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. Récapitulatif de l'ensemble des parutions de la rubrique « "Histoires" de disques »

. Récapitulatif de l'ensemble des parutions de la rubrique « Nostalgie des années soixante »

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Histoires de disques :

Quinze reprises pop-sixties
très créatives…

… qui me trottent toujours dans la tête parmi bien d’autres (ordre chronologique)

01/02/2021

(*) Les cotations mentionnées s'entendent pour des vinyles en état neuf, dans le cas contraire un barème "d'usure" doit être appliqué. Les disques sont présentés chronologiquement. Lien vers la grille codifiant l'état des disques.

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Il y a pour moi deux catégories d’adaptations musicales. La première est motivée par un esprit de copie et de récupération, donc imitation le plus possible de l’original (yéyés etc… voir la galerie de pochettes présentée ce mois-ci). La seconde qui nous intéresse ici est basée sur la créativité, la modification, bref le talent… Dans la plupart des cas on peut presque parler de nouveau morceau…

Je vous en présente donc quelques adaptation restées dans ma mémoire et dont  je possède bien sûr  les vinyles. J’avais déjà traité brièvement le sujet sur le site il y a… longtemps maintenant. Il m’a semblé intéressant de rassembler ainsi ces quinze titres. Il y en bien d’autres qui méritent  l’intérêt mais je rappelle que je m’en suis tenu aux années soixante pour éviter d’être trop long. On ne peut héls pas tout mettre sur une page dans un domaine aussi riche. Cela m’a fait éliminer des trucs géniaux sixties et post sixties genre : "Summertime" par Janis Joplin, le « Proud Mary » d’Ike and Tina Turner, « I’m the walrus » des Spooky tooth, « Satisfaction » par les Tritons,  le « Gloria » de Patti Smith etc. etc. Vous pouvez nous faire profiter si vous le souhaitez de « vos » adaptations marquantes période en me les communiquant.

Cliquer sur les images pour les visionner en (légèrement) meilleure définition.

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Photo 1 - The house of the rising sun (traditionnel « rising sun blues ») repris par the Animals Eric Burdon (1964) / A l’époque ce fut un succès planétaire lié étroitement à la qualité et l’originalité pour l’époque de la version des Animals. Le genre de truc qu’on n’écoute plus beaucoup tant on le connaît par cœur… Sinon qu’Eric Burdon en a fait d’autres versions, que cela soit sur scène ou sur disque qui méritent également l’attention. Et puis on sait que les Animals « anciens » ou « news » étaient spécialisés dans des adaptations dont  on se régale encore à l’écoute. Un exemple parmi d’autres leur « Paint it black » des Stones, lors de leur prestation au festival de Monterey… De nombreuses reprises d’autres artistes sortirent, on le sait, mais toutes basées sur la version « Animals ». Elles « reprenaient une reprise » ce qui n’est pas courant. Les jeunes possesseurs de guitares sèches, retrouvant d’instinct  l’aspect folk du titre se devaient, souvent laborieusement de jouer ce grand classique pop. Lorsqu’un de mes copains, pas trop mauvais à la « gratte » jouait ce titre, c’était moi le chanteur. Je maîtrisais pas mal les contractions dans la langue anglaise qui rendaient l’interprétation bien plus percutante qu’un anglais « méthode Assimil ». Notre public le plus fourni fut notre salle de classe, et nos copains étaient bon public !

Photo 2 - Mister tambourine man (original Bob Dylan 1965) repris par the Byrds (1965) / Je l’ai entendu pour la première fois sur un juke-box… Le choc pour l’époque, la découverte des Byrds, ils continuèrent avec « Turn turn turn » mais hélas plus de titres aussi percutants… La version « dylanesque » de « Mr Tambourine man » c’était déjà quelque chose, alors en plus attirer de nouveau l’attention planétaire avec la reprise d’un tel monument, un vrai exploit.

Photo 3 - Satisfaction (original Jagger/Richard Rolling stones 1965) repris par Otis Redding (1965) / Ceux qui s’intéressent à l’histoire des Stones savent que pour eux cette reprise d’une de leurs créations par ce soul man qu’ils adulaient était leur vraie consécration. Ils furent bien plus émus par l’annonce de la sortie de cette version d’Otis Redding que par leur succès populaire, pourtant déjà énorme. Ceux qui les avaient inspirés reprenaient leurs titres à leur tour. Otis avec sa diction, son rythme, le son spécifique Stax, tout cela recréa une nouvelle chanson fabuleuse à écouter.

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Photo 4 - I put a spell on you (original Screamin’ Jay Hawkins 1956) repris par the Alan Price set (1966). / Je découvris ce grand classique via la version d’Alan Price, juste après son départ des Animals. On pouvait ainsi retrouver le son de son orgue, un super morceau. Ce n’est que plus tard que je découvris la version originale géniale de Screamin’Jay Hawkins. Délire proche du burlesque, parfois un os dans le nez sur scène, l’original supplantait tout de même de loin l’adaptation d’Alan Price.

Photo 5 -  Like a rolling stone (original Bob Dylan 1965) repris par the Jimi Hendrix experience (festival de Monterey1967) / Je trouve cette version de Jimi Hendrix vraiment percutante, un de mes morceaux préféré de l’immense guitar man. On le sait il a créé plein d’autres adaptations inoubliables, souvent d’ailleurs de Bob « All along the watchtower »Dylan, mais aussi de bien d’autres artistes, voire on le sait d'hymnes nationaux... Son génie créatif permettait à chaque prestation scénique de rejouer différemment n’importe quel morceau.

Photo 6 - You keep me hanging on (original Holland-Dozier-Holland/Supremes 1966) repris par Vanilla fudge (1967) / La version des Suprêmes on la connaissait certes, elle passait  pas mal sur les radios. Pourtant cette nouvelle adaptation psychédélique avec une intro fabuleuse me fit oublier l’original. Plus tard je suis retourné vers ce groupe via l’achat d’albums… Des trucs pas mal certes mais rien au niveau de ce morceau.

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Photo 7 - Yesterday (original Paul Mc Cartney 1965) repris par Ray Charles (1967) / Royan, été 1967, il est très très tard. Je longe les galeries du front de mer, longue suite de brasseries, certaines sont fermées… Les orchestres se sont arrêtés, très peu de monde en ces lieux habituellement très agités. Après un moment « coquin »avec une jeune monitrice d’une colonie de vacances dans sa minuscule chambre je dois maintenant rejoindre la maison de mes grands parents dans le centre ville. J’entends alors la voix de Ray Charles sortir d’un juke box. « Yechteday » chante le Genius, sa belle voix
« chuintant » sur certaines syllabes m’oblige à stopper ma marche lente. Déjà fini, je vais remettre le titre, une pièce, « clic bzz » j’écoute de nouveau… Le vent vient de la mer, les vagues s’étirent mollement sur la grande conche, au loin, au milieu de l’estuaire un gros cargo passe lentement et toujours Ray près de moi… J’étais bien…

Photo 8 - Good Day sunshine (original Lennon Mc Cartney1966) repris par Roy Redmond (1967) / Cette adaptation, peu connue, passa tout de même furtivement sur les radios. Ces chansons revisitées soul music étaient vraiment réussies. L’aspect un peu « bleuette » de la version "Beatles" est gommé par la voix forte, le rythme syncopé, les cuivres, « Oye ah ! Good daya sunshiiiine… Come on ! etc » des cœurs féminins typiques aux voix aigues, une nouvelle vie pour ce classique pop. Du coup je me suis payé le single et le possède toujours.

Photo 9 - Suzie Q (original Dale Hawkins 1957) repris par Creedence Clearwater revival (1968) / Ce morceau on le sait a lancé les CCR, la voix de John Fogerty faisait merveille, orchestration différente, un grand classique qui se dansait  mollement en boîte (cool jerk) au milieu des fumées…

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Photo 10 - Summertime blues (original Eddie Cochran et Jerry Capehart 1958) repris par Blue Cheer (1968) / Plein d’adaptations intéressantes pour ce classique rock. On pense bien entendu aux  Who, notamment à Woodstock et à plein d’autres. La version de ce groupe de hard rock me plaisait particulièrement : le rythme, les voix… bref j’avais acheté le vynile.

Photo 11 - America (original Leonard Bernstein et Stephen Sondheim « West side story » 1957) repris par the Nice/Keith Emerson (1968) / Cette version du classique de Bernstein qualifiée d’iconoclaste par les critiques musicaux avait effectivement un aspect provocateur. Un peu comme l’hymne US par Hendrix, triturer cette musique consensuelle, lui donner un aspect « destroy » ne plut paraît-il vraiment pas à son auteur. On surnommait Keith Emerson « le Jimi Hendrix de
l’orgue », on voit que cette dénomination était méritée au moins dans l’esprit de cette adaptation.

Photo 12 - Born to be wild (original Mark Bonfire/Steppenwolf 1968) repris par Wilson Pickett (1969) / J’entendais souvent cette version rnb au milieu de la piste de mon night club préféré au milieu d’autres « minets ». Nous esquissions quelques pas de jerk, une clope à la main l’ambiance était  à des années lumières du road movie pour bikers de la version originale.

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Photo 13 - Gloria (original Van Morrison/Them1964) repris par Shadows of knight « Gloria 69 » / Le « Pop club » de José Arthur me permettait souvent, le soir dans ma piaule, d’auditionner cette version « soixante-neuf »… Nombreuses adaptations de divers artistes là aussi . Quelle que soit la version difficile d’échapper à l’aspect violent du morceau.

Photo 14 - I’m a man (original Steve Winwood et Jimmy Miller/ repris par the Spencer Davis group 1967) Chicago transit authority (1969) / Lorsque « I’m a man » par le SDG est  sorti j’étais déjà fan au point d’acheter le super 45 tours. En l’an 1967, sur les radios, une version très originale de ce titre était matraquée, bien que longue mais il y avait une version courte. Ce nouveau groupe s’appelait bien sûr Chicago transit authority. Plus tard je découvris qu’en fait leur vrai style musical, basé sur des sections de cuivres, était totalement différent de ce titre. Pour  l’anecdote un copain, avec un magnétophone à piles, mais tout de même à bobines, caché dans un sac, l’enregistra en douce lors de l’écoute dans un grand magasin bordelais. On imagine le résultat catastrophique au niveau son de ce « piratage » mais bon, on était jeunes...

Photo 15 - With a little help for my friends (original Lennon Mc Cartney 1967)  repris par Joe Cocker (1969) / La prestation de Joe Cocker à Woodstock c’est un moment incontournable de l’histoire pop. Lorsque la version studio fut publiée sur un single pleins de djeuns comme moi rêvèrent de l’acheter... Un jour en sortant d’un grand magasin à Bordeaux, le copain qui m’accompagnait me tendit soudain le fameux single : « Il te plaisait ce disque et bien je l’ai piqué pour toi… » Le vol ce n’était pas mon truc, en plus le dit copain était assez friqué car fils d’un chef d’entreprise… Mais bon, même en condamnant le geste je l’interprétai comme une marque d’estime. Et puis 68 était passé, difficile de jouer le moraliste. Après une hésitation, un « t’es c... p…. » j’ai pris le disque… et le possède toujours.

HISTOIRES DE DISQUES :

1er mai 2021 : vinyles chants de la Commune de Paris

01-05-2021

Je tente souvent de choisir des thématiques liées à l’actualité. Il s’agit d’essayer de faire revivre des vinyles anciens en les reliant avec notre présent. Le 1er mai est associé aux questions sociales, cette année en plus on commémore la Commune de Paris. Cet événement date maintenant de 150 ans, pas si éloigné si on prend en compte la gravité de ce qu’il faut bien nommer une guerre civile. Des dizaines de milliers de parisiens tués, la plupart du temps une fois prisonniers… sans parler des déportations, la capitale ravagée et tout cela finalement très peu évoqué, ni dans les livres d’Histoire ni par les médias. Le disque vinyle on le sait, c’était un peu aussi les réseaux sociaux d’autrefois. Tous ceux qui avaient des difficultés pour s’exprimer dans les grands médias le faisaient à travers des vinyles. Ce fut donc le cas de cette Commune de Paris, surtout avec ses chants dont le plus célèbre « l’Internationale » est connu de tous et eut un retentissement planétaire comme on le sait.

Les chants les plus emblématiques sont : La Communarde / Jean-Baptiste Clément ; La Semaine Sanglante / Jean-Baptiste Clément, Pierre Dupont ; Le Temps Des Cerises / Antoine Renard, Jean-Baptiste Clément ; Elle N'est Pas Morte / Eugène Pottier, V. Parizot ; Le Tombeau Des Fusillés / Frédéric Doria, Jules Jouy ; Le Drapeau Rouge / Paul Brousse ; Quand Viendra-t-elle / Eugène Pottier ; L'Insurgé / Eugène Pottier ; Le Chant Des Transportés / Jean Allemane, Pierre Dupont ; L'Internationale / Eugène Pottier, Pierre Degeyter.

J’ai déjà évoqués les disques de chants révolutionnaires sur le site. En général parmi ces derniers il y a toujours des chants de la Commune. Voici les pages du site présentant des disques contenant des chants de la Commune de Paris :
http://www.vinylmaniaque.com/repertoire6/lps-chants-de-lutte.html
http://www.vinylmaniaque.com/repert8/documents-sonores.html
http://www.vinylmaniaque.com/repert12/lps-revoltes.html

De plus dans mes recherches j’ai pu trouver trois 33 tours avec une thématique spécifique « Commune de Paris ». Ce sont ceux que vous présente donc sur cette page en ce 1er mai 2021. Il doit en exister d'autres, il suffira que les vide-greniers refonctionnent à nouveau...

Premier disque : 33 tours 30 cm de Marc Ogeret Autour de la Commune Vogue CLVLX 270 (1968) / La pochette est vraiment très réussie, elle me paraît bien illustrer ce drame.

Deuxième disque :

33 tours 30 cm du Groupe "17", Chants De La Commune, Le Chant Du Monde – LDX 74447 (1971) / Ce Groupe 17 était semble-t-il lié aux Parti communiste français. Mais il faut savoir que d’autres courants idéologiques, certains finalement modérés composaient l’ensemble de la gouvernance de la Commune : petits artisans, petits entrepreneurs.

Troisième disque :

Deux 33 tours 30 cm de Mouloudji, F Solleville, les Octaves La commune en chantant AZ STEC LP 89 (années soixante-dix) / Derrière les publications engagées de Mouloudji se rassemblait le courant culturel de l’après-guerre dit « Rive gauche » qui, surtout en tant que « parisien » se solidarisait avec la Commune de Paris.

Quatrième disque :

Jean-Roger Caussimon créa une chanson sur la Commune que l’on pourrait imaginer avoir été composée lors de cette dernière. Elle fut publiée en tant que musique du film « Le juge et l’assassin » (1976) de Tavernier. On la retrouve dans son album éponyme Saravah SHL 1067 de 1977. Pour moi cette chanson est très émouvante et fait penser à tous ces gens modestes finalement massacrés et déportés pour les survivants pour « délit d’opinion ». Les revendications qu’ils voulaient faire appliquer l’ont finalement été, après bien d’autres conflits sociaux jusqu’à nos jours. La Commune avait décrété la séparation de l'Église et de l'État, l'abolition de la conscription, la réquisition des logements vides et des ateliers abandonnés, l'école et la justice gratuites. Elle tendait vers l'égalité de salaire entre les femmes et les hommes, encourageait les coopératives ouvrières, acceptait les étrangers dans son conseil municipal, reconnaissait l'union libre et, de fait, les enfants nés de couples dits "illégitimes". Tout de même tous ces morts interpellent car nous bénéficions maintenant de ces avancées que beaucoup imaginent « venues naturellement ». L’Histoire hélas nous rappelle qu’il n’en fut rien.