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HISTOIRES DE DISQUES

2022 guerre en Ukraine : sélection de vinyles
"Guerre et Paix"

1er avril 2022

(*) Les cotations mentionnées s'entendent pour des vinyles en état neuf, dans le cas contraire un barème "d'usure" doit être appliqué. Les disques sont présentés chronologiquement. Lien vers la grille codifiant l'état des disques.

Sauf mention contraire pressage français.

Cliquer sur les images pour les visionner avec une meilleure définition;

La guerre, cette abomination, est donc près de chez nous. J’ai eu envie de rassembler albums, chansons autour de ce triste sujet ainsi que son corollaire le pacifisme… Un peu tous les styles, formats, pays… Certes il y en a plein d’autres, j’ai essayé d’éviter l’aspect trop « militaire » vous pouvez me signaler les chansons qui pour vous sont importantes sur ce sujet hélas d’actualité. Il y a des choses anciennes genre « Comme un petit coquelicot », impossible de tout évoquer. J’ai pris les disques qui me sont venus à l’esprit dans le contexte actuel. A la suite de certains morceaux vous trouverez deux dates de sortie séparées par un « slash / ». La première date est la sortie effective la seconde celle de sortie du vinyle dans lequel elle est intégrée et qui fait partie de ma collection. J’ai aussi essayé de couvrir une période la plus large possible, à savoir de 1956 à 1987, mais correspondant tout de même à la thématique du site.

Voici également quelqes pages réalisées par le passé sur des thématiques voisines :

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Photo 1 / « Le déserteur » Boris Vian (33 tours 25 cm « Chansons possibles et impossibles Philips 76042, 1956, estimation de 400 à 600 euros*) Si on parle de « guerre » on est obligés d’évoquer « le Déserteur » de Boris Vian. Cependant je pense pas mal avoir abordé ce sujet par le passé, que cela soit au niveau de la chanson que du disque original que j’ai eu la chance de pouvoir acheter. Brièvement ce disque fut tiré à environ 700 exemplaires et encore peu furent vendus… Boris fut affecté par cet échec, finalement c’est Mouloudji qui vendit davantage ce titre tout en ayant lui aussi des problèmes de censure. Ce n’est que plus tard que ce morceau fut connu mondialement.

Photo 2 / « Le chant de la Libération » Yves Montand (EP, CBS MOE 2149, 1941/1957, estimation 5 euros*) En fait il s’agit du « Chant des partisans » l’hymne de la Résistance française durant l’occupation. Encore une histoire russe, la musique est originaire de ce pays, les paroles françaises sont d’Anna Marly, grande résistante, d’origine russe… Une douzaine d’années après la fin de la guerre Yves Montand décida de l’interpréter à son tour. La guerre était encore dans les esprits de la génération des années cinquante qui ont acheté massivement ce disque, on en trouve plein dans les brocantes, donc un prix très bas…

Photo 3 / « Pourquoi ces canons » Antoine (EP « Les élucubrations d’Antoine », Vogue EPL 8417, 1966, estimation 9 euros*) La huitième chanson du premier album d’Antoine se retrouve également sur son premier EP surtout vendu massivement grâce à son grand succès « Les élucubrations d’Antoine ». Certes cette expression « néo  yéyé » du protest song US donne avec le temps une impression de naïveté… Mais nous sommes tout de même en janvier 1966. Pour nombre de jeunes français de l’époque, ce genre de sujets « graves » était une découverte finalement rendue possible grâce à ces nouvelles musiques. Dans l’univers yéyé de tels sujets créaient un vrai choc par le contraste qu’ils avaient avec le reste de la production style « Salut les copains ». Le gars aux cheveux longs, une guitare, assis au bord de la route,  permettait pour beaucoup la première rencontre avec la face noire des trente glorieuses.

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Photo 4 / « La guerre » Antoine (LP « Les élucubrations d’Antoine », Vogue LVLX 56-30, 01/1966, estimation 25 euros*)  La dernière chanson du premier album d’Antoine évoqué précédemment. On est dans le même style que « Pourquoi ces canons ». La guerre c’est mal, la paix c’est bien, c’est très basique, on dirait un discours du Pape, mais finalement Antoine était le seul à l’exprimer (ou presque*) dans l’univers « Salut les copains ». Antoine va faire l’année suivante « Juste quelques flocons qui tombent » qui est à mon avis la meilleure chanson qu’il a produite sur ce sujet. Mais je préfère mettre en avant ses toutes premières chansons car elles reflètent je le répète ces premières approches à travers leurs « idoles » des baby boomers avec des sujets qu’on évitait jusque là, probablement parce que le poids qu’ils avaient laissé sur nos ainés nous incitait à les contourner le plus longtemps possible.

(*) Il y avait tout de même Graëme Allwright mais il s’adressait à un public bien plus limité qu’Antoine. Hugues Aufray ? pas clairement anti-guerre me semble-t-il, il ne reprenait du folk US que finalement des choses « light »… ou rendues comme telles grâce aux paroles françaises.

Photo 5 / « The unknown soldier » the Doors (LP « Waiting for the sun », Vogue CLVXEK 277, 1968, estimation 70 euros*) Cette chanson reflète bien l’ambiance de 1968, refus de la guerre du Vietnam, pacifisme… On sait qu’elle permettait sur scène au groupe de mimer une exécution capitale. Elle passait souvent dans mon night club préféré, l’ambiance glauque des Doors cadrait bien avec ce lieu sombre, enfermés dans une coque de péniche, un peu comme dans un abri enfumé en plus, face à la vie « sérieuse » qui nous attendait à l’extérieur, sur la berge…

Photo 6 / « Sky Pilot » Eric Burdon and the News Animals (SP « Sky pilot », Barclay 060916, 1968, estimation 20 euros*) Encore une publication de 1968, comme par hasard… Un aumônier militaire bénit des aviateurs avant qu’ils partent pour un raid… Ce single fut un des premiers que j’ai achetés après la disparition du super 45 tours EP. Un peu comme pour « Unknown soldier » au niveau musique une sorte de théâtralisation d’une scène de guerre ne laisse aucun doute sur la nature de la chanson, même si on ne connaît pas l’anglais. Vu la longueur du morceau (7 minutes 30), ce dernier est coupé en deux sur chaque face du 45 tours. Cela donne une curieuse impression, cette coupure, un peu comme une série télé, après une interruption on revient sur le sujet…

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Photo 7 / « Give peace a chance » John Lennon (LP « Shaved fish », Apple 1C 072-05 987, 1969/1975, estimation 12 euros*) Lennon a enregistré cette chanson lors d’un « bed in » d’une semaine dans un hôtel de Montreal avec bien sûr son épouse Yoko Ono. Une quarantaine de personnes étaient présentes dont (pour l’anecdote)… Petula Clark. L’enregistrement original fait sur place a été, comme c’est fréquent, retravaillé en studio notamment autour des voix d’accompagnement qui ont été remplacées par des choristes professionnels dont Robert Charlebois. Le crédit d’auteur mentionne « Lennon-Mc Cartney » par erreur vu qu’on était à la période charnière entre les activités « Beatles » de Lennon et la séparation du groupe. L’enregistrement après des versions originales sur singles a été inclus pour la première fois sur l’album compil shaved fish. Ce morceau a été utilisé récemment lors de la guerre d’Ukraine. Pour exemple 150 de radios européennes l’ont diffusé simultanément le 4 mars 2022 à 8 h 45 à titre symbolique.

Photo 8 / « Thank Christ for the bomb » (LP Groundhogs, Liberty LST 7644, 1970, pressage USA, estimation 35 euros*) Je dois avouer que je ne connaissais the Groundhogs que de nom avant ma rencontre avec cet album lors d’un salon de collectionneurs de vinyles. La pochette très explicite, le titre montrent que l’ironie lourde baigne ces chansons. La bombe atomique, ultime étage de la folie humaine, bon vu l’actu je change de sujet, les déclarations de Poutine ça fait froid dans le dos tout de même…

Photo 9 / « Imagine »,  John Lennon SP Apple 2C 006-04940 M, 1971, estimation 20 euros* / La « troisième chanson de tous les temps » (« Rolling Stone » magazine) mérite bien sûr une place dans cette suite. Beaucoup, ne traduisant pas suffisamment l’anglais, ignorent que certes elle est pacifiste mais aussi attaque toutes les religions, le désir de mourir pour des idées… Lors de la sortie de cette chanson j’étais comme on dit sous les drapeaux. Il est certain, en tout cas pour moi, que de vivre dans un univers « militaire », même en temps de paix, ne peut que faire adhérer aux idées développées par cette chanson de John Lennon !

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Photo 10 / « Parachutiste » Maxime le Forestier (LP « Mon frère », Polydor 2393 040, 1972, estimation 10 euros*) Suite à un service militaire très conflictuel Le Forestier a composé ce grand classique du pacifisme mais surtout de l’anti-militarisme. Pour ma part, modestement, je rappelle que j’ai écrit un livre autour d’une rencontre, à la même époque, avec l’univers militaire. Elle fut sans doute moins conflictuelle mais tout de même… la preuve j’en ai fait un bouquin. CLIQUER ICI

Photo 11 / « L’Algérie » Serge Lama, SP Philips 6009 596, (1975), estimation 4 euros* / Serge Lama idéologiquement est « conservateur » pour ne pas écrire « de droite » mais il n’exprime pas ses idées sur ses chansons en tout cas à ma connaissance. Ce morceau « l’Algérie » est avant tout nostalgique, c’est pour ça que je l’aime bien. Il fut composé par Alice Dona. Tous ces jeunes qui se retrouvèrent dans ce beau pays, un fusil à la main, beaucoup sans trop savoir pourquoi… Une partie de leur vie qu’ils n’oublieront jamais et puis la beauté des villes, des paysages ne peut laisser indifférent. Mais là aussi il y avait la guerre… On peut imaginer que Serge Lama eut la chance de ne pas être affecté dans un coin où ça chauffait trop. Certains anciens d’Algérie eux restés traumatisés à vie… «... Du voyage ou notre seule gloire, C'était d'avoir vingt ans, Avec ou sans fusil, L'Algérie, Ça reste un beau pays, L'Algérie »

Photo 12 / Groupe « War » avec Eric Burdon (LP « Love is all around », ABC records ABCD 988, 1976, estimation 25 euros*) A l’origine le groupe se nommait Eric Burdon and war. En Californie différents musiciens et surtout d’ethnies et styles musicaux multiples se rassemblent autour de ce projet musical qui eut un certain succès. Rock, musique latino, funk jazz, reggae… Cette démarche progressiste, ce nom, me paraissent mériter d’avoir une place ici. La musique, surtout populaire reste un lien entre les cultures donc les hommes qu’aucune dictature n’est arrivée à rompre.

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Photo 13 / « Russians » Sting, LP « The dream of the blues turtles », AM 393 750-1, (1985), estimation 8 euros* / En 85, lorsque j’entendis ce truc à la radio j’ai su de suite que ça allait cartonner. La musique est super mais heureusement car c’est tiré de Prokofief compositeur russe comme il se devait. Les paroles en plus, à l’époque de la guerre froide peuvent s’adapter à ce que nous vivons actuellement. L’équilibre de la terreur, ce danger mortel qui plane au dessus de nous y est évoqué de façon émouvante « Comment est-ce que je peux sauver mon petit garçon du jouet mortel d'Oppenheimer ? » Le premier 33 tours solo de Sting augurait bien de ce nouveauu développement de sa carrière « après Police ». Ce vinyle a été tiré à un grand nombre d’exemplaires, on le trouve souvent dans les vide-greniers, cela explique sa cotation basse.

Photo 14 / « Brothers in arms » Dire straits, LP « Brothers in arm », Vertigo 824 499-1, (1985), estimation 20 euros* / En fin de ce cinquième album de Dire straits une chanson dénonçant la guerre. Elle aborde aussi, comme l’indique son titre, la relation fraternelle des frères d’armes, frères de misère.

Photo 15 / « The dogs of war » Pink Floyd,(LP « A momentary lapse of reason,  EMI 7 48068, 1987, estimation 35 euros*) « Les mesures ont été prises, un tumulte silencieux à lâché les chiens de guerre, vous ne pouvez arrêter ce qui a commencé » Ce texte des Pink Floyd est, hélas, en plein dans l’air du temps…