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Histoires de disques

Quinze singles pop-rock :
fin des sixties "spécial Jerk"

1er avril 2023

(*) Les cotations mentionnées s'entendent pour des vinyles en état neuf, dans le cas contraire un barème "d'usure" doit être appliqué. Lien vers la grille codifiant l'état des disques.

Sauf mention contraire pressage français.

Cliquer sur les images pour les visionner (en principe) avec une meilleure définition;

Michel, le mois dernier, nous a présenté quinze 45 tours parmi ses préférés. Comme je le lui ai dit à l’époque son idée m’a inspiré… Je vous présente donc à mon tour quinze 45 tours singles, tous originaux, normalement datés fin des sixties… Ils sont « dansants » avec le bémol de la dénomination « cool jerk » synonyme de « branchitude » dans l’univers néo Mod que nous affectionnions. Donc des morceaux « toniques » mais pas forcément pour night clubs. « J’imposais » certains genre Blue Cheer mais finalement ils plaisaient aux danseurs. J’ai donc éliminé les slows déjà « traités ». J’ai également éloigné Beatles et Stones pourtant « Honky tonk woman » c’était quelque chose...

Je plaçais ces singles dans un carton lorsque je me déplaçais vers une quelconque « boum ». Une fois un copain qui nous avait invités et qui était assez « friqué » et possédait donc de nombreux albums. Il se trouvait bien en peine avec une seule platine pour animer la soirée, le temps de trouver les morceaux adéquats, manipuler les volumineuses pochettes, essayer de le repérer dans la pénombre parmi les autres titres sur la plage du vinyle, etc.

J’arrive alors, muni à sa demande de mon carton repéré lors d'autres soirées. Vu les "problèmes" au niveau des vinyles sensés animer la soirée un « ahh » retentit. Il fut suivi également par un slogan tonitruant : « l’érotisme ne passera pas !». Il concernait cette fois-ci la copine qui m’accompagnait. Comme on dit maintenant elle « déchirait » avec son mini pull en laine « ajouré » et une longue robe moulante fendue, genre « Mao me voilà », l’ensemble en bleu pâle, plus longs cheveux blonds bref je devais rester vigilant… Oui à l’époque les mini-jupes eurent un relativement bref moment de désuétude mais heureusement elles sont vite revenues.

Donc pour en revenir aux vinyles voici une sélection partielle des morceaux j’écrirais « fin de l’adolescence » pour moi, juste avant le départ pour la vie dite « sérieuse ». J’en avais tout de même beaucoup, vu leur prix d'achat plus accessible. Je devais sélectionner pour mettre dans mon carton qui protégeait les singles, facilitait transport et utilisation. Un autre avantage non négligeable est à ajouter. Les petits microsillons sortaient et retournaient immédiatement de leur abri après écoute pour éviter le « piquage ».

Comme l’a écrit Michel quinze disques par page c’est un peu court moi-même j’en ai pas mal d’autres sur ce thème, une autre fois peut-être. Ils ont été extraits les uns après les autres dans mes bacs où ils sont rangés par ordre alphabétique. « Ah oui celui-là je l’avais à l’époque » etc.

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Photo 1 : Eric Burdon and the Animals, « San Franciscan nights », Barclay 060 864, 1967, estimation 20 euros* / (Le vol du Burdon) La voix grave de Burdon retentissait ; « This following program is dedicated to the city and people of San Francisco … » La musique arrive après cette tirade, rythme syncopé, basses fortes, certes c’était relativement lent mais ça plaisait. Morceau un peu atypique des New Animals qui passait pourtant dans certaines boites et à la radio.

Photo 2 : Blue Cheer, « Summertime blues », Philips B 304.162 F, 1968, estimation 30 euros* / Cette version du classique rock, maintes fois adapté je l’imposais car peu connue à l'époque. Elle était cependant appréciée par les participant.e.s à nos petites soirées fines. Du hard rock certes mais carrément dansant. (Il y eut aussi la version live des Who qui un an plus tard durant le festival de Woodstock entra dans la légende. Mais même après 1969 pas facile de trouver cette nouvelle version live hormis sur le 33 tours de la BO du film.) Blue Cheer, c’était tout de même pas mal. L’existence de l’original de Cochran devait être ignorée par certains participant.e.s pas trop férus de classic rock. Un jour peut-être ont-ils dit en l’écoutant : « ah c’est une adaptation du disque que nous passait Serge »...

Photo 3 : Sam and Dave, « I thank you », Stax 169 028, 1968, estimation 30 euros* / Seulement trois morceaux de r’n’b’ sur ces quinze singles. Pourtant la soul était omni présente dans les clubs et donc nos soirées "privées". Nous la jouions « mods » donc c’était logique vu que ce style musical faisait partie de cette « philosophie ». Bien adapté aux chorégraphies Jerk d’ailleurs. Beaucoup d’autres singles r’n’b sont restés dans mes bacs, victimes de l’ordre alphabétique inversé que j’ai choisi. Une autre fois pour la suite…

Le soir j’écoutais à la radio le Pop club de José Arthur… Entre autres morceaux intéressants j’entendis ce « I thank you » de Sam and Dave que je trouvais « super ». Dès que j’ai vu le single chez un marchand je l’ai acheté. Bien après j'ai acheté des albums leur étant consacrés.

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Photo 4 : Canned heat, « On the road again », Liberty LIF 56038, 1968, estimation 20 euros* / Ce morceau et sa trame fut "réutilisé" par les Canned Heat de diverses manières. On le retrouve aussi entre autres dans le « Spirit on the sky » de Norman Greenbaum, aussi chez les ZZ top etc. etc... Les nights clubs l’utilisaient constamment et donc moi aussi. Un autre morceau de Canned Heat passait pas mal « One kind favor » et plus tard le « Going up the country » qui pourtant n’était guère dansant. Mais leurs boogies frénétiques genre « Chipmunk song » électrisaient les pistes. Pour ce qui concerne leurs albums, c’est simple ils sont tous « bons » !

Photo 5 : Status Quo, « Picture of matchstik men », Pye 45 PV 15285, 1968, estimation (sous réserves) 30 euros* / Ce morceau n’était pas trop connu, en tout cas sur la radios, mais j’avais remarqué son originalité. Les effets sonores étaient nouveaux à l'époque, difficile alors d’imaginer l’évolution musicale du groupe vers le hard rock… Lorsque certains fans du Status quo « récent » écoutent ce titre (et certains autres d’ailleurs) ils ont de la peine à imaginer qu’il s’agisse du même groupe. (Dans un autre style c’est un peu comme le débridé « Bye bye bird » des Moody blues par rapport à la suite de leurs créations…)

Bref j’ai acheté le single et « l’imposais » lui aussi lors de nos soirées festives… Plus tard, bien plus tard j’ai pu acquérir les premiers albums du groupe, témoins de sa finalement lente mutation musicale.

J’ai mentionné « estimation sous réserve » car bizarrement très peu de ventes connues de ce single. Si son tirage fut peu important cela peut signifier une estimation musclée. A creuser donc…

Photo 6 : The Crazy world of Arthur Brown, « Fire », Polydor 421 197, 1968, estimation 15 euros* / Un hurlement « sépulcral » retentit : Aiiiim theu gooood of heeeell fire and I briiiiing you : Fiiiiiiireeeuh !!! ta ta soin… l’ambiance instantanément était électrisée, les gens se levaient et gesticulaient dans tous les sens. Merci au délirant Arthur Brown de relancer la soirée ! Enorme succès connu de tous que je me devais de posséder à l’époque.

Si on achète le 33 tours associé, comme je l’ai fait encore des annéés plus tard, (pas facile à trouver, même en réédition), on découvre un super concept album, dans le même style. « Fire » ne constitue que l’élément moteur d’un 33 tours absolument délirant… Et en plus, pour ceux qui lisaient « Rock and Folk », on découvrait l’aspect visuel du show grâce aux belles photos de la revue, c’était quelque chose… Effet pyrotechniques divers, tenues délirantes… Peut-être en lien avec le génial soul man Screamin’ Jay Hawkins et son adaptation de « I put a spell on you » également repris, on ne peut parler de hasard, par Arthur Brown. Nous sommes vraiment dans le psychedelisme avec the « God of hellfire » comme on le surnommait à l’époque.
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Photo 7 : Chicago, « I’m a man », CBS 4503, 1969, estimation 10 euros* / Ce titre lui, passait constamment dans les boîtes. L’adaptation du hit du Spencer Davis group était très promotionnée sur les médias. A l’époque beaucoup ignoraient que le Chicago transit authority pratiquait « normalement » une musique pop accompagnée de cuivres. Dans leur premier album ce « I’m a man » est en effet différent des autres titres au niveau style. Morceau dansant donc et en plus assez long, même si son tempo est tout de même un peu plus cool que celui du Spencer Davis group. « Coupé en deux faces » par les contraintes techniques du single, il perd de son impact. Je « passais » hélas seulement la première face, histoire de ne pas laisser un long blanc sonore pour reprendre le même thème. C’était déjà suffisant d’un disque à l’autre… Dans ce cas particulier la possession du « coûteux » (pour moi) double album aurait été plus pratique pour animer une soirée.

Photo 8 : The Chambers brothers, « Wake up », CBS 4367, 1969, estimation 20 euros* / « Réveillez-vous, nous avons tant de choses à partager… » rien de mieux pour une soirée dansante non ? Ce groupe de soul psychedelique je le connaissais à travers « Time has come today » un long morceau, comme le précédent présenté, que j’adorais. Très tonique bien que court, leur « Wake up » » impossible de le pas le mettre sur la platine durant toute soirée « sérieuse ». Pochette « épaisse » pour ce single, devenue une rareté avec le temps. En cette fin des sixties quasiment toutes sont dorénavant en papier bas de gamme, donc fragilité dans le temps. Ainsi "protégées", elles ne peuvent que ternir, se racornir… Cela interdit donc, à mon humble avis, toute estimation « état mint » ce qui relativise certaines cotations présentées sur cette page. Si vous regardez sur un site de vente en ligne pour ces singles sixties, à de rares (et contestables donc) exceptions, vous ne trouverez que des disques en mauvais, voire très mauvais état.

Photo 9 : Shadows of knight, « Gloria 69 », Atco 81, 1969, estimation 40 euros* / L’an 69 est souvent évoqué sur les titres de chansons. Il doit bien y avoir une raison mais j’avoue à mal cerner laquelle. Dans mes souvenirs perso elle est très importante mais cela ne concerne que moi. Sans doute la fin des sixties que cela soit au niveau de la musique populaire que « politico-économique » matérialise une période charnière. Toujours est-il que cette adaptation du Gloria de Van Morrison fut le premier titre et album du groupe US Shadow of knight. Il paraît que le morceau est facile à jouer, ce qui serait une des raisons de son succès. Pour ce « Gloria 69 » à l’image du « Summertime blues » abordé précédemment il y a quand même un arrangement original qui modifie un peu la chanson. L’utilisation de guitares et sonos plus évolués que du temps des Them et surtout d’Eddie Cochran rajeunit les morceaux. A l’époque ça percutait le djeuns, encore un titre qui faisait monter la température.

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Photo 10 : The Stooges, « 1969 », Elektra INT 80209, 1969, estimation 70 euros* / Je viens, à l’occasion de la réalisation de cette page, de découvrir que la cotation de ce single a considérablement augmenté. Lors de la sortie du premier album de ce groupe de Detroit, contenant « 1969 » ce genre de musique eut de la peine à « percer » excepté pour quelques amateurs de sonorités pop-rock très violentes (pour l’époque). Moi, en 69 j’adorais déjà les MC5… The Stooges furent influencés par ces derniers, ils prirent le même label Elektra. En fait ces sonorités étaient tout de même un peu en avance pour l’époque. Cela explique peut-être la faible diffusion de ce single « 1969 » que je m’étais précipité acheter, et donc la cotation élevée maintenant. Effectivement je me gardais de le passer en début de soirée, au bout d’un certains temps, dans la chaleur de la nuit, tout le monde adhérait au son Stooges.

Photo 11 : Aphrodite child, « Let me love let me live », Mercury 132 508 2F, 1969, estimation 7 euros* / J’imagine certains se dire « Serge nous sort les Aphrodite après les Stooges, bizarre tout de même ». Encore un morceau atypique, ce « Let me love let me live ». Certains étaient surpris d’apprendre qu’il s’agissait du groupe "sirupeux" de Demis et Vangelis. Ce titre en tout cas remuait pas mal, en plus des sonorités psychedeliques, certes on était loin des Stooges mais tout de même…

Photo 12 : Hot legs, « Neanderthal man », Fontana 6007 019, 1970, estimation 8 euros* / Avant de devenir TenCC il y avait the Hot legs… Ce morceau un peu « bizarre », rythme lancinant, permettait des facéties chorégraphiques sur un rythme, comme souvent « cool Jerk ». Ce clin d’œil à nos anciens ancêtres permit des illustrations de pochettes amusantes. En plus en Dordogne, nous n’étions pas loin des Eyzies…

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Photo 13 : Spooky Tooth, « I’m the walrus », Island 6014 023, 1970, estimation 30 euros* / Un juke box crachait ce morceau, quel son ! Je me lève de ma table de la brasserie, m’accoude sur les barres protectrices du Seeburg et regarde l’étiquette du disque en train de tourner, glissée parrmi des dizaines d'autres derrière la grande vitre et tapées à la machine. Certes je possédais le « Magical mystery tour » des Beatles et donc connaissais et appréciais la version originale de "I am the walrus". Mais cette adaptation changeait vraiment l'ambiance du morceau, il est devenu dur, presque sinistre. Spooky tooth je m’y intéresserai plus tard, notamment pour leur expérience sonore avec Pierre Henry (album « Ceremony »). Ce morceau j’avais envie d’en faire profiter les autres. Donc je le faisais « passer » mais là quasiment impossible de danser, peu importe cela faisait une pause…

Photo 14 : Ike and Tina Turner, « Proud Mary », Liberty LIB 56216, 1970 / Cet enregistrement studio du morceau des Turner qui allait devenir culte en version scénique plaisait déjà beaucoup. D’abord parce que tout le monde connaissant la version des Creedence, cela permettait à certains de jouer à peu de frais « le spécialiste pop » auprès de personnes éloignées de cette musique et aussi par ce début plus que lent devenant frénétique c’était nouveau et amusant. Tina Turner = danse donc j’avais acheté. Ce n’est que plus tard que je découvris le véritable impact des nombreuses versions scéniques avec Ike et bien sûr les Ikettes, plus tard sans Ike. Cela tenait (juste) sur une face de single ce qui s’avèrera absolument impossible pour les très longues versions live. Encore une raison d’utiliser ce single déjà pas mal percutant.

Photo 15 : Shocking Blue, « Ink Pot », Disc AZ SG 372, 1972, estimation 6 euros* / Michel sur la page qu’il a réalisée sur le site déclarait que Venus fut le seul succès des Shocking blue. Au niveau des ventes probablement mais leurs deux premiers albums que j’ai pu dénicher sont vraiment « bons » du début à la fin. Cet « Ink pot » on l’entendait pas mal dans les clubs. Rythme saccadé, very good pour le jerk et puis de bons souvenirs lors d’une soirée, rencontre sur la piste, sourires entrecoupés par les flash du stromboscope et plus avec affinités… Bref un bon disque pour soirée dansante.