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Nostalgie sixties : "Pilote" n° 530

01/08/2018

Tous les mois je vous présente des photos autour d'une thématique.
Cette rubrique sera récapitulée sur une série de pages du sites au fur et à mesure des publications.. Cliquer sur les images pour les visionner en meilleure définition
On va soit les retrouver dans la rubrique "Histoires de disques" soit dans la rubrique "Nostalgie sixties". (Voir le plan du site sur la page d'accueil)

Cet hebdomadaire (à l'époque) "pour les enfants" j'y étais abonné depuis le début des années soixante. Quelle chance que mes grands parents aient eu l'idée de m'offrir un abonnement à ce journal ! J'aurais pu tomber sur "Spirou" ou "Tintin" voire "Mickey" bien moins intéressants à mon avis.

Ce journal, on le sait, grâce notamment à son légendaire directeur de publication, Roger Goscinny, a eu un rôle majeur sur l'évolution de la bande dessinée d'expression française. Sans entrer dans le détail des prestigieux auteurs qui ont débuté et participé à l'illustration et la rédaction de "Pilote" je vous propose un arrêt sur images autour de ce numéro 530.

La mise en pages, le format, commencent à évoluer vers le modernisme qui va aboutir à la valorisation, reconnaissance, du "huitième art" au-delà des dessins pour enfants. Achille Talon a droit à la une (ph. 1). Le personnage atypique pour l'époque de Greg avait beaucoup de succès. Alexis, pour cette nouvelle année 1970, propose une galerie de la rédaction de "Pilote" (ph. 2). On peut parler de "dream team" pour la BD, quel éditeur ne rêverait-il pas d'un tel "plateau". Je laisse les amateurs de phylactères le soin d'identifier les personnages représentés.










En pages 6 et 7 de ce Pilote on découvre une double page d'un dessinateur pas très connu (à l'époque) Reiser... Bien entendu c'est moins hard que dans le futur "Hara Kiri Hebdo" et "Charlie Hebdo"... mais on découvre déjà ce style inimitable et que j'adore toujours (ph. 3). Les pages qui suivent, ce n'est presque que de la BD, une différence fondamentale par rapport à l'ancien "Pilote". Les articles "écrits" avaient jadis une place bien plus importante. La parodie, voire critique fleurte parfois avec le politique... Parmi cette kyrielle de jeunes auteurs ont peut noter également Gébé (ph.4), Giraud... Ces illustrations, histoires complètes sur une ou deux pages, voire plus, sont de véritables collectors car n'existant souvent que sur Pilote.

Il y avait également de nombreuses histoires "à suivre". Lucky Luke était encore dessiné par Morris. Philémon de Fred à droit à une double page. Pichard, Mezieres, Bretécher sont des noms qui m'interpellent particulièrement au fil des pages... On arrive au Grand Duduche du non moins grand Cabu (ph. 5) Et Astérix ? La star du journal annonce la prochaine sortie de "La Zizanie" en feuilleton sur "Pilote". Là encore Goscinny et Uderzo font toujours équipe. La maladie pour les uns, l'âge, et une bande d'assassins ignobles ont hélas fait basculer la plupart des personnes évoquées dans "le cercle des dessinateurs-auteurs de bd disparus"...

"Pilote" va ensuite ressembler de plus en plus aux autres mensuels spécialisés bande dessinée, qui ne sont plus pour enfants. Il va devenir mensuel, histoire de coller aux basques de "Charlie mensuel" et finalement disparaître...

Restent ces quatre gros cartons dans mon grenier. "Mes" Pilote... De temps en temps j'en sors quelques exemplaires, les relis. Je me propose de temps en temps, comme aujourd'hui, d'essayer de vous faire partager mes sentiments nostalgiques. Après la musique pop-rock, ce "huitième art" en évolution constante, anticonformiste, novateur, est une expression culturelle des années soixante qui a marqué notre société, jusqu'à nos jours. La bande dessinée "en français" a son histoire et c'est avant tout "Pilote" qui nous la raconte...


16 "petits illustrés" restés dans mes souvenirs
de 1963...

J'ai choisi ces pochettes en fonction de critères "affectifs".

Mise en ligne 15/12/08

Cliquer sur chaque photo
pour agrandir l'image
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1. Buck John
2. Cassidy (Hopalong)
3. Pecos Bill
4. Nevada (Rangers)
5. Pepito
6. Pim Pam Poum

7. Tartine

8. Kiwi
9. Battler Britton
10. Battler Britton

11. Battler Britton

12. Battler Britton
13. Panache

14. Navy

15. Cap 7

16. X 13

Les « illustrés »… c’était de la bd de seconde zone, petit format, pas ou peu de couleur sauf la couverture… Par opposition aux BDS « sérieuses » généralement éditées dans des hebdomadaires (« Mickey », « Tintin », « Spirou », « Pilote ») ou dans des albums.

C’était la littérature des « petits minots » majoritairement les garçons, on le voit avec les sujets que j’ai sélectionnés mais il existait des publications pour les filles… On arrachait quelques « nouveaux » francs aux parents pour acheter ces petits « illustrés » comme on disait qui nous faisaient rester tranquilles quelques temps… Au tout début dans mes souvenirs (1, 2, 3, 4) c’était les « livres de cow boys » que je lisais, sans doute en lien avec les westerns que l’on voyait parfois au cinéma lorsqu’on avait l’occasion d’y aller. Aussitôt après on mettait en pratique, avec nos colts à amorces, arcs et armes diverses bricolées dans de furieux combats de rues qui provoquaient la colère des passants, heureusement que les voitures étaient moins nombreuses à l’époque, il y aurait eu des accidents...

Je m’intéressais également aux illustrés humoristiques (4, 5, 6) dont la lecture rassemblait garçons et filles. Certains personnages sont hélas sortis de mon souvenir, notamment ce petit indien qui, avec sa tête assommait tous ses ennemis… On était en l’an 1963, la violence était banalisée, la guerre de 40 toute proche avait laissé des séquelles sur nombre d’adultes traumatisés par ces années terribles, il était normal d’acheter des jeux guerriers aux enfants et de les laisser lire des choses aussi violentes… Par exemple le lendemain de Noël c'était une pétarade incessante durant laquelle nous épuisions nos nouvelles munitions (amorces et bouchons). Après les cow boys je m’intéressais, toujours en lien avec les films qui sortaient à l’époque, à la guerre de 40. J'affectionnais aussi des bandes dessinées surtout celles se passant durant la dernière guerre.

Il y avait entre autres Battler Britton l'aviateur invincible qui partait en mission sur l'Allemagne en Spitfire, après avoir abattu l'équivalent d'une escadrille de ME 109, quelques Stukas de passage, finissait par être abattu par la "Flak" teutonne. Il ne se décourageait pas pour autant et "subtilisait" dans une base allemande un Focke Wulf aux commandes duquel il retourne vers l'Angleterre, pour passer le temps, il mitraille une colonne de SS, endommage un bateau de guerre sur le Channel et finit par poser en Angleterre son avion intact, générant l'admiration méritée de ses supérieurs et la nôtre ! Les avions et véhicules étaient fidèlement reproduits, mon père qui jetait de temps en temps un œil me confirmait avoir vu tel ou tel appareil quelques années plus tôt… Tous les théâtres de guerre étaient traités, par exemple « Panache » qui évoquait, avec des histoires différentes la guerre terrestre, « Navy » comme son nom l’indique sur le même principe la guerre maritime, « Cap 7 » et « X 13 », plus originaux finalement, abordaient la guerre sur la thématique de l’espionnage…

Juste avant l’essor de la télévision, l’imaginaire des enfants se nourrissait de ces petits bouquins que l’on se prêtait, s’échangeait, se volait, ils sont à mon avis une composante importante de la culture « baby boom », juste avant le déferlement yéyé-twist…

MIGRATIONS MUSICALES...

01/11/19

Les questions migratoires font souvent la une de l’actualité. La musique populaire, quel que soit son style, donne un aperçu concret de l’enrichissement mutuel apporté au niveau culturel par les dites migrations. A Paris une exposition « Paris-Londres, Music migrations (1962-1962) a bien décrit ces brassages musicaux, en lien direct avec l’actualité de l’époque, marquée par la décolonisation…

L’arrivée du ska en 1964 fut ainsi liée à l’arrivée au Royaume-Uni d’un navire provenant de Jamaîque et qui fut le premier vecteur de cette musique dans nos contrées. En France, durant les sixties, parallèlement à la montée en puissance de Johnny Hallyday des artistes issus des anciennes colonies animent le courant yé-yé. La tunisienne Jacqueline Taïeb avec son « Sept heures du matin » a été évoquée sur le site (comme tous les quatre disques ci-dessous).

Plein d’autres « rapatriés » comme Vic Laurens et les Vautours, Vigon, etc. etc. Des artistes comme Dahmane El Harrachi importent la musique du maghreb, préfigurent la future World music.