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NOSTALGIE SIXTIES :

1964 : trois revues
"Les Beatles magazine"

01-08-2021

J’ignorais totalement l’existence de cette petite revue, sorte de supplément d’une autre publication hebdomadaire « La semaine de radio télé », tout aussi tombée dans l’oubli. Comme je l’ai évoqué sur l’édito de juillet j’ai déniché un ensemble de revues consacrées aux Beatles sur un des nouveaux vide-greniers déconfinés près de chez moi. Leur format et graphisme rappelle des publications de fan clubs anglais des Beatles.

Au niveau technique j’ai essayé de créer des doubles de ces photos avec une meilleure définition afin de faciliter la lecture si nécessaire.
Il faut donc cliquer sur les images pour avoir ces nouvelles versions plus lisibles. On peut encore grossir la vision en activant
Ctrl +
Pas évident de gérer ces histoires de lisibilité de photos sur internet car il faut limiter le poids de ces dernières au maximum.

Les fans des Beatles semblent être encore très nombreux, il suffit de chercher sur le web pour voir que le sujet reste très porteur. Ainsi ces petites revues, avec la nostalgie qu’elles induisent sont proposées à la vente entre 100 et 180 euros pièce. Finalement certaines infos contenues ne semblent pas forcément mentionnées dans les biographies actuelles. Afin de ne pas faire trop long je n’évoque que les rubriques principales de cette revue en commentant une douzaine de pages seulement.

En page 17, « Le roman vrai des Beatles » continue. Ils ont maintenant Brian Epstein comme coach. Il s’agit de trouver un label pour leurs vinyles. On connaît le refus de Decca, qui reste la plus grande erreur de « recrutement » de toute l’histoire du show bizness planétaire, refuser de « signer » les Beatles »….

A ce stade de leur histoire ils enregistrent leurs fabuleux singles, leur premier album en une journée, quasiment dans les conditions du live… On sait que pour Sgt Peppers ils ont mis six mois… Mais vous me direz avec raison, Sgt Pepper c’est autre chose que « Please please me » !

Ce numéro, daté du 3 octobre 1964, met en vedette la réalisation du premier film des Beatles « Quatre garçons dans le vent ». Tout de même treize pages y sont consacrées. On sait que hormis les fans et les vinylmaniaques pour l’album du film au niveau cinématographique c’était très limite.

En couverture la reine d’Angleterre, défense de la Livre Sterling oblige, reçoit et rend hommage aux Beatles pour la première fois.

Cette page débute par un gros titre « Le Club ». Il s’agit en effet d’informer de la mise en route du fan-club français des Beatles, d’indiquer les coordonnées et surtout bien entendu du montant de la cotisation (8 francs) et des modalités pour la payer… Cette revue, « Beatles magazine » est promue revue officielle du fan club. Cela confirme la ressemblance avec la revue du fan-club anglais.

Ceci écrit tout fan qui a reçu la photo dédicacée et le 45 tours spécial, s’il a eu la sagesse de conserver soigneusement ce qui est maintenant devenu des reliques convoitées, a fait un bon investissement pour huit francs !

Dessous on a l’intégralité de leur discographie française de l’époque. Tout de même quatre EP siglés SOE « From me to you » bien sûr, « She loves you », « I want to hold your hand », et « Can’t buy me love ». Seulement deux LPs pour l’instant : Les Beatles n° 1, OSX 225 et « Les Beatles » OSX 222. Vous remarquez l’inversion du numéro des références pour précisément mettre ces disques dans leur ordre chronologique. En effet « Les Beatles n° 1 » OSX 225 c’est en fait leur tout premier album « Please please me » qui fut publié en France après leur premier album « Les Beatles » vu que la notoriété des Beatles ne permettait pas de publier leur premier album au moment où il parut en Angleterre. D’où ce titre pour expliquer le « rattrapage » de la publication en retard en France de leur premier album. S'il y en a qui l'ignorent ces références pour les albums des Beatles "OSX" sont liées à des cotations démentielles en bon état bien sûr... Ce sont les premiers tirages français. Ils seront suivis de nombreuses rééditions au fil du temps sous des références différentes et des cotations allant decrescendo.

Sur cette page donc « Les Beatles à Paris » événement souvent évoqué dans les biographies, notamment le fameux concert à l’Olympia que toutes les célébrités parisiennes suffisamment âgées prétendent avoir vu… Ce dont on peut douter vu le nombre de places de l’Olympia ! Intéressantes finalement ces chroniques « d’époque ». On nous parle d’un premier concert test qui a eu lieu, en présence de Bruno Coquatrix au Cyrano, le théâtre de Versailles « où Bruno Coquatrix, directeur avisé, a pris l’habitude d’essayer les spectacles qu’il monte à l’Olympia ». Se méfier de la qualité de la prestation des Beatles en 64, c’est effectivement un directeur très très pointilleux.

Les Beatles se déclarent surpris du fait que, contrairement à l'habitude anglaise, lorsqu’ils se mettent à chanter, les hurlements du public cessent, ce qui est sympa pour profiter d’un concert que l’on soit artiste ou spectateur… On nous confirme que le tour de chant de Sylvie Vartan, juste avant les Beatles, fut perturbé par des cris de fans réclamant les Beatles.

Cet  article de sept pages va être suivi par un autre de même longueur, évoquant cette fois-ci leur "escale à New York" qui suit le voyage à Paris. Il décrit finalement assez en détail les moments de détente, le concert « intimiste devant un public sélect » et surtout la participation au Ed Sullivan Show, grand moment également de la légende des Beatles et probablement la raison de ce voyage aux Etats-Unis..

L’éditorialiste, qui signe Jean-François, parle du volumineux courrier des lecteurs qui est, écrit-il, « transmis aux Beatles »… Il a tout de même expédié « quelques milliers » de photos dédicacées. Pour des sacs postaux de l’époque, qui sont énormes si vous en avez vu, quelques milliers de photos cela fait un peu court. Le journaliste d’ailleurs émet des doutes sur les réponses des Beatles : « Répondront-ils à toutes ? J’aimerais pouvoir te dire oui, mais…  » Si on ajoute à ces photos celles pour le Royaume-Uni et d’autres pays, les Beatles doivent avoir de la corne aux doigts à force de signer… Les correspondants oublient apparemment souvent soit de mettre un timbre pour la réponse, mais même de mettre leur adresse pour le retour ! La preuve qu’un vrai fan perd toute mesure de la réalité !

Ce deuxième numéro en ma possession met sur sa couverture « les Beatles à Paris ». Il est daté du 9 mai 1964… On va donc, outre un certain nombre de rubriques récurrentes, avoir un récit depuis leur arrivée en passant par leur légendaire concert à l’Olympia, en seconde partie de Trini Lopez.

On sait qu’à l’époque leur notoriété énorme aurait voulu qu’ils soient en vedette avec juste un chanteur ou groupe en ouverture mais pas cette suite d'artistes disparate avec même un jongleur !  Mais le contrat avait été signé au tout début de la notoriété des Beatles. En ce début mars 1964 le prix de leurs concerts est bien plus élevé, peut-être hors des moyens de l'Olympia, mais un contrat est un contrat même avec une ancienne tarification. De plus cette prestation est bénéfique pour promotionner leur image et donc leurs disques...

Cette rubrique « Le roman vrai des Beatles » semble fidèle à la story, bien entendu complétée maintenant bien au-delà de 1964. Donc sur ce numéro nous sommes au tout début avec l’évocation des « performances » de John Lennon à l’école… Ces premières évocations de l’histoire des Beatles seront suivies par bien d’autres, surtout après la fin du groupe. Certaines nouvelles versions sortent encore de temps en temps. Il y a même des versions « bande dessinée »… J’ai vu récemment sur Youtube un concert de Mc McCartney à la « Caverne » actuelle, donc un peu modifiée mais cela avait tout de même un côté un peu émouvant semble-t-il pour les spectateurs privilégiés et même pour certains qui visionnent la vidéo comme dans mon cas.

« Le courrier des Beatles »… Les lettres de fans français sont la base d’un fan club. Certains, très naïvement on le verra, s’adressent directement aux Beatles, comme si ces derniers lisaient tout leur courrier…

Christine se casse un orteil en se précipitant écouter Georges chanter « Roll over Beethoven »… Un autre expéditeur dit ne pas arriver à trouver le disque « Please Please me »… La mère de Marie Selander eng…. sa fille car elle a placé une photo de Georges Harisson au dessus de sa photo de mariage…

Evocation du légendaire concert des Beatles à l’Olympia…

L’édito nous dit « Si tu n’aimes pas les Beatles cette revue n’est pas pour toi ». Une belle lapalissade vu que le mot « Beatles » est bien visible sur la couverture recto et verso.

Comme pour toutes ces publications ça ne vole pas très haut mais cet engouement pour un groupe musical en plus étranger, spécifique aux jeunes, c’était vraiment révolutionnaire, on leur consacrait même un magazine !

Cette revue, datée du 7 mars 1964, est la plus ancienne que je possède. Le contenu de ces publications montre que les jeunes français, à cette époque, ne savent pas grand-chose sur les Beatles… Si les médias, comme cette publication, n’évoquaient pas « le phénomène Beatles » on peut se demander comment la Beatlemania aurait franchi le Channel… Ainsi je me souviens avoir entendu évoquer les Beatles à la radio pour la première fois vu les émeutes créées par leurs fans en Angleterre. Qu’on le veuille ou non, cet engouement semble ne pas avoir été spontané, mais d’une certaine façon instrumentalisé. L’article en page 4 « Et d’abord, qui sont-ils ? » illustre la méconnaissance à l’époque de ce groupe en France. C’est même probablement l’idée forte qui a motivé la création de cette publication à savoir tabler sur la méconnaissance de la plupart des jeunes sur ce groupe en les informant hebdomadairement à leur sujet.

Page 25 on trouve la rubrique « Nouvelles Beatles ». Ils vont finir l’année 1964 à Londres sur scène au Hammersmith Odeon, jusqu’à la mi-janvier. Avec eux Freddie and the dreamers, Yardbirds…

On apprend quelques anecdotes à l’intérêt musical très relatif, mais dont raffolent les fans. « Georges au cours d’un spectacle change plusieurs fois de guitare »…. « Ringo veut jouer de la guitare avec les Beatles »… John vient de se payer une somptueuse Rolls… Paul s’est offert une Aston-Martin… et a également acheté un cheval de course…

On termine cette rubrique avec la vingt-septième page consacrée au « courrier des Beatles ». Mireille se désole que John soit marié et père de famille. Elle écrit tout de même « je n’avais pas grande chance bien sûr »… Corinne, 15 ans, a entrepris d’accrocher une photo des Beatles sur le mur de sa chambre. Ce faisant elle a fait tomber un vase qui avait appartenu à sa grand-mère. Sa mère, très en colère a déchiré la photo… Monique aimerait que Paul et John écrivent une chanson ayant pour titre son prénom, « Monique »… Danièle nous parle de ses deux pantoufles. Sur la première elle a écrit « Bea » et sur l’autre, vous vous en doutez « tles ». Elle conclut écrivant « ingénieux non ? »

Voilà, j’ai tenu à conclure par un sourire… D’autres revues différentes « Beatles » en ma possession seront évoquées mais bien plus tard, il en faut pour tous les goûts…