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Histoires de disques / retour sur les années yé-yé :

15 vinyles de Sylvie Vartan
tous formats sélectionnés
dans ma collection

1er septembre 2022

(*) Les cotations mentionnées s'entendent pour des vinyles en état neuf, dans le cas contraire un barème "d'usure" doit être appliqué. Les disques sont présentés chronologiquement. Lien vers la grille codifiant l'état des disques.

Sauf mention contraire pressage français.

Cliquer sur les images pour les visionner avec une meilleure définition;

Sylvie Vartan fut une vedette incontournable de la période yé-yé. C’est à ce titre, notamment à ses débuts qu’elle m’intéresse avant tout au niveau nostalgie. Première chanteuse de ce nouveau courant musical à jouer de sa féminité juste avant France Gall… « La collégienne du twist » à ses débuts, je l’ai écrit par le passé, était très "limite" que cela soit au niveau chant que chorégraphique. Certes elle n’était pas la seule mais en visionnant ses premières prestations live c’est impressionnant. Elle a dû ensuite suivre des cours de chant et de danse. Son idylle puis mariage avec Johnny Hallyday a encore joué sur sa célébrité. Elle a de nombreux fans qui collectionnent disques, revues (celles notamment où elle est en première page et elles sont nombreuses) etc.

A partir de la fin des années soixante-dix elle joua la meneuse de revue avec des spectacles un peu… grandiloquents mais qui ravissaient ses fans. J’ai eu l’occasion de voir un de ses shows à cette époque. Elle ne craignait pas d’alterner chansons yé-yé nostalgiques, adaptations pop-rock genre « Proud mary » (avec le risque de la comparaison avec Tina Turner…) Elle a une place dans ma collection à l’image de sa notoriété et surtout des découvertes faites au hasard des vide-greniers. Ses premiers EPs sont les plus intéressants par leur symbolique pour le collectionneur (39 au total furent produits !). J’en présente quelques-uns choisis avec souvent des photos noir et blanc. Ses premiers albums sont assez rares et donc là encore le réflexe du collectionneur a fait que j’ai pu en dénicher certains. Ce passage en revue permet également de réactualiser les cotations et de présenter les vinyles à mon avis les plus intéressants au sens du vinylmaniaque.

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SUPERs 45 TOURS 1962 — Photo 1 : EP « Baby c’est vous » RCA Victor 86-572 (1962) estimation 25 euros* / Mon plus ancien 45 tours de Sylvie Vartan qui était en fait son cinquième… Encore cheveux courts et alternance de chansons française et adaptations anglo-saxonnes. La dame qui m’avait vendu ce disque il y a pas mal d’années maintenant m’avait finalement dit, en regardant une dernière fois ce vinyle tristement, qu’elle regrettait de s’en débarrasser mais qu’elle n’avait pas de tourne-disques. Beaucoup, malgré tout, même sans platine, conservent certains microsillons chers à leur mémoire, je les comprends finalement. Valeur nostalgique et/ou plaisir d’écoute, ces deux motivations peuvent finalement être dissociables. C'est le cas en tout cas avec Sylvie Vartan. C'est avant tout au niveau nostalgie que je m'intéresse à ses vinyles au niveau plaisir d'écoute je suis bien plus réservé...

Photo 2 : EP « Le Loco-motion » RCA Victor 76-593 (1962) estimation 20 euros* / Le Locomotion ou Locomotion, je l’ai déjà mentionné sur d’autres pages du site était une danse qui ressemblait à la fois au twist et au madison… Avec les bras on mimaient le mouvement des bielles d’une locomotive à vapeur… Je pense que c’était le premier succès de Sylvie encore peu connue.

Photo 3 : EP « Dansons » RCA Victor 76-602 S (1962) estimation 15 euros* / « Dansons » passait pas mal sur les radios. Il y a une autre chanson qui mérite l’intérêt à mon avis sur ce disque : « Tous mes copains » est une chanson nostalgique finalement touchante. Elle la reprit bien plus tard lorsque la période dite "des copains" était vraiment éloignée, même en duo avec JH, avec le temps l’aspect nostalgie était bien sûr accentué.

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Photo 4 : Eddie Vartan EP « SLC twist » Twist 26006 (août 1962) estimation 30 euros* / Le rôle d’Eddie Vartan dans la carrière de Sylvie justifie pour moi la présence de cette pochette. En 1958 il est certes musicien de jazz à Paris mais aussi le frère de Sylvie, réfugiés en famille de Bulgarie. Il est à l’origine des débuts de sa sœur en 1961. En tant que chef d’orchestre mais aussi qu’auteur-compositeur il l’aida à ses débuts. J'imagine également que pour entrer dans l'univers show bizness il est très utile d'avoir un proche dans la place... Il composa des succès pour d’autres artistes notamment Johnny Hallyday. Le fait qu’il ait été sollicité pour composer un indicatif pour l’émission SLC illustre sa notoriété à l’époque. Il est décédé en 2001.

PREMIER ALBUM 1962 —Photo 5 : LP « Sylvie » RCA 430 103 (1962) estimation 100 euros* / Si vous êtes chineur vous risquez trouver ce disque sur votre chemin sans trop de difficulté et pouvez fantasmer sur sa valeur… mais votre trouvaille  presque toujours sera en mauvais, voire très mauvais état. Tout cela pour rappeler que sa cotation élevée ne se justifie que par un aspect quasi neuf qui reste une vue de l’esprit. Même dans les rarissimes versions miraculeusement préservées (en partie) des outrages du temps il faut donc réduire la cotation et de façon drastique. Je rappelle qu’à l’écoute on est surpris par la piètre qualité d’interprétation. Pour la danse c’était pareil une vidéo de l’Ina pour un live de « Loco-motion » est impressionnante. « Est-ce-que tu le sais/What-I-say »… du fabuleux Ray Charles par comparaison ça fait « drôle »… mais finalement c’est le charme de ce genre de disque. Les producteurs n’avaient peur de rien, il y avait d’abord le look yé-yé, permettant l’identification des jeunes, surtout des filles, l’interprétation pouvait être approximative ça marchait quand même !

SUPERs 45 TOURS 1963 — Photo 6 : EP « Chance » RCA 86 617 M (avr. 1963) estimation 20 euros*

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Photo 7 : EP « Sylvie à l’Olympia » RCA Victor 86-007 (1963) estimation 20 euros* / Risque minimum pour ce premier live, que des adaptations sur ce disque. Il faut reconnaître que « la Vartan » avait au moins le courage de monter sur scène… Si on compare avec Sheila et autres gloires yé-yé, les producteurs à l'époque les confinaient aux studios d’enregistrement et se gardaient souvent de les faire monter sur scène. Pour les plus célèbres les play-back sur la télé nationale étaient largement suffisants (et éprouvants car il fallait réaliser une chorégraphie...).

Photo 8 : EP « Plus belle pour aller danser » RCA Victor 86-046 M (1964) estimation 12 euros* / Enorme succès qui étend l’audience « vartanesque » au grand public. Il fallait un texte d’Aznavour pour arriver à ce résultat. Bien entendu « on » était le plus discret possible sur le fait que c’est un artiste « ancienne génération » qui avait écrit ce grand succès yé-yé.

DEUXIEME ALBUM 1963 — Photo 9 : LP « Twiste et chante » RCA Victor 430.137 S (1963) estimation 55 euros* / La photo de Jean-Marie Périer mettait bien en valeur le look « dans le vent » (pour l’époque) de la chanteuse, mis en valeur par le pelliculage (glaçage)  très soigné de la pochette. Au niveau chant, ce n’est toujours pas top mais elle va faire des progrès notables par la suite… Le contraste avec les disques suivants va être spectaculaire. Presque toutes les chansons sont des adaptations de succès US (à deux exceptions près). Cet album, ainsi que le précédent, doivent avant tout être appréhendés comme des documents sonores sixties… bruts. A noter la constante présence d’Eddy Vartan en tant que « chef d’orchestre ».Question cotations on remarquera souvent que les versions « S » donc stéréo sont souvent plus cotée que les versions mono. Ces dernières pourtant sont les toutes premières gravées… Les versions « S » qui suivent sont cependant plus rares en nombre d’exemplaires donc les cotations plus hautes normalement. Souvent la rareté prime l’ancienneté du tirage et pas seulement pour les disques de Sylvie Vartan.

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TROISIEME  ALBUM 1964 — Photo 10 : LP « Sylvie à Nashville » RCA 430 154 (1964) estimation 70 euros* / Johnny Hallyday, Eddy Mitchell et bien d’autres évoquent la ville mythique de Nashville. Ce troisième disque de Sylvie Vartan veut revendiquer avec ce voyage les sources rock and rolliennes, pourtant assez ténues et en tout cas très « assagies » au fil du temps. Quelques succès dans ce disque, pourtant bien éloignés du rock mais « entrelardés » d’adaptations anglo saxonnes. Une pochette assez réussie au niveau graphisme, comme d’ailleurs celles des deux précédents albums. L’interprétation est de bien meilleure qualité.

SUPER 45 TOURS 1963 — Photo 11 : EP « Par amour, par pitié » RCA 26.187 (1966) estimation 12 euros*/ Le temps passe, le look change et ce succès on en conviendra est très loin du Nashville sound. Ce style « néo-réaliste » va bien marcher commercialement parlant. Ces textes de chansons rappellent les romans dit « à l’eau de rose » genre série « Arlequin » ou les romans photos « Nous deux ». Une pochette très réussie en tout cas ce qui justifie l’intérêt relatif de vinylmaniaques pas forcément fans.

QUATRIEME  ALBUM 1964 — Photo 12 : LP« Sylvie » RCA Victor 431-02 (1966) estimation 100 euros* / Un album moins vendu, donc plus rare, donc la cotation… nous connaissons le principe. Beaucoup de chansons de variétés, seule l’adaptation kitsch du « Turn Turn Turn » des Byrds et autres prestigieux interprètes US rappelle les fondamentaux yé-yé. On remarquera sur cette page avec les pochettes côte à côte l’utilisation récurrente du prénom « Sylvie tout seul » qui à l’époque était devenu une sorte de marque de fabrique. Le magazine « Mademoiselle Age tendre » était carrément « le » magazine de Sylvie Vartan.

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ALBUM 33 TOURS 1968 — Photo 13 : LP éponyme RCA 740.039 (1968) estimation 35 euros* / Ce disque est tout de même assez répandu dans les vide-greniers, brocantes et chez les marchands, conventions… Sylvie est sur les rails de sa carrière de chanteuse de variétés et future meneuse de revues. Ce style « vamp » en robe (mini tout de même) pailletée reflète le style musical visé. Les incursions vaguement rock and rolliennes ne seront qu’une expression nostalgique, souvent de fin de concert. Les deux morceaux les plus connus « La Maritza » et « On a toutes besoin d’un homme » sont un modèle de conformisme. Imaginons le regard des féministes de 2022 sur son « On a toutes besoin d’un homme »… « Laver, cuisiner, repasser, nous les filles on saura vous garder »… qu’en pensez-vous les filles en 2022 ?

ALBUM 1970 — Photo 14 : LP « Sylvie à l’Olympia » RCA 440-745 (1970) estimation 35 euros* / Sylvie Vartan en public finalement c’est ce qu’elle fait de mieux. Elle arrive à faire oublier sa relativement petite taille, les éclairages et les très bons musiciens, la mise en scène soignée jouent bien sûr leur rôle. De la variété avec quelques rappels du passé yé-yé, de sa jeunesse et donc de celle des spectatrices et spectateurs.

DOUBLE ALBUM 1982 — Photo 15 : 2 LPs « Palais des sports 81 » RCA PL 37595 (1982) estimation 12 euros* / Pour terminer cette page encore un live mais de 1982, période de grands shows « à l’américaine », strass, chorégraphies grandiloquentes dont son public raffole. Effets de cheveux blonds qui basculent harmonieusement en avant pour saluer etc. A Bergerac, en Dordogne pour le gala de la foire exposition le public était fasciné par la mise en scène. Lorsque Sylvie fut soulevée du sol par trois danseurs dans un déluge de son, lumières et de paillettes mon voisin s’écria soudain, le visage extasié « On dirait une reine ». Finalement comme on dit il en faut pour tous les goûts. Faire passer un bon moment à son public c’est remplir le contrat. Adieu les yéyé, c’était plein de bons souvenirs, place au music hall… Les années twist c’était sans nul doute une sorte de cri primal collectif des jeunes baby boomers : « Nous sommes là, nous existons, et voulons vivre et écouter la musique qui nous plaît ». Ces vedettes étaient condamnées à évoluer vers autre chose. Certaines d’entres elles comme Christophe finirent par créer de vraies compositions du meilleur niveau artistique et novateur. Sylvie Vartan se contenta d’entraîner son public vers le prêt à penser éternel d’une partie de la chanson populaire. A chacun.e son destin.