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. Récapitulatif de l'ensemble des parutions de la rubrique « "Histoires" de disques »

. Récapitulatif de l'ensemble des parutions de la rubrique « Nostalgie des années soixante »

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Parmi les disques de ma collection :

Albums 33 tours chanson française,
1954/1971

1er mars 20223

(*) Les cotations mentionnées s'entendent pour des vinyles en état neuf, dans le cas contraire un barème "d'usure" doit être appliqué. Les disques sont présentés chronologiquement. Lien vers la grille codifiant l'état des disques.

Sauf mention contraire pressage français.

Disques présentés en ordre chronologique.

Je retourne donc sur la thématique des (vieux) vinyles « en français »… Je sais que la plupart des visiteurs du site sont intéressés principalement par la musique dite « anglo-saxonne ». Je le répète pour ma part j’essaie de faire cohabiter trois motivations dans mes recherches « vinylistiques » : le plaisir musical, la nostalgie et la curiosité… Dans le cas des disques qui vont suivre il y a donc a minima de beaux textes, le retour vers le passé et aussi parfois le « qu’est-ce-que-c’est-que-ce-truc »… Ultime avantage, généralement pour des prix très bas, avec de la patience on arrive à trouver des choses finalement pas courantes surtout si on s’impose de choisir du « bon état ».

Yves Montand, Dix chansons pour l’été, Odéon OSX 136, 1958, estimation 25 euros*/ Le gros Sonolor trônait sur le buffet de ma grand-mère. En 1958, j’avais sept ans et donc vu ma taille le grand cadran transparent rempli de noms de villes souvent lointaines, voire inconnues pour moi, sérigraphiées étaient face à mon champ de vision. Un peu plus haut la lampe vert-bleu, genre hologramme, incrustée dans le tissu recouvrant le haut parleur, sorte de fanal, avait une intensité variable indiquant si on était bien positionné sur la fréquence que l’on souhaitait auditionner. il fallait tourner la molette crantée en bakélite sur le bas de l'appareil, on entendait alors des "clong", le mécanisme était rustique mais solide et efficace. Soudain on entend sur une chaîne, entrecoupé de petits craquements « Tu me fais tourner la tête » grand succès de l’époque. Oui cet achat de vinyle est uniquement motivé par la nostalgie, cette chanson y figure. Une belle pochette avec photo quadri au glaçage (pelliculage) impeccable, disque épais, le « papé » (des reprises de films de Pagnol) était la superstar, pour lui les producteurs ne lésinaient pas sur la qualité. Cette série OSX déjà évoquée sur le site lorsqu’elle concerne les premiers albums des Beatles est dans ces cas synonyme de cotation très très élevée (si l’état est correct). Pour un « Montand » en revanche, même très ancien, même en très bon état, sur un vide-greniers c’était un petit euro.

Montand, personnage complexe que j’ai déjà évoqué sur le site avait une belle voix et jouait un peu le chanteur de charme avec certaines inflexions suaves un peu poussées mais c’était le « staile » de l’époque. Il n’était qu’interprète donc sur les crédits de chansons je note Francis Lemarque et Jean Constantin, pas de doute nous sommes dans les années cinquante. Donc dix chansons pour l’été 1958, à Bergerac : il faisait chaud (peu de vent en Dordogne) donc profitant de la fraîcheur de la vieille cuisine, murs en pierre épaisse obligent, j’ai continué mon écoute, augmentant le son recouvrant sans difficulté le tic-tac de la vieille pendule comtoise. « Pas si fort Serge ! »…

Les Frères Jacques, Comédie des Champs-Elysées, Philips B 77.716 L, 1954, estimation 20 euros* / De 1949 à 1982 ces quatre chanteurs, mimes, comiques… ont sévi sur les scènes françaises et vendu également pas mal de disques, nos vide-greniers en témoignent. Au tout début ils enregistraient sur 78 tours puis furent parmi les pionniers dont la musique fut gravée sur les premiers vinyles. L’après-guerre et le renouveau artistique Rive gauche, conjonction de talents, printemps artistique après les années noires, concepts nouveaux, de grands auteurs, fut leur terreau. Leurs chorégraphies, tenues de scène les distinguèrent. Il faut imaginer juste après la guerre, nos anciens souvent meurtris par les épreuves passées et non terminées d’ailleurs, il y avait encore les tickets de rationnement, qui s’amusaient en écoutant le quatuor. Le début des trente glorieuses… Ce que j’aime entre autres chez eux ce sont leurs chansons « réalistes » mais traitées par l’ironie voire la caricature par opposition aux interprétations déclamatoires qui fleurissaient souvent. Leurs albums en public sont assez rares, souvent les pochettes sont réussies graphiquement qu’il s’agisse de photos ou de dessins. Curieusement ce disque des années cinquante a la pochette glacée, la norme technique de l’époque était, on le sait du carton légèrement satiné voire mat et des photos noir et blanc complétées par la typographie et autres aplats de couleur pour égayer le tout. On retrouve cette particularité avec le disque qui va suivre.

Léo Ferré, Le Grand Ferré, CBS OSX 216, 1963, estimation 50 euros* / Cette compil de 63 matérialise la montée en puissance de Léo Ferré en terme de célébrité. Pour l’anecdote je possède également une nouvelle version rééditée en 68 mais cette fois-ci juste avec « Léo Ferré » sur la pochette avec une nouvelle photo noir et blanc représentant l’artiste, mais l’intégralité des chansons du disque original est respectée chronologiquement. C’est fréquent pour sa discographie, plein de versions différentes de pochettes pour le même contenu. Les habitués du site savent que je m’entête à accumuler versions originales, rééditions, dans la mesure comme dans ce cas où la présentation est différente.

On peut dire que j’ai maintenant une vraie collection "Léo Ferré" dans ma collection « générale ». Ces chansons de cinquante ans maintenant restent toujours aussi percutantes. Au fil des ans sa voix a légèrement changé ensuite mais restait toujours aussi prenante.

Léo Ferré, Homonyme, CBS 63 389, 1968, estimation
17 euros* /
Il s’agit de la réédition de l’album « Le Grand
Ferré » de 1963 présenté ci-dessus mais cette fois-ci juste avec « Léo Ferré » sur la pochette. Depuis son décès en 1993 nous sommes nombreux à ne pas l’oublier… Ce trublion musical était une composante majeure de la « grande » chanson française. Ce n’est pas par hasard s’il fait partie de la photo historique de « Rock and Folk » qui réunit début 69 pour la première et seule fois Léo Ferré, Jacques Brel, Georges Brassens, les trois plus « grands » de l’avis de la majorité des amateurs de beaux textes… (Merci à Thomas qui m’a offert ce fameux numéro que j’avais vendu il y a longtemps dans mon jeune temps avec d’autres pour m’acheter des vinyles…) Je suis toujours aussi surpris d’arriver, malgré toutes les galettes accumulées, de temps en temps à en trouver de nouvelles. Anar ou pas, en tant qu’auteur compositeur, j’imagine que ses héritiers ne doivent pas être en difficulté financière…

Les quatre barbus, Homonyme, Barclay 80 340 S, 1967, estimation 15 euros*.

Réédition Barclay 920 121, 1967, estimation 12 euros*/ Durant les années soixante, il y avait une émission littéraire dont j’ai oublié le nom. En revanche au moment du générique une chanson qui m’amusait m’est restée en mémoire à jamais… Simplement l’alphabet chanté par un quatuor qui se nommait Les Quatre barbus : « Aaaaah béééé cééééé déééé etc ». Pour parler de bouquins à la télé l’idée n’était pas mauvaise. Un remake des Frères Jacques, donc un groupe vocal mais qui semble-t-il n’illustrait pas ses prestation de chorégraphies genre « mime ». Ils ont sévi de 1938 à 1969… Au début ils chantaient dans l’esprit « auberges de jeunesse » directement en lien avec le Front populaire, donc très engagés comme on dit.

A partir de 1949 leur look scénique et bien entendu la barbe, blouson sur maillots de bain, chapeau a tout de même son originalité. Une trentaine d’albums à leur actif avec au répertoire du Brassens, Vian, Francis Blanche et Pierre Dac. Ces deux derniers sont sur les crédits d’auteurs de quatre chansons de ce disque. Donc quatre gaillards issus du scoutisme certes mais laïque, chansons de feu de camp, mais aussi paillardes voire sur le tard anarchistes… Il existe également une réédition que du coup je présente ici en deuxième position et que j’ai également dans mes étagères, je viens juste de la redécouvrir. En fait la fameuse chanson «  l’Abécédaire » dans la première version donc du premier album présenté est parodique en lien avec l’actu de l’époque. Celle du deuxième album en médaillon était une sorte de reprise mais quand même bien modifiée. Une jonglerie vocale autour de l’énumération des lettres de l’alphabet et en plus avec une musique différente. C’est cette dernière qui fut utilisée pour le générique de l’émission évoquée en début de ce texte. Les autres chansons restent identiques. J’ai aussi plusieurs 25 cm et 45 tours avec souvent de très belles pochettes.

Guy Béart, L’espérance folle, Temporel GB 00009, 1971, estimation 8 euros*/ Guy Béart avec une cotation aussi basse, vu que j’aime écouter de temps en temps, vu que ce disque n’est pas si fréquent que ça bref… j’ai acheté. Les titres à la lecture ne sont pas forcément parlants sur la pochette mais à l’écoute je redécouvre des trucs qu’on a entendus il y a maintenant un peu plus de cinquante ans. Il est décédé en 2015 à 85 ans. On peut le qualifier lui aussi de « chanteur Rive gauche » vu sa saga dans ce milieu très prolifique. Premier grand succès « Bal chez Temporel » suivi de pas mal d’autres. On peut dire que ce disque marque la fin de ses grandes créations. En 1994 l’Académie française l’honore pour l’ensemble de ses chansons.

Il continua de chanter jusqu’à son décès accidentel, suite à une chute. Il fut également connu pour sa polémique avec Gainsbourg autour de « la chanson oui ou non art majeur » et condamné en diffamation relativement à Pierre Perret qu’apparemment il n’appréciait pas beaucoup et qu'il accusa à tort de plagiat.

Henri Salvador, H S chante Boris Vian, Barclay 920 210, 1970, estimation 17 euros* / Henri Salvador fait partie des artistes qui ont repris des chansons de Boris Vian. (Ainsi un autre disque de ma collection fut réalisé dans le même esprit, deuxième photo médaillon).

Pour en revenir au premier album, on lit "paroles Boris Vian, musique Henri Salvador". Ces chansons sont « restées sous le coude » d’Henri des années avant finalement d’être publiées. Ils furent amis car « cest impossible de ne pas être ami avec Boris Vian » disait Henri. Quelques thèmes comiques mais aussi de belles balades qu’aimait chanter Salvador. Ce qui m’interpelle c’est le fait que ce dernier était plutôt conservateur (pour ne pas écrire plus) ce qui me paraît contraster avec le non conformisme de Vian. Au-delà de ces questions "idéologiques" qui sont la liberté de chacun, Salvador fait partie de ces artistes très populaires au niveau de leur vie privée qui ont pourtant une face sombre et cachée… Mais le public a peut-être raison que de ne considérer les chansons, beaucoup préfèrent ce qui se passe sur la scène au détriment de derrière le rideau...