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Histoires de disques :

Comment identifier/dater un vinyle original,
repérer une réédition ?

1er janvier 2022 / Cliquer sur les images pour une meilleure définition)

Ma démarche

Sur le web, notamment Youtube, on trouve des tutoriels ou sites essayant d’expliquer comment identifier un disque original par rapport à une réédition. Il m’a semblé que dans ce domaine, surtout autour des disques des années cinquante à quatre-vingt leurs conseils étaient plus qu’approximatifs. En fait ces infos style « youtube » je les nomme souvent « Lapalissades* » car évidentes.

Il va falloir, à mon avis, combiner toutes les infos qui suivent pour arriver à une datation la plus précise avec le moins de risque d’erreurs mais ces dernières resteront malheureusement toujours possibles... C’est un peu compliqué mais donc, en tout cas pour moi, intéressant. Ceux qui ont vécu ces périodes (j’en connais un) ont l’avantage indéniable de leur mémoire visuelle qui va leur faire détecter souvent les disques anciens rien qu’à leur aspect général.

Donc je vais rassembler ici toutes les infos glanées et mises sur le site au fil du temps, mais éparpillées. De plus j’ai affiné, complété… J’imagine que beaucoup connaissent certains « trucs » mais peut-être pas tous, d’autres finalement se lancent dans la « vinylmaniaquerie », en tout cas j’espère que cela vous sera utile, c’est tout de même le but. Je suis bien entendu preneur de toute autre suggestion non mentionnée ici.

Quel intérêt présente un original par rapport à une réédition ?

Certains, sur le web, évoquent avec raison le fait que presque tous les disques neufs produits sont issus d’enregistrements numériques… Ce qui enlève la qualité audio inégalée du son analogique. Certains de ceux-ci, tout de même, dits « disques audiophiles » ont pourtant un son analogique. Mais leur choix est limité et leurs prix très élevés… Donc même un disque « banal » en terme de rareté des années 80 acheté parfois un petit euro aura une qualité sonore que certains paient à prix d’or pour des disques « récents » ! Au-delà de cet aspect purement technique, ce qui est rarement évoqué, pour les disques vraiment anciens, c’est que le pressage original si on est fan de tel ou tel artiste, de telle ou telle époque, est un petit morceau de l’événement, une sorte de relique, une remontée dans le temps… Pourquoi des ultra vieux « Tintin » valent-ils si cher alors qu’il y a de belles éditions très récentes ? C’est pareil pour les vinyles.

Pour identifier et dater les disques des années 50-60

Lapalissades* (évidences)

Code-barres à partir de 1980 sur les pochettes de disques.

Bien tout lire, même en petit caractère = parfois indications relatives à des événements  récents (stickers texte de la pochette, inserts, étiquette du disque, étiquette de prix). Parfois le mot « Universal » accolé avec les labels « historiques » du disque genre Polydor…

Très bon état du disque = presque à coup sûr récent : le carton, le papier avec le temps pâlissent voire jaunissent.

Certains graphismes de labels connus ont évolué voire disparu. Pour exemple le très connu label « Barclay » style manuscrit noir sur fond jaune des années soixante et soixante-dix a évolué au fil du temps. Idem pour d’autres labels mais là effectivement on entre dans la connaissance pointue de ces derniers, on s'éloigne définitivement des lapalissades*.

PIEGES (parmi tant d’autres)

Souvent sur l’étiquette du disque (on dit également « calicot ») une année est indiquée, précédée du « © » copyright ou du « P » également entouré pour « published ». Cette année indiquée peut également être précédée des mentions écrites « First published 19… » ou « Première publication 19.. ».  qui enlèvent l'équivoque il s'agit uniquement de l’année de la première publication du disque, celle de l’ouverture des droits d’auteur(s). Elle va donc se retrouver sur toutes les éventuelles rééditions de ce disque. Donc cette mention est finalement un faux ami,  vous pouvez certes avoir en main le précieux original mais aussi une de ses rééditions ultérieures. Il n’y a pas toujours « première publication » ou « first published » devant l’année pour vous alerter.

Certaines rééditions sont proches de l’identique, même référence, même aspect de l’étiquette, de la pochette, même si ce n’est jamais absolument  « pareil » on peut se faire prendre…

D’autres rééditions, dans la mesure en général où elles ont été publiées quelques années après l’original, qu’il s’agisse d’un artiste ou groupe recherché par les collectionneurs et qu’elles se soient peu vendues, peuvent avoir une cotation supérieure à l’original. Exemples les 45 tours EP de Johnny Hallyday Philips avec une pochette plus fine et granulée sont des rééditions mais vu leur plus grande rareté ont des cotations supérieures à celles des originaux avec pochette cartonnée glacée. Une ultra-rare réédition de 1971 du 45 tours EP français « Satisfaction » des Stones vaut infiniment plus cher que l’original de 1965.

Moyens plus « pointus »

« BIEM »

A mon avis cette « méthode » est la plus utile donc je commence par elle. Je l’appelle « la méthode BIEM » :

Elle concerne tous les formats : début 1971, l'ensemble des éditeurs français se rallient à la SACEM, Société des auteurs-compositeurs et éditeurs de musique (Française) et quittent le BIEM, Bureau international de l’édition musicale. Cette indication figure sur l'étiquette du vinyle, et concerne tous les pressages (photo ident4 encadré « BIEM » encadré de cette façon = années 50-60) français. En effet la mention « BIEM » a continué à être utilisée sur nombre de disques étrangers, qu’ils soient anciens ou récents.

Ceci écrit si vous observez la mention « BIEM » comme sur l’image à côté de ce texte, à savoir en capitales avec cette police en demi-gras plus ou moins étroitisé et encadré de la même façon vous êtes certain qu’il s’agit d’un disque français des débuts du vinyle à fin 1970…

Comme  dans nombre de « méthodes » évoquées il y a, hélas, toujours des exceptions. Pour exemple l’album de Hot Butter contenant « Pop corn » de 1972, qualifié à tort sur sa pochette de « version originale » pour ce qui concerne « Pop Corn » (en fait il s’agit d’une reprise) comporte la mention « B.I.E.M. » sur son étiquette donc en contradiction avec la « règle » précédente vu qu’il s’agit d’un pressage  français de 1972… J’ignore la raison mais heureusement la façon dont « B.I.E.M. » est mentionnée avec des points entre les lettres en gras cap et sans encadrement peut alerter car pouvant, ainsi présentée, se trouver sur certains vinyles étrangers bien après 1971.

POIDS (épaisseurs) des disques : les premiers vinyles vendus en France années 1951/1952 pour les 33 tours de 30 cm ou 25 cm étaient assez lourds et épais, toutefois moins que les modernes « 180 g » neufs qu’on nous propose actuellement. On pouvait ainsi confondre les vinyles 25 cm avec les anciens 78 tours qui avaient format et épaisseurs presque comparables. Ces derniers ont heureusement en plus des pochettes génériques papier (juste le label) trouées pour faire apparaître l‘étiquette et ne contiennent que deux titres malgré la taille du disque.

Progressivement, vers les années soixante, les vinyles vont légèrement « s’alléger » jusqu’au milieu des années soixante-dix. Durant cette époque crise pétrolière : ils deviennent assez légers, voire extrêmement  pour certains, donc fragiles, pour économiser le précieux « or noir ». Mais hélas cela ne s’arrête pas là, la qualité sonore, le soin apporté à la fabrication, n’étaient parfois pas optimaux. En tout cas cela permet de repérer les vinyles de cette période.

Les choses là aussi progressivement rentreront dans l’ordre jusqu’au début quatre-vingt-dix, date de la « disparition » du vinyle. On sait que pour les vinyles récents du « renouveau du vinyle » on est passé à une épaisseur-poids assez conséquente dite « 180 grammes », sorte de retour aux vinyles des fifties, histoire de faire oublier l’origine numérique de presque tous les enregistrements…

POCHETTE (aspect)

 Pour tous les formats de l’époque donc 33 tours 30 et 25 cm et 45 tours EP depuis 1951-52 (donc pour les premiers vinyles français) on va avoir une pochette en carton très fin proche du papier non glacé, légèrement satiné donc relativement fragile. Question graphisme on trouve des dessins souvent mixés avec des aplats en quadrichromie et parfois complétés par des photos noir et blanc généralement de taille réduite vu leur "sombritude". Les détourages (les contours) de certaines photos sont souvent assez approximatifs car faits manuellement.

Vers l’an 1960 on va passer à des pochettes carton plus épaisses, de grande photos couleur (quadrichromie) mises en valeur par le « glaçage » (pelliculage) de la pochette finalement proches visuellement de celles que nous connaissons actuellement.

Une petite particularité que j’ai remarquée : les pochettes d’albums récents « renouveau du vinyle » permettent de déceler que l’album ancien contenu est d’un pressage très très récent. Mettez votre pochette « de travers » et observez la tranche « fendue » dans laquelle on glisse le vinyle. Vous constaterez que la « pliure » du carton en haut et en bas est légèrement arrondie pour les disques récents. L’intérieur très lisse de la pochette est d’un blanc immaculé et « pétant ». Les vinyles jusqu’aux années 80 ont la dite « pliure » aigue et l’intérieur mat gris gris-jaune-marron un peu granulé mais jamais blanc pur…

Pochettes des albums USA (et canada) : jusqu’au début des années soixante-dix les pochettes de ces pays était en carton épais, le dessus légèrement « alvéolé » et les « imprimures » non glacées légèrement satinées. Ce qui fait d’ailleurs que les dites pochettes, donc typiquement sixties, sont souvent élimées par le frottement, à l’image de nos pochettes françaises des années cinquante déjà évoquées ce qui influe donc sur l’état général du disque que l’on sait lié étroitement à la cotation…

FORMATS de disques « disparus » durant les sixties

Les 33 tours de 25 cm, qui contiennent généralement huit chansons de longueur standard on vu leur fabrication arrêtée en 1964. Donc si vous avez un de ces disques « anciens » (hélas vous devrez appliquer au préalable les conseils précédents pour déterminer cette ancienneté. En effet il existe des 25 cm réédités très récemment de même que les années qui ont suivi leur pressage. En tout cas, vous pourrez affiner la datation en sachant qu’elle est antérieure à 1964).

Même principe pour les super 45 tours EP (Extended play) français contenant quatre chansons : ils sont presque automatiquement  (donc avec « BIEM ») antérieurs à 1970. Ensuite, comme vous le savez sans doute, ils ont été remplacés par les singles (SP) à deux chansons qui existaient déjà en France mais réservés aux juke-box et à la promotion

Quelques exceptions histoire que cela soit un peu plus compliqué : des  rééditions souvent des compils avec des labels discount de début soixante-dix mais finalement assez peu de rééditions récentes.

Certains formats très particuliers (exemple 33 tours 17cm donc même format que les 45 tours singles et EP, ou « mini disques Barclay ») eux aussi disparus attestent de la période 1955-1960. Pour plus de précisions sur ces formats disparus ainsi que d'autres (ex 33 tours 17 cm) voir la page que j’ai réalisée sur les formats de disques CLIQUER ICI

Matrices : informations gravées sur les disques

Là on entre dans le très pointu… Si vous observez un vinyle de près, voire avec une loupe… Vous constaterez sur le sillon de chaque face, lorsqu’il se termine, à l’endroit où la pointe de lecture va se relever (manuellement ou automatiquement), de fines inscriptions gravées dans le disque parfois manuellement. Pour les disques les plus anciens ces codes étaient à usage interne, donc difficilement compréhensibles. Exemple de ces mentions : XARL-9363.P-1A Mais plus récemment ils comportent parfois des infos sur la date de gravure du disque. Pour les disques les plus connus, surtout à cotations élevées ces mentions sont utilisées complétant l’authentification de la date de fabrication. Compréhensibles ou non si vous avez le bon « code » correspondant à votre disque en le comparant avec celui du vôtre vous pouvez avoir la preuve absolue de sa datation. J’ai ainsi procédé pour avoir la certitude absolue de posséder le premier album anglais des Beatles (donc tout premier dans l’absolu avant les retirages des autres pays).

Une première étiquette ultra rare a été remplacée par une seconde (voir photo) que l’on trouve sur mon disque… il s’agit du même tout tout premier pressage vu les chiffres de gravure sur le disque. J’ai évoqué ce premier album des Beatles sur le site : CLIQUER ICI

Références de disques avec « 1C, 2C etc. suivies de chiffres

On sait déjà qu’ils ont été gravés après 1968, date à laquelle ces références ont été utilisées sur certains vinyles. Ils indiquent leur nationalité européenne : 1c Allemagne, 2C : France, 3C : Italie, 4C : Belgique, 10C: Espagne. Utile notamment pour les albums des Beatles, dont les derniers pressages ont utilisé ce système de référence.

En « prime » une méthode pour identifier l’année des 45 tours singles de 1969 à 1978

Pour ceux qui s'intéressent à ce type de vinyles : certains de ces disques ont l’année mentionnée sur l’étiquette du disque. Si ce n’est pas le cas à droite de la référence en chiffres on peut trouver une lettre après un tiret ou à l’intérieur d’un rond. Cette lettre est une sorte de code correspondant à l’année de sortie ou hélas à une période de temps plus large durant laquelle le disque a été édité la première fois.
M : 1969 / L : 1969-1970-1971 / J : 1972-1973 / N : 1974 / NA : 1975 / E : 1975-1976 / EA : 1976-1977 / EC : 1978

Pas évident je sais, je vous avais prévenus… Mais je le répète on n’est pas obligé d’utiliser toutes ces « techniques » en les combinant, sauf si on a un disque que l’on suspecte d’être un collector ou dont l’histoire nous intéresse. Dans le cas contraire on peut  utiliser les conseils les plus élémentaires en début de ce long texte. De toutes façons il m’a semblé que pour ceux qui sont curieux cela peut être intéressant, voire amusant car témoignage parmi d’autres de ce que nomme la « vinylmaniaquerie ».

(*) Pour ceux qui l’ignorent monsieur de la Palisse (nous sommes tout de même dans les années 1500) avait la particularité, bien que remarquable militaire, de déclarer des choses évidentes qui faisaient rire son entourage