apparaît le clivage idéologique entre une vision conservatrice de la société et cette révolte baby-boom qui allait ébranler la France. Le mouvement rock initial, théoriquement en révolte contre la société, récupéré, devient souvent en fait un de ses défenseurs (Presley, Hallyday). Des chanteurs plus anciens comme Hugues Aufray et le plus confidentiel Graëme Allwright certes reprenaient en français des chansons américaines mais se gardaient bien d’entrer dans des sujets de contestation typiquement français...

«Les Antoineries» de Pierre Gilbert. — La majorité silencieuse qui commençait tout juste à tolérer Johnny bien sûr tirait à boulets rouges. Pour illustrer cela le disque «Antoineries» (1966) de Pierre Gilbert. Violence du ton mais aussi, tout en dénonçant, prendre sa part du gâteau médiatique. L’autorité du père bafouée est remise en avant : un bon fils devait obéir à son père, lui ressembler "vestimentalement" du moins, écouter les mêmes musiques que lui et surtout ne pas se mêler des choses des grands : la politique entre autres. «Travaille, fais du sport et tais-toi.» Tout ce qui apparaît comme efféminé est intolérable, à cette époque l’homosexualité était un délit... Donc avoir son fils chevelu, par rapport à ses collègues de boulot, amis, voisins, signifiait qu’on n’arrivait pas à faire la loi chez soi...

Duo Jacques Martin/Jean Yanne : «Les émancipations d’Alphonse» (1966) [*]

Une autre facette de la guerre des générations est la réaction tout aussi violente des anciens «contestataires» de la chanson française de l’époque. On les attaque, les dépasse sur le domaine qui leur était exclusivement réservé ainsi qu’aux chansonniers «de quoi ils se mêlent ces m...... !». Le disque publié par Jacques Martin et Jean Yanne illustre finalement cette convergence des «progressistes» (pour l’époque car ils étaient finalement très modérés) et de la majorité dite silencieuse : tous contre Antoine ! A noter que la diffusion confidentielle de ce disque démontre qui a gagné la bataille, au moins au niveau médiatique.

Jacques Brel. — Dans le même esprit que précédemment «Le grand Jacques (Brel)» lui aussi mit son grain de sel. Certes il n’évoque pas directement «Les Elucubrations». Sa nouvelle version de 1967 des «Bonbons» [*] prend de la hauteur, à l’image du personnage et évoque les jeunes trublions au sens large. «J’écoute pousser mes cheveux» «Je crie Paix au Vietnam...» (il prend alors un air débile) «Car enfin j’ai mes opinioooons !» Bien vu, même si c’est injuste d’englober tous les jeunes dans une accusation d’engagement politique pour-suivre-la-mode. Oui à certains moment on écoutait pousser nos cheveux... Comme les autres adultes Brel se sent remis en question. De la même façon qu’au début des événements de 68 les adultes «nouvelle-chanson-d’après-guerre» vont tout d’abord critiquer... pour ensuite prendre précipitamment le train en marche. Illustration par le petit bout de la lorgnette, Brel va quelques mois plus tard, (comme Johnny !) lui aussi laisser pousser ses cheveux et probablement lui aussi «les écouter pousser en jouant au jeune.»

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Edouard — Dans le milieu artistique d’autres jeunes artistes ambitieux, qui malgré souvent un travail acharné galèrent et n’arrivent pas à percer, perçoivent ce phénomène avec amertume. Cette nouvelle vedette qui brûle les étapes avec des chansons presque improvisées, écrites en quelques minutes, quelle injustice ! L’un d’entre eux, Michel Rivat, fait d’une pierre deux coups. Il veut exprimer son amertume, lui qui pour l’instant n’arrive pas à percer et essaie, comme tous les autres, de surfer sur la vague contestatrice tout en la dénonçant. Il créa donc ce personnage d’Edouard, caricature de la caricature, avec son immense perruque jusqu’au sol. Le curieux est que nous le percevions plus comme un autre chanteur dans le style d’Antoine que comme un véritable contradicteur ! Le producteur d’Antoine intente à Rivat un projet de plagiat, il est vrai que «Les hallucinations d’Edouard» (1966) [*] sont vraiment un copié-collé des «Elucubrations». Difficile de payer des droits d’auteur d’une chanson qu’on conteste... Le disque fut retiré du marché mais une grande quantité fut diffusée et deux autres 45 tours d’Edouard furent publiés. L’un d’entre eux «N’aie pas peur Antoinette» est une sorte de réponse à Antoine à l’interdiction du vinyle précédent. Rivat, dont la notoriété augmenta dans le milieu artistique finit par travailler avec Joe Dassin (finie la contestation).

Il y avait également des vedettes yé-yé établies de qualité. Elles avaient sû se démarquer des autres par une image contestataire, moins médiatique qu’Antoine certes, mais avec des créations de qualité plus en prise avec la réalité sociologique. Ceux que Christian Eudeline nomme dans son livre «Anti yé-yé» se sentent eux aussi victimes d’une sorte d’injustice. Eux aussi sont dépassés dans leur créneau que je nommerai «pré-contestataire».

Stella. — j’aimais bien quand, avec impertinence elle critiquait par exemple Verchuren «Le Dylan Auvergnat». Elle eut aussi droit à des diatribes violentes ! Elle sut se créer une petite notoriété le temps de quelques EPs insolents mais aussi pleins de fraîcheur... C’était finalement prémonitoire ce style de chansons, et injuste qu’elle se soit fait damer le pion par Antoine. Elle avait autant, sinon plus de talent. Elle se laisse aller dans une de ses chansons fin 66 : «Beatniks d’occasion». Là aussi prémonition par l’évocation de l’engagement «occasionnel» d’Antoine comme on va le voir par la suite. Le fait que notre élucubreur se pavane à Paris dans un roadster Triumph l’irrite au plus haut point. C’est pour elle incompatible avec le statut de beatnik, elle répète à chaque couplet de la chanson. Un peu léger comme argumentation mais on est dans le yé-yé ! Plus tard Stella tira un trait sur cette «Saga-SLC». Elle rencontre et devient la compagne de Christian Vander, leader charismatique du fabuleux Magma. Surtout elle joue un rôle majeur dans l’évolution du groupe. A partir de l’album mythique «Mekanik Destruktïv Kommandoh» en 1973, elle crée un nouveau son par l’utilisation des voix.

Ronnie Bird. — Lui c’était par son style musical et son look qu’il détonait. Lui aussi j’adorais et je continue d’ailleurs de l’écouter. (Voir «Mes mythes sixties»). Il n’arrive pas à dépasser une notoriété limitée, dans son cas aussi c’est injuste. L’explosion antoinienne semble focaliser son amertume. Sans doute lui aussi essaie d’en profiter paradoxalement. Toujours est-il qu’il crée en 1966 cette chanson «Chante» [*] qui est finalement assez réussie. Elle synthétise finalement tous les reproches que l’on peut faire : l’amour du fric, la superficialité, les différences sociales...

Noël Deschamps. — Encore un autre anti-yéyé injustement sur la touche que j’aimais et aime toujours écouter. Son «A six heures c’est fini» évoquait l’impatience de quitter sa journée de boulot. Indirectement elle évoque la vraie vie hors de chez son patron, ce dernier, blasphème à l’époque, est présenté indirectement de façon négative... Dans la même démarche que Ronnie Bird, son alter-ego dans le genre, il crée «Ah si j’avais pensé». «Que l’on m’excuse mais je n’ai cherché qu’à bien chanter»... voilà le problème : le contenu de ce que l’on chante devient très important dorénavant, plus que la qualité d’interprétation ! Il exprime lui aussi un sentiment d'injustice face à ceux "qui font les imbéciles et réussissent" et rejoint un peu, à ce niveau Johnny dans une vision finalement conservatrice.


Evariste. — Une autre personnalité intéressante fut dévoilée indirectement par ces «Elucubrations» décidément si fertiles. Evariste, j’ai déjà évoqué ce personnage attachant, pour éviter la redite voici le lien :

http://www.vinylmaniaque.com/repertoire5/evariste.html

L’idée de base de Joël-Evariste est que, vu qu’il a un cursus universitaire infiniment plus élevé qu’Antoine, qu’il touche un peu la guitare, pas froid aux yeux... pourquoi-pas lui ? En 1967 in crée donc «Connais-tu l’animal qui inventa le calcul intégral ?» Il matérialise également le lien avec les futurs événements de 68 avec la publication durant ce mai si chaud du mythique 45 tours SP autoproduit «La Révolution» avec le dessin de couverture de Wolinski.

http://www.vinylmaniaque.com/repertoire6/nostalgie-sixties-reprises-sdm-1.html (voir dans cette page la rubrique «68»)

On le voit, déjà pas mal de vinyles directement liés aux «Elucubrations» et encore il doit y en avoir d’autres... Mais Antoine, dans le 45 tours qui suit les élucubrations, toujours en 66, eut aussi l’idée de s’autoparodier ! Un jour à la télé, j’aperçois Antoine sur un ring de boxe, en compagnie des Problèmes (Rinaldi arborait un catogan, ce qui, à l’époque est quasiment du jamais vu, à part sur les films de cape et d’épée !) Antoine fait face aux Problèmes, gants de boxe en avant et chante, en duo avec les futurs Charlots «Les contre-élucubrations problématiques» [*]... « Si vos mères avaient connu la pilule vous ne seriez pas là à me casser les pieds... Laissez-moi rire hé hé hé !» Surenchère de provocation médiatique. Marqueting, avec les «vraies chemises à fleurs d’Antoine, méfiez-vous des contrefaçons» que tout ado branché se devait de porter... Une autre chanson du même EP «Je dis ce que je pense et je vis comme je veux» [*] tente de rééditer le succès des «Elucubrations». Nouvelle provocation, à la fin la dorénavant vedette crie un tonitruant « Eh Merde» !» qui là aussi fait monter la tension encore plus haut. Certaines radios imposèrent la réalisation d’une version spéciale dans la quelle le mot de Cambronne fut supprimé... Charme des années gauliennes...

J’ai vraiment le sentiment qu’autour de cette chanson, ce sont tous les jeunes de 66 qui commençaient à élucubrer pour s’éclater deux ans plus tard. Quoi qu’on en pense, à l’image de ce bouillonnement de la jeunesse, quelque chose à changé dans la chanson populaire... Il y eut l’arrivée dans la foulée, donc toujours en 66 de Jacques Dutronc, avec notamment son «Et Moi Et Moi» [*] , en constant rapport avec l’actualité. «Je suis tout nu dans mon bain, avec une fille qui me nettoie» encore une volée de protestations des biens pensants. Ce génial duo Lanzmann-Dutronc aurait-il pu s’éclater librement avant ? Michel Polnareff, le beatnik typique à ses débuts et son «Amour avec toi» en remet une couche. La qualité de beaucoup de textes va en s'améliorant, leur contenu de plus en plus dérangeant... De nombreux adultes furent encore scandalisés, demander directement à une jeune fille de faire l’amour avec elle... shocking ! Une nouvelle ère de la chanson populaire est née mais surtout révèle que la jeunesse française change profondément... S’affirme de plus en plus...

Michel Delpech avec son «Inventaire 66» [*] essaie, sans se mouiller de suivre le courant. Il crée, via cette chanson, une sorte de résumé à la Prévert de cette année folle. A la fin de chaque couplet il chante, d'un ton excédé : "Et toujours le meme président", cela résume bien la situation, l'immobilisme social... Nino Ferrer aurait-il pu commettre son «Mao et moa ?» en 67 et bien d'autres vont suivre de plus en plus virulentes car cela va aller en empirant !

Et Antoine ? Une fois encore il crée la surprise, mais pas dans le sens auquel on s’attend. Pour résumer il raccourcit ses cheveux et se met à chanter de façon totalement consensuelle. A l’époque je ne comprenais pas et ne devais pas être le seul. Il a expliqué plus tard que ce personnage d’Antoine provocateur «n’était pas lui». Il souffrait du fait que des gens le détestaient et il est allé vers eux avec son nouveau répertoire ultra commercial... «beatnik d’occasion», Stella avait vu juste...

Il entame progressivement une carrière de globe-trotteur, sorte de Nicolas Hulot intermittent, revenant en France faire un album, de temps en temps, pour remplir la cale de son voilier. Là aussi il ne veut pas choquer, dans les films qu’il réalise sur ses voyages il ne montre que de belles choses... il ignore les ravages de la pollution et ne tient pas à les dénoncer...

En 1978 il réalise un album finalement intéressant, «Corail Noir», revenant sur le passé avec une nouvelle version «Elucubrations revisited» [*]... Nul doute que ce début de carrière tonitruant, il ne l’oubliera jamais et nous non plus !

Les Problèmes, étaient à l’origine un très bon groupe pop-rock. Les débuts de leur saga avec Antoine furent marqués par une péripétie révélatrice du refus de certains jeunes face aux injustices, dictatures, qui marquaient l’époque. À 17 ans, en 1960, un des membres du groupe, Luis Rego, fuit son pays, le Portugal, afin d'échapper au service militaire en Angola, qui était encore une colonie portugaise. Il débute sa carrière comme musicien dans Les Problèmes. Arrêté pour désertion et emprisonné au Portugal, son nom apparaît dans une chanson écrite pour le soutenir, «Ballade à Luis Rego, prisonnier politique» [*], extraite du premier album du groupe («Antoine rencontre les Problèmes).» Il fut finalement libéré et rejoignit Antoine et les Problèmes.

Plus tard, à l’image d’Antoine, ils firent amende honorable à la majorité silencieuse et se mutèrent en Charlots avec le répertoire que l’on connaît. Leur «Chauffe Marcel» symbolise cette démarche retour vers le bal de campagne et la France profonde : gauloiserie fin de banquet, voire même chansons cochonnes, même si parfois on intercalait du Vian. Ils eurent un certain succès cinématrographique dans un style Marx Brothers frenchies. Les personnalités de Rinaldi et de Luis Rego sortirent leur épingle du jeu et firent ce qu’il est convenu d’appeler une belle carrière.

Les élucubrations d'Antoine

Ma mère m'a dit, Antoine, fais-toi couper les cheveux,
Je lui ai dit, ma mère, dans vingt ans si tu veux,
Je ne les garde pas pour me faire remarquer,
Ni parce que je trouve ça beau,
Mais parce que ça me plaît.
Oh, Yeah !

L'autre jour, j'écoute la radio en me réveillant,
C'était Yvette Horner qui jouait de l'accordéon,
Ton accordéon me fatigue Yvette,
Si tu jouais plutôt de la clarinette.
Oh, Yeah !

Mon meilleur ami, si vous le connaissiez,
Vous ne pourriez plus vous en séparer,
L'autre jour, il n'était pas très malin,
i
l a pris un laxatif au lieu de prendre le train.
Oh, Yeah !

Avec mon petit cousin qui a dix ans,
On regardait "Gros Nounours" à la télévision,
A Nounours il a dit "Bonne nuit mon bonhomme",
Il est parti danser le jerk au Paladium.
Oh, Yeah !

Le juge a dit à Jules, vous avez tué,
Oui j'ai tué ma femme, pourtant je l'aimais,
Le juge a dit à Jules "Vous aurez vingt ans",
Jules a dit : "Quand on aime on a toujours vingt ans".
Oh, Yeah !

Tout devrait changer tout le temps,
Le monde serait bien plus amusant,
On verrait des avions dans les couloirs du métro,
Et Johnny Hallyday en cage à Médrano.
Oh, Yeah !

Si je porte des chemises à fleurs,
C'est que je suis en avance de deux ou trois longueurs,
Ce n'est qu'une question de saison,
Les vôtres n'ont encore que des boutons.
Oh, Yeah !

J'ai reçu une lettre de la Présidence
Me demandant, Antoine, vous avez du bon sens,
Comment faire pour enrichir le pays ?
Mettez la pilule en vente dans les Monoprix.
Oh, Yeeeeaaaahhhh !

Cheveux longs et idées courtes

Si monsieur Kennedy
Aujourd'hui revenait
Ou si monsieur Gandhy
Soudain ressuscitait
Ils seraient étonnés
Quand on leur apprendrait
Que pour changer le monde
Il suffit de changer
Da-da-da-da-dam
Da-da-da-da-dam
Et surtout, avant tout
D'avoir les cheveux longs

Crier dans un micro
Je veux la liberté
Assis sur son derrière
Avec les bras croisés
Nos pères et nos grands-pères
N'y avaient pas pensé
Sinon combien de larmes
Et de sang évités
Da-da-da-da-dam
Da-da-da-da-dam
Mais bien sûr leurs cheveux
N'étaient pas assez longs

Écrire sur son blouson
La guerre doit s'arrêter
Assis sur son derrière
Avec les bras croisés
Les bonzes du Vietnam
N'y ont jamais pensé
Tout ce qu'ils ont trouvé
C'est partir en fumée
Da-da-da-da-dam
Da-da-da-da-dam
Mais bien sûr leurs cheveux
Ne sont pas assez longs

Crier c'est une honte
Des hommes meurent de faim
Assis sur son derrière
Avec les bras croisés
Est-ce la solution
Est-ce le bon moyen
En tout cas les hindous
Devront s'en contenter
Da-da-da-da-dam
Da-da-da-da-dam
Avant de trouver mieux
Leurs cheveux seront longs

Si les mots suffisaient
Pour tout réaliser
Tout en restant assis
Avec les bras croisés
Je sais que dans une cage
Je serai enfermé
Mais c'est une autre histoire
Que de m'y faire entrer
Da-da-da-da-dam
Da-da-da-da-dam
Car il ne suffit pas
D'avoir les cheveux longs

Fait-on pousser du blé
En faisant des discours
Faut-il un uniforme
Pour détester la guerre
Faut-il pour être un homme
Ne plus chanter l'amour
Faut-il mendier sont pain
Et ne plus être fier
Da-da-da-da-dam
Da-da-da-da-dam
Faut-il pour être libre
Avoir les cheveux longs, longs, longs
Da-da-da-da-dam
Da-da-da-da-dam...

Les émancipations d'Alphonse

Hiii donc !
L'père il m'a dit "Alphonse,
Fais-toi couper les ch'veux
T'auras ben tôt plus d'poils
Qu'en a au cul d'mes bœufs"
J'ai répondu "Hé, l'père
Plus qu'mes ch'veux y sont longs
Et moins j'lave c'qui a dessous
Et moins j'use de savon" (Hé hé hé !)

Hiii donc !
Y'a la mère à Lucette
Qu'a déjà d'la moustache
Elle lui donne un tabouret
Pour aller traire les vaches
E l'môme y r'vient, y dit
"Ton tabouret, j'en veux plus
Y'a les vaches elles veulent point
S'asseoir dessus (hé hé !)

Hiii donc !
Mon père, ce héros
Au sourire si doux
il était dans un champ
Sur qui tombait la nuit
Il lui sembla dans l'ombre
Entendre un faible bruit
C'était Yvette Horner
Qui jouait de l'accordéon (Hé hé hé !)

Hiii donc !
Ma sœur Germaine
Elle entend hier à la radio
Que grâce à la pilule
On n'a plus de marmots
Elle dit "J'vais en prendre une
Des gosses, j'en aurai plus
Mais au lieu d'l'avaler
Elle s'la met là (Ho ho ho ho !)

Hiii donc !
L'autre jour un Parisien
Y vient dire à ma mère
"J'voudrais voir vot' mari
Pour causer d'une affaire"
Ma mère, elle dit
"il est dans l'pré avec les veaux
Vous l'reconnaîtrez bien
C'est l'seul qu'a un chapeau" (Hi hi hi hi !)

Hiii donc !
Au dernières élections
Y'a l'vieux père Magloire
On lui dit "Avant d'voter
Faut passer dans l'isoloir"
Quand il en r'ssort y dit
"C'est très bien installé
Mais l'malheur c'est qu'y a
Pas assez d'papier" (Ha ha ha ha !)

Hiii donc !
Paraît qu'les p'tits chinois
Y z'ont rien à bouffer
Et qu'les volailles chez nous
Elles sont trop engraissées
Chacun pourrait prendre
Un chinois dans sa basse-cour
Mais un chinois, ça pond pas
Un œuf par jour (Hi hi !)

Hiii donc !
L'grand-père qu'a du bon sens
Y dit qu'à la radio
Les chansons qu'on entend
Y'a rien d'plus ballot
Et quand on va mettre dix andouilles
Dans un panier
Faudra pousser l'Antoine
Pour pouvoir y rentrer (Hé hé !)
Hiii donc !

Les bonbons (version 67)

Je viens rechercher mes bonbons
Vois-tu, Germaine, j'ai eu trop mal
Quand tu m'as fait cette réflexion
Au sujet de mes cheveux longs
C'est la rupture bête et brutale

Je viens rechercher mes bonbons
Maintenant je suis un autre garçon
J'habite à l'Hôtel Georges Vé
J'ai perdu l'accent bruxellois
D'ailleurs plus personne n’a c’t accent-là
Sauf Brel à la télévision

Je viens rechercher mes bonbons
Quand père m'agace, moi j'lui fais : "Zop !"
Je traite ma mère de névropathe
Faut dire que père est vachement bath
Alors que mère est un peu snob
Mais enfin tout ça, hein, c'est l'conflit des générations

Je viens rechercher mes bonbons
Et tous les samedis soir que j'peux
Germaine, j'écoute pousser mes ch'veux
Je fais "glou glou", je fais "miam miam"
J'défile criant : "Paix au Vietnam !"
Parce que enfin, enfin, j'ai mes opinions

Je viens rechercher mes bonbons
Oh ! Mais c’est ça, votre jeune frère ?
Mademoiselle Germaine, c'est celui qui est flamingant ?

J'vous ai apporté des bonbons
Parce que les fleurs c'est périssable
Puis les bonbons c'est tellement bon
Bien que les fleurs soient plus présentables
Surtout quand elles sont en boutons

J'vous ai apporté des bonbons...

Chante

Voilà que la chanson devient un vrai concours
Les idoles à Centrale viennent suivre les cours
Chante,
L'autoroute à présent devient remplie de gens
Chante,
Puisqu'il paraît qu'elle conduit à la Tour d'argent
Moi je pleure, oui je pleure
Hélas, trois fois hélas
Parce que je n'ai pas étudié

Vietnam et Cuba
C'est un joli gimmick
Treillis, chemise à fleurs
Et tu deviens beatnick
Chante,
On paye très très mal l'ingénieur atomique
Chante,
La musique a du bon lorsque l'on pense au fric
Moi j'espère, oui j'espère,
Peut-être, oh oui peut-être
Que tu n'auras pas tout croqué

L'autre jour je passais devant Medrano
Il y avait écrit "grandes cages à gogo"
Chante,
Un jour dans un rêve tu verras comme moi
Chante,
Un petit homme noir avec une grande voix
Ce jour-là, ce jour-là,
Peut-être, oh oui peut-être
Tu te moqueras bien de toi (x5)

Les hallucinations d'Edouard

Vous aimez Johnny Hallyday ? Ouais!!
Vous aimez Yvette Horner ? Ouais!!
Vous aimez Édouard ? (…)
Quoi qu'il en soit, je vais vous chanter mes hallucinations.

Oh non! Grand-mère m'a dit "Édouard tu as trop de cheveux
Ils tombent sur tes genoux et cachent tes jolis yeux."
Je lui ai dit "grand-mère, excuse-moi, veux-tu,
Je ne peux pas les couper, en-dessous je suis tout nu."

Oh non! Édouard, pourquoi tu portes un bermuda à fruits ?
Je lui ai dit "c'est parce que j'ai beaucoup d'esprit.
T'es comme le père Léon qui me fend le cœur
Tu es très en retard avec ta robe à fleurs."

Oh non! Ce matin, à jeûn, en me réveillant
Je marche du pied gauche sur un disque de Léon.
Je ne me suis pas du tout inquiété.
Ca m'a porté bonheur pour toute la journée.

Oh non! Mon meilleur ami l'autre jour à Calais
Allait acheter un tissu écossais
Je lui ai dit "tu ne connais pas le système :
Pourquoi ne pas aller l'écosser toi-même ?"

Oh non! Mon ami Léon, il est un peu idiot
Il prend toutes ses blagues dans l'almanach Vermot.
Ce n'est pas qu'il veut se faire remarquer
Mais parce qu'il trouve ça beau et parce que ça lui plaît.

Oh non! Un jour du mois de mai, je vais à l'Olympia
C'était Léon qui jouait de l'harmonica
Tu nous casses les oreilles, Léon !
Pourquoi ne joues-tu pas de l'accordéon !

Oh non! Grand-mère m'a dit "Édouard expliques-moi, veux-tu :
pourquoi de l'aspirine tu chantes les vertus ?"
J'ai dit : "entre les genoux, si tu la serres bien,
C'est très efficace et ça ne risque rien".

Oh non !

Connais-tu l'animal qui inventa le calcul intégral ?

Do you know the beast ?
Qui inventa
Who discovered
Le calcul intégral
Integral calculus

Oui dis-moi connais-tu l'animal
Qui inventa l'calcul intégral ?

Est-ce Leibniz ou bien Newton
Ou bien est-ce que c'est moi qui déconne ?

Voudrais-tu, mon amour
Intégrer des équations nuit et jour ?

Sais-tu que quand on fait des épures
Tout c'qu'on attrape c'est des courbatures
Aaaahah
Moi j'en ai eu quand j'étais tout gamin
En trayant des vaches pour la saint Valentin

Y en avait une qu'avait une bonne tête
Elle était mignonne on l'appelait Chipette

Oh tell me
Dis-moi
Do you know the beast ?
Connais-tu le général ?
Who discovered
Qui inventa
Integral calculus
Le calcul intégral

Le général Cambronne je crois
Que c'qu'il a trouvé c'est pas tout à fait ça
Pénélope quand Ulysse est parti
Tout c'qu'elle savait c'est faire tapisserie
La pauvre

L'homme des neiges c'est pareil
Il a du fondre au soleil

Est-ce Astérix ou Aplusbégalix
Pendant qu'vous y êtes pourquoi pas Évarix
Évarix le gaulois ha ha ha
Non c'est pas moi, c'est ma sœur
Qu'a cassé le calculateur

Quand je t'ai vue sur ton balcon
Tu m'as dit intègre et ne fais pas l'con

Mais dis-moi
Tell me
Connais-tu l'animal ?
Do you know the beast ?
Qui inventa
Who discovered
Les campagnes électorales
The integral calculussssssssss
Sais-tu quels furent les premiers porte-clefs ?
Ben tout simplement les bourgeois de Calais

C'que j'pense d'Antoine et de Jacques Dutronc
Ça commence par C et ça finit par ON

Sept cent millions de yéyés
À travers le monde entier
Ça n'fait jamais tout bien compté
Qu'un milliard quatre cent millions de pieds
Yéyéyéyéyéyéyé yéyéyéyéyéyéyé

Ha wawawawawawawa wawawawawawawa

Hararaaaaraaaraaaraaaaaraaaaraaaaraaa
J'crois qu'il vaut mieux mettre un point final
Sinon ça pourrait finir encore plus mal
Oh yeah

Je dis ce que je pense, je vis comme je veux

Je dis ce que je pense, je vis comme je veux
Je gagne beaucoup d'argent, mais quand j'en avais peu
Je n'étais pas plus malheureux, oui mais
Je n'étais pas plus heureux
Je suis comme ça pour moi, pas pour vous
Comprenez-le

Je dis ce que je pense, je vis comme je veux
Je mets Johnny en cage, je n'aime pas Edith Mathieu
Que vous importe mes cheveux
J'ai les chemises que je veux
Je fais tout ça pour moi pas pour vous
Comprenez-le

Je dis ce que je pense, je vis comme je veux
La fidélité et moi, croyez-moi, ça fait deux
Chaque soir m'amène une fille
Chaque matin nous voit repartir
Je suis comme ça pour moi, pas pour vous
Comprenez-le

Je dis ce que je pense, je vis comme je veux
Je dis ce que je pense, je vis comme je veux
Je dis ce que je... veux
Je dis ce que je pense, ce que je veux
Je dis ce que je pense, je vis comme je veux
Ce que je veux, ce que je pense

Et merde !

Contre-élucubrations problématiques

Ta mère t'a dit «Antoine, fais-toi couper les cheveux»
T'aurais mieux fait de le faire, tu serais beaucoup mieux
Comme ça, on serait les seuls à se faire remarquer
On serait les seuls à élucubrer
Nous, on se fout pas mal de ton goût pour les fleurs
On porte depuis longtemps les chemises de nos sœurs
Nous ferons ce qu'il faut pour être les premiers
Ta cage est déjà réservée

Moi qui avais déjà tant d'ennuis
Les Problèmes se mettent à m'en créer
Avec leurs cheveux longs, on dirait des filles
Ils me font rire, hé, hé, hé

On le fait rire, hé, hé, hé
Ta mère t'a dit «Antoine, fais-toi couper les cheveux»
T'aurais mieux fait de le faire, tu serais beaucoup mieux
Comme ça, on serait les seuls à se faire remarquer
On serait les seuls à élucubrer
On est allés ensemble dans tous les Monoprix
Sans trouver de pilule comme tu nous l'avais dit
Ton disque ne doit pas se vendre en haut lieu
Ou tu les impressionnes peu

Vous pouvez bien me chambrer
Mais si vos mères avaient connu la pilule
Vous ne seriez pas là à me casser les pieds
Laissez-moi rire, hé, hé, hé

Laissons-le rire, hé, hé, hé
Ta mère t'a dit «Antoine, fais-toi couper les cheveux»
T'aurais mieux fait de le faire, tu serais beaucoup mieux
Comme ça, on serait les seuls à se faire remarquer
On serait les seuls à élucubrer
On serait maintenant vedettes à l'Olympia
On casserait pour nous les mêmes fauteuils que toi
On gagnerait aussi, tu sais, beaucoup d'argent
On t'accompagnerait plus très longtemps

Quoi, vous voulez devenir millionnaires ?
Oh, vraiment, vous me décevez
Moi qui suis si désintéressé

Laissez-moi rire, hé, hé, hé
Laissons-le rire, hé, hé, hé
Laissez-moi rire, hé, hé, hé
Laissons-le rire, hé, hé, hé

Et moi, Et moi, Et moi

Sept cent millions de chinois
Et moi, et moi, et moi
Avec ma vie, mon petit chez-moi
Mon mal de tête, mon point au foie
J'y pense et puis j'oublie
C'est la vie, c'est la vie

Quatre-vingt millions d'indonésiens
Et moi, et moi, et moi
Avec ma voiture et mon chien
Son Canigou quand il aboie
J'y pense et puis j'oublie
C'est la vie, c'est la vie

Trois ou quatre cent millions de noirs
Et moi, et moi, et moi
Qui vais au brunissoir
Au sauna pour perdre du poids
J'y pense et puis j'oublie
C'est la vie, c'est la vie

Trois cent millions de soviétiques
Et moi, et moi, et moi
Avec mes manies et mes tics
Dans mon p'tit lit en plume d'oie
J'y pense et puis j'oublie
C'est la vie, c'est la vie

Cinquante millions de gens imparfaits
Et moi, et moi, et moi
Qui regarde Catherine Langeais
A la télévision chez moi
J'y pense et puis j'oublie
C'est la vie, c'est la vie

Neuf cent millions de crève-la-faim
Et moi, et moi, et moi
Avec mon régime végétarien
Et tout le whisky que je m'envoie
J'y pense et puis j'oublie
C'est la vie, c'est la vie

Cinq cent millions de sud-américains
Et moi, et moi, et moi
Je suis tout nu dans mon bain
Avec une fille qui me nettoie
J'y pense et puis j'oublie
C'est la vie, c'est la vie

Cinquante millions de vietnamiens
Et moi, et moi, et moi
Le dimanche à la chasse au lapin
Avec mon fusil, je suis le roi
J'y pense et puis j'oublie
C'est la vie, c'est la vie

Cinq cent milliards de petits martiens
Et moi, et moi, et moi
Comme un con de parisien
J'attends mon chèque de fin de mois
J'y pense et puis j'oublie
C'est la vie, c'est la vie

Inventaire 66

Une minijupe, deux bottes Courrèges
Un bidonville et deux Mireille
Une nouvelle Piaf, un p'tit oiseau de toutes les couleurs
Une nouvelle Darc qui brûle les planches
Une religieuse, un Cacharel
Des cheveux longs, des idées courtes
Un vieux Paris, un Paris 2
Des paravents à l'Odéon, un Palmarès de la Chanson
Et toujours, le même président

{Refrain:}
Il y a eu tout ça
Et puis malgré tout ça
Quand je t'ai rencontrée
Il y a eu autre chose
Et tu as peint pour moi
Cette année tout en rose
Toi, oui, toi

Une guerre au Vietnam, un mariage en Hollande
Pour bientôt un p'tit Smet et la mort d'un poète
Caméra sur la Lune, un drugstore Opéra
Des ch'mises à fleurs, un étrangleur
Une bombe dans la mer, opération "Tonnerre"
Juanita Banana, un four à l'opéra
"Un homme et une femme" au festival de Cannes
Un Tabarin en moins, un Paladium en bus
Et toujours, le même président

{au Refrain}

Mon p'tit raton laveur

Elucubrations revisited (1978)

Ma mère m'avait dit de me faire couper les ch'veux
J'lui avais dit «Ma mère, dans vingt ans si tu veux»
Pour tenir mes promesses il me reste huit ans
Mais au train où ça va ils s'ront tombés avant

Oh yé !

Depuis qu'Yvette Horner est allée à Nashville
Elle a séduit les foules dans le Tennessee
Il paraît que les rois du rock'n'roll se sont
Fait faire des piscines roses en forme d'accordéon

Oh yé !

Mon petit cousin a dix-huit ans passés
Aux dernières élections, il était pour Marchais
Il ne sait plus quoi faire de son Programme Commun
Il
arrache les pages pour se rouler des joints

Oh yé !

Oh yé !

En ce temps-là, je portais des chemises à fleurs
J'étais en avance de deux ou trois longueurs
Aujourd'hui, pour être dans le coup, c'est pas l'pied
J'aime pas tellement me mettre des épingles dans l'nez

Oh, yé !

Quand j'étais petit, je n'étais pas très doué
Un matin j'avais avalé le presse-purée
Le docteur a dit «Je peux pas venir tout d' suite»
Ma mère a dit «C'est pas grave, ce soir, j'vais faire des frites»

Oh yé !

Il
est passé là-dessus près de quinze ans
Et Johnny Hallyday est aussi beau qu'avant
Faudrait l'exposer mais y a plus d'Médrano
D'ailleurs, c'est pas une cage qu'il lui faudrait, c'est tout un zoo

Oh yé !

Oh yé !

J'ai reçu une lettre de la Présidence
Me demandant «Antoine, vous avez du bon sens
Comment faire pour endormir le pays ?»
Avec le foot et le loto, il dort très bien, merci !

Balade à Luis Rego, prisonnier politique

Il nous faut partir
Sans t'avoir revu
Sans avoir pu te dire :
«Ami, salut !»
Nous n'y croyons pas
Pour toi, cependant
Derrière tes barreaux, là-bas
Le ciel est moins grand

{Refrain:}
Nous dirons partout
Sur tous les tons
Qu'on t'a pris ta liberté
Et qu'on t'a jeté
Au fond d'une prison
Pour rien, sans raison

Nous avons dit : «Adieu !»
A ton père, à ta mère
I
l y avait dans leurs yeux
Bien trop de misère
Toi, l'ami du grand vent
Des arbres qui frissonnent
Nous penserons souvent
Aux murs qui t'emprisonnent

{au Refrain}

Nous chanterons souvent
Cet air écrit pour toi
Contre tous les tyrans
Contre toutes leurs lois

{au Refrain}

Pour rien, sans raison.

L'amour avec toi

Il est des mots qu'on peut penser
Mais à pas dire en société.
Moi je me fous de la société
Et de sa prétendue moralité

{Refrain:}
J'aim'rais simplement faire l'amour avec toi
J'aim'rais simplement faire l'amour avec toi
Oh oh oh... Oh oh oh...
Oh oh oh... Oh oh oh...
Oh oh oh... Oh oh oh...

Bien sûr, moi, je pourrais te dire
Que je n'vis que par ton sourire
Que tes yeux sont de tous les yeux, les plus bleus
La la la... La la la...

{Refrain}

D'aucuns diront : on ne peut pas
Parler à un' jeune fille comme ça !
Ceux-là le font, mais ne le disent pas
Moi, c'est un rêve et ce soir c'est pour ça

Que moi je veux faire l'amour avec toi
Que moi je veux faire l'amour avec toi
Oh oh oh... Oh oh oh...
Oh oh oh... Oh oh oh...
Oh oh oh... Oh oh oh...

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