La Beatlemania, dans cette rubrique est un sujet incontournable. J’ai réalisé une page par le passé consacrée aux mini-revues du fan-club des Beatles éditées en 1964, période de l’explosion de leur notoriété en France. On sait que nous étions logiquement légèrement en retard par rapport au Royaume-Uni, lieu de départ du phénomène. CLIQUER ICI

Je reviens sur ce sujet avec les revues musicales « normales » qui bien entendu ont consacré nombre de unes au phénomène Beatles.

« Salut les copains » Supplément au numéro 3, 1964, « Spécial affiche des Beatles »

Difficile de dater ce supplément spécial à plusieurs titres. Il était vendu séparément de la revue (3 francs) et avait donc une diffusion et date de publication indépendante. Le numéro 3 de SLC datait de 1962 donc pas possible que cette publication soit sortie à ce moment-là… La logique voudrait que ce dépliant date de 1964 même si aucune date n’est mentionnée dessus... Nous avons huit volets repliés pour approcher le format A4. Format ouvert du grand poster des Beatles en couleur 86 cm sur 125 cm… un bon pan de mur de chambre d’ado va être recouvert ! Papier « limite » même pas glacé pour un poster cela reste fragile… Sur le verso une sorte de revue de huit pages en noir et blanc (niveau de gris pour les photos) consacrée aux fab four.

« Surboum Spécial Beatles »
Editions Artima, 1964, 66 pages

Les éditions Artima je connaissais bien. Normalement elles publiaient des « petits illustrés », donc de la BD petit format dont je raffolais durant « mon jeune âge ». J’ai abordé ces publications, voire la rubrique « Nostalgie sixties ». (descendre dans la page, voir également l'évocation de "Batttler Britton" plus bas dans la rubrique)
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Donc la « manne » Beatles qui déferlait les a conduit apparemment exceptionnellement à réaliser cette revue. Elle n’a pas de numéro, ce qui annonce son caractère exceptionnel, en tout cas pour Artima.

« Qu’est-ce qu’un Beatles ? » Ce questionnement en très gros montre que finalement les jeunes de l’époque, dans leur majorité, ne savaient pas trop de quoi il s’agissait. Le fait d’avoir un énorme succès outre Manche semblait motiver certains médias pour « biller » sur le sujet. On peut donc se poser la question de la « spontanéité » de la Beatlemania en France… Donc comme sur les petites bochures du fan club présentées en haut de cette page ils vont raconter l’histoire du groupe, la présentation de chaque membre, on est vraiment au tout début de l’histoire française des Beatles.

« Comment devenir un Beatles »… le revue ensuite présente le look des quatre de Liverpool comme but ultime en terme d’élégance et de « branchitude ». Le fameux premier voyage triomphal aux USA est décrit en détail, signe récent de la vague d’adoration des teenagers pour le groupe de Liverpool. Leur saga ne fait que commencer c’est en quelque sorte la conclusion de cette publication. Beaucoup de photos en noir et blanc, certaines que je ne connaissais pas s’étalent sur les 66 pages.

106-5/6/7« Salut les copains » numéro 61, 1967

Nous sommes trois ans plus tard, juste après la sortie de « Sgt Peppers »… Ce summum de la musique pop est sobrement présenté dans l’article consacré aux Beatles comme « leur dernier disque ». Le choc culturel lié à cet album ne semble pas avoir trop perturbé la rédaction de SLC. Ils évoquent comme d’hab les chanteurs yéyé qui certes ont pris de la bouteille mais semblent toujours intéresser le lectorat du magazine. Y compris pour la partie « Beatles » on reste dans le people, l’anecdote plus ou moins vérifiée tenant lieu d’information. Pourtant que de choses à dire sur la sortie de Sgt Peppers ! Un album où quasiment tous les titres étaient des tubes ! Que nenni, pour exemple, période estivale oblige, la présentation de Françoise Hardy, Annie Philippe, Sheila, Sylvie Vartan, France Gall, dans de très audacieux bikinis. Photoshop n’existant pas encore, on peut penser que la plastique des cinq filles était irréprochable… Annie Philippe étant la plus « pulpeuse »… En relisant les textes tant d’années plus tard, même avec l’indulgence découlant de la nostalgie, force est d’admettre que cela ne volait pas très haut. Je vous rassure il y avait déjà pas mal de temps que j’achetais fidèlement « Rock and folk »…

Pour l’anecdote, les revues « pour jeunes » étaient on le sait surveillées étroitement  par la Commission de contrôle des publications pour la jeunesse. Après 68, elle justifiait ce que beaucoup nommaient « censure » sous des justifications morales… Et bien dans toutes ces publications, souvent pleine page, « pétaient » de grandes pubs vantant « les cigarettes des jeunes ». On savait déjà que le tabac était générateur entre autres de cancers, l’aspect économique de la Régie nationale des tabacs, joint aux recettes fiscales induites, primaient à l’époque.

« Rock and folk » numéro 61, 1968

Tout d’abord je remercie encore Thomas qui m’avait expédiés plusieurs R&F dont celui-ci. J’avais tous les premiers numéros mais, dans une période de disette financière je les avais vendus à un bouquiniste pour en contrepartie m’acheter quelques disques… Bref indépendamment de tout cela je trouve cette couverture assez réussie graphiquement. En effet l’article consacré aux Beatles concerne la sortie et le visionnage par Alain Dister du film d’animation « Yellow submarine ». Certes ce ne fut pas un événement majeur de l’histoire des Beatles mais l’aspect graphique novateur « pour l’époque » a été jugé suffisant pour mériter cette une.

« Rock and folk » à l’époque tournait autour de 68 pages, pas trop épais donc. Mais le choix des artistes évoqués, la liberté de ton des commentaires, à l’époque en tout cas pour moi c’était un must. Ne pas oublier les pages jaunes vers la fin. Elles présentaient les sorties de vinyles pop-rock mais parfois chanson française avec des critiques généralement très pertinentes. A l’époque étaient traités autant les singles que les albums, probablement que le nombre de sorties plus limité à l’époque le justifiait. Il est vrai que certains singles, et pas des moindres, à l’époque de leur sortie n’étaient pas inclus dans des albums. Bien entendu "l'oubli" des derniers yéyé dans les choix artistiques de la revue la rendait précieuse.

On le sait la revue existe toujours, ce qui est finalement un cas unique dans ce type de publications, gage de qualité.

« Les Beatles chansons illustrées » Brochure de 140 pages, Albin Michel, Alan Aldrige, 1971

Lors de la publication de cette brochure les Beatles on le sait étaient séparés. Restait le « patrimoine » musical de centaines de chansons. L’idée d’Alan Aldridge fut de publier les textes de certaines d’entre elles avec les traductions pour les pays de diffusion et surtout de les faire illustrer par différents artistes. Ce volume II me paraît intéressant par son aspect graphique qui s’attache d’abord au sens plus qu’à reproduire à l’infini les « bouilles » des quatre de Liverpool. Il s’agit du Tome 2 de cette publication que l’on peut appréhender comme une sorte de conclusion de la période « Beatles » à travers le regard de différents artistes du début des seventies.