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NOSTALGIE SIXTIES :"Cet' voitur'-là mon gars...(pom-pom-pom-pom) elle est terrible.."
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Nous avons tous dans nos souvenirs certaines autos qui nous ont marqués. En voici quelques-unes qui dans mon cas sont restées (parmi bien d’autres) bien présentes dans ma mémoire malgré le temps passé.
La 2 CV Citroën AZL apparue en novembre 1956 / Le fait qu’à l’arrière il y ait une grande lunette m’a permis de l’identifier par rapport au modèle précédent (AZ) moins « luxueux »… Nous sommes dans l’immédiat après-guerre, la France manque cruellement (entre autres choses) d’automobiles. Le marché de l’occasion était très réduit. Citroën, avec ses 2 CV, permit à de nombreux français de se motoriser. Mon père utilisait jusque là une Motobécane 125 cm3 ce qui était loin d’être pratique, on l’imagine si on est artisan électricien ! Il dut attendre des mois et des mois pour enfin avoir « sa » 2 CV et encore en prenant le « tour » d’un de ses amis qui avait abandonné son projet d’achat. L’usine n’arrivait pas à fournir, oui on était bien dans les trente glorieuses, l'économie repartait de plus en plus vite…
Je me souviens… de la jauge à essence manuelle : il fallait descendre, ouvrir le bouchon du réservoir, essuyer la jauge qui lui était associée et replacer le tout, le ressortir pour visualiser la marque indiquant s’il restait assez d'essence, pratique non ? Pour l’essuie glaces une sorte de tringle exécutait un mouvement de va et vient ou le long du tableau de bord… L’hiver la manivelle pour démarrer… Mais il y avait ce siège arrière que l’on sortait et posait par terre pour pique-niquer, le toit ouvrant en enroulant la bâche… Partout des 2 CV uniformément grises à l’époque… Au point que mon père un jour monta par erreur dans une autre voiture. Il se rendit compte de sa méprise à l’odeur de tabac dans la « deuche » 
alors que lui ne fumait pas. Etonnant, je me rappelle même du numéro d’immatriculation « 6 CT 24 »… Probablement grâce à la mnémotechnique : "Si c'était 24 ?... Ce chiffre « 6 » matérialise le petit nombre de voitures en circulation en Dordogne à l’époque…
Il la remplaça par la suite par une autre 2 CV, cette fois-ci AZA qui elle avait un couvercle de coffre métallique et une nouvelle calandre. La nouvelle immatriculation (413 DS 24) montre une légère augmentation du parc automobile qui va s'amplifier au fil des ans. Le summun du luxe fut l’achat ensuite d’une AMI 8 break. Des années plus tard, l’aisance financière retrouvée papa acheta en plus de sa voiture « de travail » une massive Ford Taunus 20 M RS pour pouvoir tracter leur grosse caravane… Un gros moteur six cylindres en V rendait cette voiture très dynamique malgré sa taille… J’ai eu l’occasion de la tester, très agréable à conduire, un frein moteur important grâce à la cylindrée… Un habitacle immense et j’imagine une consommation en essence pas raisonnable.
Honda S 800 cabriolet (1967-1970) / Durant les années soixante un de mes copains disposait de temps en temps de ce véhicule fabuleux (en tout cas pour nous à l’époque). Vu qu’il ne disposait que de deux places (et encore) ce véritable karting urbain ne permettait pas le transport collectif en virée nocturne qu’adoraient les baby boomers (c’était peut être mieux vu les statistiques d’accidents). La photo ne montre pas la vraiment petite taille de l'engin. Ainsi, certains samedis soir, avec mon ami Alain nous montions à tour de rôle en tant que passagers pour faire un tour en ville, le samedi soir, histoire de faire les « kékés » quelques instants devant les filles. L’engin n’avait qu’un moteur de 800 cc, mais qui pouvait tourner à près de 8 000 tours minute et même parfois jusqu'à 10 000 tours minute ! La mini voiture de course émettait alors un bruit suraigu rappelant les 24 heures du Mans…
Dauphine Renault (1956-1967 / « La voiture des copains » n’en déplaise aux fabricants n’était pas pour la plupart des jeunes un petit cabriolet Triumph hors de prix mais une vieille Dauphine récupérée auprès de grands-parents comme celle de mon copain Michel. Je ne me rappelle plus le modèle exact mais que de bons moments passés entassés dans cette petite « trapanelle ». Evidemment elle crevait souvent. Les minuscules pneus, en plus complètement usés ne pouvaient que rendre l’âme avec un tel chargement. Lors des soirées en boîte, dans la plus pure tradition sixties on s’organisait à tour de rôle pour, à l’abri dans la petite carrosserie, être « en tête*à-tête » avec nos copines du moment…
Triumph Spitfire MK IV (1970-1974) / La encore on a un véhicule pour frimer… Mon cousin Jean-Bernard en possédait une, en fait c’était celle de son épouse… Comme moi il affectait le look « mod » et donc une longue coiffure soigneusement sculptée par un coiffeur « styliste »… Lorsque j’allais rendre visite à JB à Bordeaux j’ai eu l’occasion de me balader avec lui dans cet engin. Bien entendu capote ouverte nous débouchions sur le Pont d’Aquitaine. Un coup d’overdrive, une fois le petit bouton actionné la voiture bondissait en avant et le moteur rugissait. La coque ultra basse donnait une impression de vitesse démesurée, les pointillés sur le sol matérialisant les voies défilaient de plus en plus vite. « On roulerait sur un noyau de pêche qu’on le sentirait dans nos fesses tellement la suspension est dure et la caisse basse » me dit alors mon cousin. Ensuite les deux prétentieux dans le rutilant roadster paradaient au milieu de la foule de piétons le long de la célèbre rue Sainte-Catherine; encore ouverte aux voitures. Je sais... ça ne volait pas haut mais on était (encore) jeunes…
204 C Peugeot (1967-1970) / Lorsque j’eus l’âge (et les moyens) d'avoir une voiture, me souvenant des deux cabriolets précédents j’ai acheté, d’occasion bien sûr, une 204 cabriolet que je partageais avec ma premièe épouse. J’ai déjà évoquée cette Peugeot sur le site aussi je reprends ce que j’avais écrit en 2016 : « Je l'ai enfin retrouvée sur internet, en photos certes... Une 204 Peugeot "C", devenue un vrai collector maintenant. "Ma" première voiture... C'était une "occase" bien sûr, elle comptabilisait dans les 80 000 bornes, ce qui, à l'époque était beaucoup. Mais elle avait une peinture gris métal rutilante, une capote neuve... On imagine ce genre d'engin qui fait des tonneaux... non il ne vaut mieux pas... Pas d'arceau ni de ceintures de sécurité... A noter un immense coffre qui englobait une partie de l'emplacement des places arrières de la berline dont elle découle en plus du coffre normal... Et un petit plancher derrière les deux sièges avant qui permettait, en toute illégalité qu’un ou deux passagers souples se glissent à l'arrière...
J'ai dû m'en débarrasser quelques années plus tard à cause de la capote... Dans un parking du centre de Bordeaux un abruti l'a lacérée pour essayer vainement d'arracher l'autoradio, à l'époque solidement boulonné sur le tableau de bord ! Au petit matin j'ai découvert ma voiture saccagée, capote déchirée et le vaillant autoradio toujours boulonné avec passion au tableau de bord qui lui était ébranlé par des secousses désespérées et inutiles... Une berline plus "raisonnable" l'a aussitôt remplacée... »
Voilà, ce petit tour dans les souvenirs sixties s’arrête ici, j’espère qu’il a généré pour les plus anciens d’autres souvenirs et que les plus jeunes auront ainsi ressenti par l’anecdotique un peu de l’ambiance des années soixante/soixante-dix.
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