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. Récapitulatif de l'ensemble des parutions de la rubrique « "Histoires" de disques »

. Récapitulatif de l'ensemble des parutions de la rubrique « Nostalgie des années soixante »

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Parmi les disques de ma collection :

1960/1964...9 EPs Yéyé-Twist
glanés ici et là, dans les vide-greniers...

1er avril 20223

(*) Les cotations mentionnées s'entendent pour des vinyles en état neuf, dans le cas contraire un barème "d'usure" doit être appliqué. Les disques sont présentés chronologiquement. Lien vers la grille codifiant l'état des disques.

Sauf mention contraire pressage français.

Disques présentés en ordre chronologique exceptés ceux du même artiste qui sont regroupés.

Il est de bon ton de regarder de haut ce courant musical. Il est vrai qu’artistiquement c’était souvent très limite. Pour s’y intéresser il faut faire l’effort de s’imaginer être durant les années soixante… Le rock qui commençait à « monter » aux USA quasi inconnu. Il y avait également le barrage de la langue anglaise… Ces chanteurs et groupes bravaient les interdits à l’image de tous ces jeunes issus du boom nataliste de l’après-guerre qui déboulent adolescents, munis d’argent de poche généré par l’essor économique. Ils affirmaient leur présence, leur volonté d'indépendance à l’égard des « vieux ». Ces derniers, d’ailleurs, se sentaient en danger via cette folie yéyé… Ainsi Philippe Bouvard qui, après le grand concert de la place de la Nation à Paris, comparait des teen-agers devant un chanteur à des nazis devant Hitler… Il y avait pourtant certaines « idoles » qui avaient de réelles qualités d’interprétation, des auteurs et compositeurs qui méritent des éloges. Prenons par exemple Christophe, dont les créations, au fil du temps furent de plus en plus novatrices bien après la fin de l’ère « SLC ».

Nostalgie bien sûr pour ceux qui ont vécu ces temps lointains et également curiosité de certains plus jeunes qui collectionnent les vinyles « yé-yé twist ». Donc ces 45 tours je les ai « glanés » ici ou là… J’emploie de mot « glaner » car il illlustre bien la démarche de coup par coup pour ces EPs égarés dans un paquet de 33 tours :

 — Tiens un « Claude François » en super état, vise la photo il était à ses débuts, après tous les périls auxquels ce truc a échappé, pour un petit euro, je vais le mettre à l’abri sur mes étagères… »

Richard Anthony, Rocket Richard, ESRF 1276, 1960, estimation 20 euros* / C’est la pochette, vous vous en doutez, qui a attiré mon attention. Ce « Mystère IV » associé à Anthony… c’est plus que kitsch… Aurait-il pu se glisser dans l’habitacle étroit ? Peut-être encore à l'époque mais il reste tout de même sur l'échelle... Il y avait les Missiles donc aussi « Rocket Anthony »…

Cet avion était celui des débuts en BD de Tanguy et Laverdure. Je suivais leurs aventures semaine après semaine dans « Pilote »… Anthony probablement le plus célèbre de ceux que l'on nommait crooners yé-yé. Qu’on le veuille ou non on entendait ses œuvres sur SLC mais aussi les auto-tamponneuses, juke-boxes et autres lieux ou les jeunes se trouvaient. D’ailleurs les "autos-tampons" vont aussi s’américaniser en « Autos skooters ». Fini le gars qui bondissait d’une voiture à l’autre pour prendre les tickets, dorénavant il va falloir glisser le jeton plastique dans une fente devant le volant, l’automatisation ne fait que commencer… Ah oui Anthony, je dois parler de lui… Lorsqu’il chantait inlassablement « A présent tu peux t’en aller » nombre de « vieux » disaient « Eh bien qu’elle fiche le camp qu’on ne t’entende plus ! » Ces deux vinyles grâce sans doute à leur pochette ont des cotations assez élevées. Pour le « Noël » normalement c’est une autre pochette, celle-ci étant plus rare, la cotation…

Richard Anthony, Noël, ESRF 1336, 1961, estimation 20 euros* /

Hugues Aufray, Santiano, Barclay
70 416, 1961, estimation 20 euros* /
« Santiano » outre SLC ça plaisait dans les camps de scouts ou autres groupes de jeunes, entre chant de marche et de feu de camp. Voix rauque, guitare sèche, Aufray avait tapé juste, ce fut un énorme succès. Ce folk à la française avait son public, ne déplaisait pas aux anciens non plus. « Debout les gars réveillez-vous, il va falloir en mettre un coup » cela résume l’idéal productiviste (et patronal) des trente glorieuses. L’esprit pionnier, on va reconstruire la France hop ! hop ! au boulot ! Idéologiquement on est tout de même loin de Dylan, des Beatniks dont pourtant Aufray se réclamera. Il va continuer à produire des chansons dans ce style et asseoir son image. Il finira au prix de nombreuses concessions artistiques à survivre à la fin des Yé-yé et à faire une carrière record en terme de longévité. J’ai déjà raconté sur le site ma présence en 1968 lorsqu’un concert d’Hugues fut annulé à la demande des grévistes malgré la tentative (alibi ?) de le maintenir « en faisant la quête pour les salariès en lutte ». Cette anecdote fut relatée sur plusieurs bouquins évoquant cette époque.

Hugues Aufray, Je reviens, Barclay 70 553, 1963, estimation 15 euros* /

Billy Bridge, Surboum, Odéon MOE 2321, 1962, estimation 20 euros* / J’ai également évoqué Billy Bridge sur le site donc je serai bref à son sujet. Son vrai nom est « Brige » va savoir pourquoi il a ajouté un « d » qui fait penser à une prothèse dentaire… Décédé en 1994. Il avait « fait fort » en réapparaissant sous le pseudo de Black Swan et en produisant « Echoe and rainbows » un morceau très pop-rock dans le style de l’époque qui eut pas mal de succès. On pensait à un groupe anglais, s’il avait indiqué son vrai nom on peut imaginer que cela n’aurait pas aussi bien marché. Un peu comme Sheila et Black devotion…

Une dernière info c’est Kurt Mohr qui le fit découvrir. Ce dernier devint un des grands journalistes rock et jazz notamment dans « Rock and Folk ». J’appréciais ses chroniques parmi celles de bien d’autres auteurs d’ailleurs.

Claude François, Belles ! Belles ! Belles !, Fontana
460 841 ME, 1962, estimation 12 euros* /
Belles ! Belles ! c’était juste avant que les Beatles deviennent connus en France. On avait donc des excuses… ça passait partout, y compris comme musique d’ambiance de la piscine Neptuna à Bergerac où je barbotais une fois par semaine, souvenirs… Paroles encore une fois consensuelles donc commerciales, on était encore loin de « L’amour avec toi ». Les parents n’avaient pas à s’inquiéter avec « Clo Clo » et d’ailleurs avec la plupart des chanteurs français de cette période. En tout cas, là encore, écouter ce morceau génère pas mal de nostalgie pour les baby boomers…

Claude François, Petite mèche de cheveux, Philips 434 863 BE, 1964, estimation 8 euros* / Là nous avons vraiment une horreur musicale autant au niveau des paroles que de la musique. Mais bon le dynamisme de Claude François la rend entraînante… Ce disque finalement n’était pas fréquent sur les vide-greniers, en plus dans cet état… Une version remastérisée rend la chose un peu plus écoutable mais bon… C’était l’aspect un peu fou de l’époque qui permettait que de telles musiques en plus se vendaient en grande quantité. Bon je sors le disque de ma platine ça prend vraiment la tête !

Les Champions, T’shirt, Bel Air 221 177, 1963, estimation 8 euros* / Un groupe formé « sur mesure » par Eddie Barclay, et il ne devait pas être le seul à avoir une origine programmée à l’inverse des groupes de terrain accédant à la célébrité par leurs seuls mérites. Dans ce cas s’agissait de « gêner » les Chats sauvages qui montaient trop haut par rapport aux Chaussettes noires de la maison Barclay…

Ils se mirent à faire ensuite de l’instrumental et là eurent une certaine notoriété. Les Chambions accompagneront notamment Vince Taylor, Danyel Gérard et surtout Chuck Berry. A noter la présence dans le groupe du guitariste Claude Ciari. Ce dernier quittant le groupe fit une carrière solo qui eut un certain écho. Son premier album solo a encore une tonalité "rock" (de l'époque) il a donc une cotation assez élevée. Ensuite, l'histoire est fréquente, plongée dans la "variétoche" jugée pas toujours avec raison plus lucrative.

Françoise Hardy, Le premier bonheur du jour, Vogue EPL 8 139, 1963, estimation 10 euros* / Ce disque avec une belle photo contenant une chanson assez réussie de Françoise Hardy est rentré rapidement dans ma sacoche à vinyle entre plusieurs 33 tours, toujours lors d’un vide-grenier. En plus c'est pas mal d'acheter plusieurs disques au même marchand pour avoir des prix plus intéressants. Actuellement des rumeurs sur l’aggravation de l'état de santé de Françoise circulent mais en tout cas elle tient le coup.

Elle fait partie des artistes qui améliorèrent l’image des yé-yé même si elle était loin d’avoir le style rock au niveau musique. Son aspect photogénique lui servit également à l'époque. On se rappelle la photo avec Jagger, celle avec une robe metallique de Paco Rabanne etc. En revanche sa musique donnait une impression de « sérieux ». En revanche dans sa vie privée durant cette période c’était loin d’être le cas, par cette partie de son existence durant les sixties elle était indéniablement « rock ». Elle dit souvent que ses chansons sont mélancoliques sinon tristes mais que pourtant elle est hyper gaie dans la vie.

France Gall, Jazz à gogo, Philips 434 914 BE, 1964, estimation 15 euros* / Après France Hardy une autre chanteuse Yé-Yé qui sut évoluer vers une grande carrière. France Gall jouait la carte de sa féminité, nous étions nombreux à l’époque à flasher sur elle…

Ce morceau ne fut pas un de ses plus grands succès pourtant il était pas mal finalement, bien harmonisé avec sa voix acidulée. Ses 45 tours pour un chineur ne sont pas trop difficiles à trouver, celui-là me semble-t-il un peu moins répandu.

Nombre de ses titres comme celui-ci sont un peu jazzy, ça lui allait bien, elle en a vendu pas mal et gagnait déjà bien sa « croûte » avant de rencontrer son « Berger ». Souvent pour ce genre de disques, la photo suivant son intérêt graphique ou nostalgique joue le rôle du petit plus qui me fait décider d'un achat : l'aspect kistch, un artiste connu avec son visage "très jeune", une photo ou un graphisme tout simplement réussi, un côté amusant, les raisons sont finalement nombreuses.