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. Récapitulatif de l'ensemble des parutions de la rubrique « "Histoires" de disques »

. Récapitulatif de l'ensemble des parutions de la rubrique « Nostalgie des années soixante »

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HISTOIRES DE DISQUES :

Bandes originales de films
« de guerre » sixties emblématiques

01-07-2021

Tous les mois je vous présente des photos autour d'une thématique.
Cette rubrique sera récapitulée sur une série de pages du sites au fur et à mesure des publications.
On va soit les retrouver dans la rubrique "Histoires de disques" soit dans la rubrique "Nostalgie sixties". (Voir le plan du site sur la page d'accueil)

Je me propose d’évoquer ici à travers quelques vinyles les films « de guerre » relatifs à la Deuxième guerre mondiale. Mais me direz-vous le nombre de films sur ce sujet est énorme… Nul doute que l’impact de ce conflit mondial sur les mémoires était très fort durant les années cinquante-soixante, si peu de temps après… Même actuellement de très nombreuses réalisations ont rapport avec ces années terribles. Dans l’optique du site « Histoire de disques/Nostalgie sixties » je présenterai donc seulement quelques vinyles relatifs à des films emblématiques des années soixante. Ils sont je pense restés dans les mémoires comme les plus marquants car énormément évoqués médiatiquement parlant. Certains passent encore à la télé. Ce ne sont peut-être pas les plus valables au niveau réalisme comme le furent d’autres films bien moins consensuels par l’image qu’ils donnaient de la guerre… Les films présentés, énormes succès d'audience ont incontestablement un aspect « film d’action, d’aventure » au détriment de l’aspect dramatique de la réalité historique. Je fais l’impasse sur les films de guerre « comiques » comme « La grande vadrouille » qui d’ailleurs choquaient certains à l’époque de leur sortie car pour ces derniers ce sujet n’évoquait rien d’amusant pour ceux qui l'ont vécu…

En cliquant sur les images vous pouvez, en principe, la visionner avec une meilleure qualité.

Photo 1 : 1957 « Le pont de la rivière Kwaï », EP Bande originale, Philips 429.382 BE / Le thème le plus célèbre, « la Marche du colonel Bogey » fut déjà un énorme succès indépendamment de celui du film. J’ai déjà parlé sur le site de l’interprétation d’Annie Cordy « Hello le soleil brille… », de plus la version instrumentale « sifflée » passait constamment sur les radios. L’impression vraiment gaie donnée par ce thème musical contrastait d’ailleurs avec le côté dramatique de ce film durant deux heures trente. En revanche la gaité qu'il exprimait cadrait parfaitement avec l’ambiance des « trente glorieuses » restée dans mon souvenir... Ce pont, ce camp de prisonniers ont bien existé mais l’histoire a été complètement transformée par le roman de Pierre Boulle d’abord et encore plus par le film. Lors d’un voyage en Thaïlande en 2011 je suis allé sur les lieux. Ce pont je suis même monté dessus (photo 2) dans sa version « reconstruite » à la fin de la guerre. Le « vrai » pont a été effectivement détruit par des bombardements et ne ressemblait pas du tout à celui du film. J’ai même voyagé dans « le train de la mort » qui emprunte la voie construite par ce camp de prisonniers anglo-saxons pour le compte des Japonais au prix d’un grand nombre de morts rassemblés dans un immense cimetière à proximité… Ce pont ne constituait qu’un des ouvrages de cette voie de chemin de fer, justement nommée "le train de la mort" qui passe par des endroits incroyables en terme d’accessibilité. Dans les wagons on se demande comment tout ce bazar ne va pas basculer dans un précipice ou dans la rivière et pourtant ça à l’air solide, très peu de vibrations… Mais je le répète la trame du film est tout de même différente de l’histoire de ce pont même si le cadre historique est lui hélas bien réel. Il s’agit d’une œuvre de fiction calquée sur des faits historiques.

Photo 3 : 1961 « Les canons de Navarone », EP Bande originale Dimitru Tiomkin, Barclay 72.482 BE / Enorme succès pour cette œuvre entièrement de fiction, tirée du livre d’Alister MacLean. Certains « vrais » canons construits par les allemands furent d’ailleurs bien plus gros que ceux du film…

Deux heures trente d’aventures guerrières qui plaisaient à l’époque. Anthony Quinn un formidable acteur dont on ne parle pas assez à mon avis. Il y avait également Irène Papas, David Niven, Gregory Peck… J’avais une dizaine d’années à l’époque mais personne ne trouvait choquant de faire voir ce genre de films aux enfants…

Même le journal « Pilote », catalogué « publication pour la jeunesse » auquel j’étais abonné publiait le texte du roman par épisodes hebdomadaires. La "vraie guerre" et les aventures étaient associées autour de ce film et bien d'autres.

Dans cet esprit, il y a longtemps maintenant, j'ai créé une page évoquant les "petits illustrés de guerre" que tous les garçons comme moi adoraient, de la même façon que ceux racontant des "histoires de cow-boys" CLIQUER ICI (et suivre le déroulé de la longue page).

Photo 4 : 1962 « Le jour le plus long », EP Bande originale du film de Darry F Zanuck, , orchestre Mitch Miller, Philips 435 266 BE / Un casque avec son filet de camouflage renversé sur une plage et bercé sans fin par les vagues… début et fin d’un interminable film de près de trois heures. Ce casque est d’ailleurs représenté dans le bandeau noir en haut de la pochette de ce disque qui contient la BO du film. Tiré d’un bouquin de Cornelius Ryan « Le jour le plus long » se veut œuvre d’historien, cette énorme superproduction était impressionnante. Une foule d’acteurs célèbres de tous pays, même des régiments français furent sollicités pour réaliser une grande fresque en noir et blanc. Une vision tout de même idéalisée de cette énorme opération militaire qui pour les Français signifia leur prochaine libération. On est en effet loin, question réalisme, par exemple du bien plus récent « Mais où est passé le soldat Ryan ? » Encore et toujours, un peu comme dans les westerns de l’époque, la mort, le sang, la souffrance, l’horreur était très « atténués » au profit de la glorification de l’héroïsme et de l’esprit de sacrifice.

Photo 5 : 1962 « Le jour le plus long », EP Panorama MH 110 / Autre disque sur un label « Discount »  donc non « officiel » qui reprend le thème du film avec une interprétation différente.

Photo 6 : 1963 « La grande évasion », EP Bande originale du film de John Sturges, United Artists 36 037 M / « La grande évasion » j’adorais, encore une fois je la regardais du « haut » de mes douze ans comme un film d’aventure et je ne devais pas être le seul… Cette histoire vraie dramatique fut tout de même un peu modifiée. Par exemple on a inventé une scène histoire de permettre à Steve McQueen de faire une démonstration de ses talents de motocycliste… Cette cascade, dite "la poursuite à moto" fut un modèle du genre. Malgré le fait que Steve McQueen faisait (entre autres) de la moto de compétition elle fut exécutée par un cascadeur. Le « vol » d’un avion militaire allemand par deux évadés, lui aussi on s’en doute fut « ajouté ». Mais dans les grandes lignes cette évasion s’est déroulée comme dans le film, ce qui paraît incroyable d’ailleurs. Il semble également que le rôle des prisonniers américains fut extrêmement grossi… C'était un film américain donc il fallait valoriser ce pays... La fin dramatique hélas est véridique. Les dizaines d’évadés repris et massacrés par les nazis furent évoqués au tribunal de Nuremberg. Un documentaire passé sur RMC info revient sur les lieux lors de fouilles archéologiques. L’entrée des tunnels a été retrouvée, leur tracé matérialisé en surface, certains objets retrouvés, un mémorial fut créé. Ce coin près de Sagan en Pologne est d’ailleurs sinistre, ce que ne restitue pas le film (toujours le côté « la guerre dans la joie » qui prévalait à l’époque). L’auteur du récit qui a servi de base au scénario, Paul Brickhill, fut lui-même interné dans le camp.

Ces longues reptations souterraines des évadés me sont revenues en mémoire lorsque des années plus tard je faisais de la spéléo dans les étroitures des grottes de Dordogne… Mais une grotte aussi étroite soit-elle c’est « en dur » quasiment pas de risque d’être enseveli sous des mètres cubes de terre comme dans le film…

Photo 7 : 1966 « Paris brûle-t-il ? / Paris en colère », EP Mireille Mathieu, Barclay 71083 / Je vais conclure avec le film de René Clément de 1966 « Paris brûle-t-il » qui lui aussi évoque des événements historiques durant près de trois heures. En clin d’œil je présente le disque de Mireille Mathieu qu’on entend chanter « Paris en colère » dans le film. Il faut savoir que son modèle, Edith Piaf, chanta un vibrant « ça ira » dans le « Si Versailles m’était conté » de Sacha Guitry en 1954. Alors dans le même esprit notre « Mireille nationale » est intervenue dans cet autre film historique histoire de jouer encore une fois à Edith… Nous sommes toujours très loin de la plupart des films de guerre actuels qui mettent en avant l’horreur, la stupidité des guerres, plus que le « on a gagné »…

Au sujet de la libération de Paris généralement « on » nous présente le général Von Choltitz comme un nazi « finalement pas si méchant que ça qui s’est laissé convaincre par le consul suédois Nordling de ne pas détruire la capitale comme le lui demandait Hitler ». Il a ainsi pu finir ses jours tranquillement en Allemagne. Tout récemment des historiens ont fait des découvertes dans de nouvelles archives qui donnent une autre image de ce « gentil » général. En fait les entretiens qu’il eut avec le consul de Suède portaient sur la libération des prisonniers français sans qu’ils soient massacrés comme le faisaient souvent les Allemands… Ce fut un échec pour un grand nombre de résistants qui furent malgré tout fusillés juste avant la libération de Paris. Ce « brave » général était bien un criminel de guerre…  Le dynamitage de Paris ne fut pas évoqué durant ces négociations informelles… S’il n’a pas eu lieu c’est « simplement » grâce à l’insurrection des Parisiens qui désorganisait, bloquait, toute leur logistique et empêchait les déplacements des sapeurs allemands… Donc par exemple le pourtant très bon film récent « Diplomatie », qui évoque ces rencontres entre le consul et le général, s’il est réussi au niveau de l’interprétation est faux en ce qui concerne les événements évoqués… De même, si le consul Nordling a été très courageux, ses efforts en ce qui concerne les prisonniers semblent avoir eu peu de succès et il n’évoqua pas la destruction de Paris avec Choltitz (d’après également certaines de ses déclarations).

On le voit encore et toujours dans ces films, surtout ceux que je viens de présenter, qui visaient le « grand public », le côté épique fut privilégié à la vérité historique scrupuleuse. Il y en eut bien d’autres dont certains étaient bien plus fidèles à l’Histoire. Je termine cette évocation en me risquant à énumérer tous ceux qui sont restés dans mon esprit (Deuxième Guerre mondiale, sorties dans les années 50-60, films comiques non mentionnés) Vous en connaissez certainement d’autres, si vous le souhaitez vous pouvez me/nous les signaler :

La vache et le prisonnier (difficile de cataloguer ce grand film entre "comique" et "historique")

Jeux interdits

La bataille du rail

Nuit et brouillard

L’armée des ombres

Le passage du Rhin

Un taxi pour Tobrouk

Le grand cirque

La nuit des généraux

La bataille d’Angleterre

Patrouilleur 109

Le pont de Remagen

La nuit des généraux

Nuit et brouillard

Un pont trop loin

La traversée de Paris

La grande illusion

Marie-octobre

Kapo…

Stalag 17

Le train

Le père tranquile

Le caporal épinglé

Marie-Octobre

La ligne de démarcation

Quand passent les cigognes

Week-end à Zuydcoote

Les héros de Telemark

Le train

La bataille des Ardennes

Les douze salopards

Casablanca

Opération Tirpliz

La bataille du Rio de la Plata

Les rats du désert

Nous sommes tous des assassins