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. Récapitulatif de l'ensemble des parutions de la rubrique « "Histoires" de disques »

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HISTOIRES DE DISQUES /

Egéries sixties

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1er janvier 2024

(*) Les cotations mentionnées s'entendent pour des vinyles en état neuf, dans le cas contraire un barème "d'usure" doit être appliqué. Les disques sont présentés chronologiquement. Lien vers la grille codifiant l'état des disques.

Sauf mention contraire pressage français.

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Disques présentés en ordre chronologique exceptés ceux du même artiste qui sont regroupés. Si deux dates indiquées la première est celle de la réédition présentée, la seconde celle du tirage du pressage original.

Marianne Faithfull durant sa liaison avec Mike Jagger.« Egéries sixties » c’est d’abord un livre de Fabrice Gaignault (éditions Fayard) que je vous recommande. Il passe en revue toutes ces filles qui jouèrent un rôle en tant que muses, compagnes, de musiciens pop des années soixante. Parfois elles-mêmes artistes, dans ce cas elles marquèrent doublement l’époque par leur personnalité. Parmi les filles qu’il évoque dans son bouquin certaines sont présentes dans des vinyles de ma collection soit en tant qu’artistes soit parce qu’elles y sont évoquées. Je me propose de vous en présenter certains, sachant que plein d’autres de ces égéries ne seront pas évoquées car non présentes sur les vinyles de ma collection. L’ordre d’évocation correspond à l’impact médiatique qu’elles ont eu, en tout cas pour moi. J’ai également placé des personnalités symboles d’une époque comme Twiggy… voire, ce qui va surprendre certains, surtout parmi les plus jeunes, Stone.

Marianne Faithfull j’ai pas mal parlé déjà d’elle sur le site. Je vais donc évoquer la partie « people » de sa carrière. Je pense que nombre d’entre vous connaissent l’histoire. Rencontre en 65 avec Mike Jagger lors d’une soirée branchée à Chelsea, elle avait dix-huit ans. Elle va devenir une sorte d’icône autour de sa présence lors des événements rock. « Let’s spend the night together » fut créé par Jagger après leur première fois… Elle fut également boostée par la chanson « As tears go by » que les Stones lui « confièrent » et qui fut un grand succès suivi par d’autres. Amour drogue, rock and roll, vie tumultueuse, disparition, réapparition un personnage toujours, comme Jagger, dans la mouvance artistique actuelle. A noter son rôle avec Delon dans « La motocyclette » qui ajouta une couche dans son image rock and rollienne. Anecdote parmi d’autres lors de l’affaire dite « des Redlands » lors de la mémorable descente des policiers durant une partie fine des Stones elle fut découverte nue, enveloppée dans une peau de bête… plus rock and roll tu meurs, ce qui faillit d’ailleurs lui arriver comme on le sait.



LP Go away from my world, London PS 452, 1965 pressage USA, estimation 50 euros*




EP « Yesterday », Decca 457.097 M, 1966, estimation 50 euros*




Nico avec Andy Warhol durant sa période « The  Velvet underground and Nico »

Née à Cologne durant la dernière guerre mondiale  en 1938, son père soldat dans la Wehrmacht est tué. Après la guerre à force de roder dans les magasins elle devient mannequin. Déjà, à 15 ans on voit ses photos dans des revues. Elle part à Paris, attirée par l’aura de cette ville dans le monde de la mode. Agences de photos, liaisons… Elle prend le pseudo Nico et voyage dans de nombreuses maisons de couture notamment chez Coco Chanel. Premier rôle dans le cinéma en 58, mais c’est avec son rôle l’année suivante dans « La dolce vita » de Fellini qu’elle commence à être vraiment connue. En 63 elle enregistre une première chanson de Gainsbourg pour le film « Strip-tease ». A cette époque elle eut un fils dont le père serait Alain Delon. Après des péripéties il finit par s’appeler Ari Boulogne. Edith Boulogne, mère de Delon élèvera l’enfant, son fils refusant de le reconnaître. (Ari est décédé récemment).

En 64 rencontre de Nico avec Brian Jones et les Stones. Brian Jones produit pour elle son premier single. Elle rencontre entre autres Bob Dylan à qui elle inspire une chanson. Elle commence à travailler pour Andy Warhol dans ses films expérimentaux tout en continuant le mannequinat.

Elle est imposée par Warhol au Velvet underground. Après quelques créations expérimentales elle participe à quatre chansons sur l’album « The Velvet underground and Nico » sorti en 67. Elle enchaîne les relations avec Lou Reed, John Cale, Jim Morrison, Iggy Pop, Brian Jones… Elle quitte assez rapidement le Velvet pour une carrière solo. Elle réalisa six albums qui restent marquants dans le courant pop-rock avec les participation de John Cale, Brian Eno… Chante sur un album de Kevin Ayers, se produit avec Tangerine dream sur scène. Retour au cinéma durant les seventies.

Durant les années 80 elle s’installe à Ibiza. Elle y décède en 1988.

LP « Chelsea girl », MGM 2353025, 1971 pressage anglais,
estimation 40 euros*


LP « The End », Island ILPS 9311-4, 1974, estimation 35 euros* 






Twiggy au moment de l’explosion de sa notoriété

L’anglaise Twiggy fut le premier mannequin vedette de l’histoire de la mode. Son look filiforme et ses cils en étoile sont un support parfait pour les créations de mode durant les sixties. Une « anti femme » dont le look correspondait parfaitement à l’époque. Elle fut également chanteuse, actrice de théâtre et de cinéma. Carrière internationale, son look androgyne à contre-courant la propulse vers la célébrité. En 2015 elle devient l’égérie de l’Oréal. Anoblie en 2018… Plusieurs artistes l’évoquent dans leurs chansons. Elle apparaît notamment sur la pochette de l’albums « Pin up » de David Bowie en 73.



Twiggy
LP « Please get my name right, Mercury 6310 021, 1977,
estimation 12 euros*




David Bowie LP Pin ups,
RCA APL 1 – 0291 (LSR), 1973, estimation 50 euros*







Françoise Hardy avec Mike Jagger

Françoise Hardy on la connaît bien sûr en tant que chanteuse yéyé qui comme on dit fit son chemin bien au-delà. Mais à ses débuts elle eut parallèlement une aura pouvant l’assimiler à une des égéries sixties.

Durant cette période, le début de sa notoriété en terme d’image est lié à sa rencontre avec le photographe Jean-Marie Périer. Ils deviennent un couple mais les photos réalisées popularisent son look au-delà des chansons yéyé. Après l’énorme succès de « Tous les garçons et les filles » Claude Lelouch alors inconnu la filme pour les premiers Scopitones. Vadim la remarque et la fait tourner dans « Château en Suède ».

Sa popularité devient européenne et touche aussi le Canada, le Japon et les Etats-Unis. Son look évolue sous les conseils de Jean-Marie Périer. Yves Saint-Laurent, Paco Rabanne, André Courrèges ont recours à Françoise Hardy pour présenter certaines de leurs créations. Elle joue dans « Quoi de neuf Pussycat », également dans un film de Jean-Luc Godard. Ses tenues de scène souvent créés par de grands couturiers attirent notamment les réalisateurs de cinéma dont John Frankenheimer. En 1967 elle se met en couple avec Jacques Dutronc. Sa carrière musicale continue de plus belle. En 1968 Paco Rabanne lui façonne une robe « métallique » qui va devenir mondialement célèbre. Il remet ça avec « la minirobe la plus chère du monde » réalisée à l’aide de plaquettes d’or incrustées de diamants. On connaît la suite de sa saga musicale, cet aspect people de sa carrière, rapidement évoqué ici, symbole d’une époque, a constitué une autre facette de sa notoriété.



LP « Le premier bonheur du jour » Vogue FH 1, 1963,
estimation 50 euros*

EP « Des ronds dans l’eau », Vogue EPL 8595, 1967, estimation 12 euros*








Valérie Lagrange LP éponyme Philips 70.331, 1966, pressage canadien, estimation 75 euros*

C’est dans le film mémorable « La jument verte » d’Autant Lara que Valérie Lagrange se fait connaître en 1959. Ce film à l’époque était assez non-conformiste vu le scénario. Vu que certaines scènes où elle apparaissait se déroulaient dans une grange… c’est ainsi que son nom de scène a été trouvé, elle avait dix-sept ans. Ensuite cinéma, théâtre et même un rôle dans « Un homme et une femme » de Lelouch. 

Elle se met à la chanson et finit par avoir plusieurs succès à son actif. Vu sa plastique elle pose pour la une de « Lui » en 63. Après 1968 elle bascule dans une semi-marginalité dans les milieux pop-rock, flower pop et contestataire de l’époque. Ce qu’elle nomme sa « parenthèse enchantée » l’entraîne dans les festivals pop. Elle va jouer dans le film mythique « La Vallée » de Barbet-Schroeder. Elle voyage et devient une authentique hippie comme il se doit inspirée par Jack Kerouac.

En 73 son idylle avec Louis Bertignac permet à celui-ci de devenir musicien de Jacques Higelin, autre relation… En 75 liaison avec Jean-Louis Aubert, le couple sera hébergé par David Guetta. Elle joue également  dans plusieurs films de Lelouch. Elle se remet à réaliser des albums dans la mouvance Virgin/Gong dans un style reggae.

Ces albums n’ayant pas le succès escompté c’est le retour « sur la route » et de nouveau retour vers le show bizz. J’ai vraiment résumé les péripéties multiples de la vie hors normes de Valérie Lagrange autant par les innombrables rencontres de sa vie tumultueuse en plein dans le siècle que pour sa carrière artistique.

EP « Encore un jour de notre amour »,  Philips 437.110 BE, 1965, estimation 30 euros*



Photo de Stone au moment où elle est nominée
« Miss Beatnik »

J’ai découvert Stone, alias Annie Gautrat sur la revue « Paris Match » durant les années soixante. Elle était déjà une sorte d’icône people à la française. L’article la présentait portant un « flamboyant » costume représentant l’Union Jack anglais ! Mais c’est surtout sa coupe de cheveux inspirée par celle de Brian Jones qui plaisait. Son surnom « Stone » vient donc naturellement. L’article expliquait, de mémoire, que c’était sa mère qui lui avait cousu sa tenue « Union Jack » et d’autres du même style. La maman fut chanteuse d’opérette mais avait aussi des talents de couturière. Stone comme on dit « sortait beaucoup » notamment au Bus Palladium à Paris où déjà elle avait des contacts avec le milieu artistique branché de l’époque. Elle se mit également à la chanson en solo. Mais Eric Charden qui finira par devenir son compagnon puis époux lui fournissait des chansons… Leur rencontre eut lieu en 66 lorsque Annie fut sacrée « Miss Beatnik » lors d’un concours… Charden faisait partie du jury. En 72 le duo célèbre  avec ce dernier démarra. Chansons plus que consensuelles mais, comme on le sait, pour nombre d’artistes plus ou moins d’inspiration rock elles furent  le prix à payer pour accéder (pour certains) à la grande notoriété. C’est surtout autour de sa période « petite Stone », qui aboutit à Stone tout court, autour de son image de l’époque, qu’elle me paraît entrer dans cette catégorie des égéries sixties. Elle aussi, au niveau symbolique représentant par son personnage une bribe de l’époque, cette fois-ci uniquement côté français. Les deux EPs qui suivent sont donc contemporains de la période « underground » de Stone. J’appréciais assez « Notre génération » et trouve que cela tient encore la route. « Baby Stone » avait côté humoristique qui plaisait…



EP « Problèmes », Polydor 27 266, 1966, estimation 35 euros*



EP « Baby Stone », Polydor 27 301 M, 1967, estimation 40 euros*





Amanda Lear lorsqu’elle était la muse de Salvador Dali
à Cadaquès.

Au début des années soixante elle débute en tant que mannequin, jouant déjà avec son look androgyne. Elle fut remarquée par Salvador Dali et posa pour lui. Elle devint quelques temps sa compagne-muse. A ce titre elle pénètre dans l’underground artistique.
En 73 elle pose pour la pochette de l’album « For your pleasure » qui la fait entrer dans le milieu spécifiquement pop-rock. Sa liaison avec David Bowie la confirme en tant que célébrité médiatique.
Au milieu des seventies, toujours sa voix grave lui permet de chanter dans le style disco qui faisait fureur. De fil en aiguille elle finit par sortir une quinzaine d’albums solo. Certains de ces derniers, bien que je n’apprécie pas particulièrement le disco, me paraissent finalement assez réussis (d’autant que tous n’étaient pas disco).

Durant les années 80 elle multiplie les activités médiatiques et artistiques. Télévision, cinéma, peinture, écriture ensuite théâtre. On sait également qu’elle devint une animatrice télé très recherchée. Côté people la légende lui attribue surtout au début de sa saga nombre d’autres rencontres « fugaces » avec des artistes et personnalités divers. Elle apparaît encore ça et là, elle a tout de même dans les 84 ans.

LP « Sweet revenge »,
Ariola 25 900 XOT, 1978,
estimation 12 euros*

LP « Diamonds for breakfast »,
Ariola 201 265, 1980,
estimation 12 euros*









Dani EP « Papa vient d’épouser la bonne »,
Pathé EG 1106, 1968, estimation 15 euros*

LP homonyme,
Pathé C 062 10969, 1970, estimation 25 euros*


Dani, alias Danièle Graule fut également un « ancien mannequin »… On peut parler de caractéristique fréquente pour ces égéries sixties. Malgré quelques petit hits durant la période yéyé, son plus grand succès musical fut assez tardif. Vous connaissez sans doute « Comme un boomerang », chanson de Gainsbourg en 75 qu’elle interpréta en duo avec Etienne Daho en 2001. (Dans mon coin quelqu’un qui est e…….t on dit qu’il est « daillo »… Vous voyez la vanne, ceux qui n’aiment pas Daho le surnomment « Etienne Daillo ». Mannequin chez Catherine Harlé, Café de Flore, Castel, drugstore Publicis… Rencontres avec Hendrix, Séguéla, Zouzou… en couple avec un photographe de SLC (pas JM Périer, il ne peut pas être partout !) Petits rôles au cinéma et audition chez Pathé Marconi. Son premier album que je ne possède pas eut le Grand prix du disque de l’Académie Charles Cros. Pas mal de scène, elle devient même meneuse de revue sous la direction de Jean-Marie Rivière. Retour au cinéma avec de très grands auteurs et à la télévision. Elle ouvre un « lieu branché » parisien « L’aventure » qui la fit qualifier d’égérie des nuits parisiennes durant les seventies. Elle décède le 18 juillet 2022 à Tours, victime d’un malaise cardiaque.


Patti d’Arbanville
avec Cat Stevens

Cat Stevens
LP « Mona bone jakon », Island 6339 005, 1970, estimation 12 euros*

Patricia d’Arbanville (Patti), jeune américaine, commence à entrer dans la célébrité à 17 ans en jouant dans un film d’Andy Warhol (« Flesh ») Elle joue dans quelques films en France ainsi que des comédies musicales. Nombreuses séries TV américaines durant les eighties comme « Drôles de dames », « Deux flics à Miami »… Rôles au cinéma avec de grandes pointures comme Robert de Niro. Ce qui la fait surtout entrer dans cette catégorie « égéries » c’est sa liaison avec Cat Stevens. Son nom, utilisé dans la chanson « Lady d’Arbanville » la fait connaître mondialement. Un autre titre très célèbre « Wild world » lui est également consacré mais là il s’agit d’une chanson de rupture. Le disque de Cat Stevens présenté contient « Lady d’Arbanville ».


Anna Karina avec Serge Gainsbourg


Serge Gainsbourg
LP « Anna » Philips 70 391, réédition de 1998,
estimation 25 euros*

Anna Karina joua dans plusieurs films de Godard durant les sixties. Elle débute également une carrière de chanteuse qui lui fit côtoyer Serge Gainsbourg. « Sous le soleil exactement » fut un énorme succès. On sait moins qu’en 1999 elle publie un album signé Philippe Katerine. Elle a été, comme par hasard, à ses débuts mannequin chez Catherine Harlé. Elle rencontre Coco Chanel en posant pour « Elle ». Elle se marie avec Jean-Luc Godard dont elle devient l’égérie par sa participation à de nombreux films, qualifiée également d’icône de la Nouvelle vague. Elle tourne avec d’autres grands réalisateurs. En 67 elle est la vedette de la seule comédie musicale écrite par Gainsbourg « Anna ». Elle fut même réalisatrice et  joue également au théâtre. Elle écrit chansons et romans. Elle décède à Paris en 2019.