LIVRES RELATIFS À LA MUSIQUE ET LA CULTURE DES ANNÉES SOIXANTE

L'âge
du rock

Denis Fouquet
Éditions Gallimard
1992

Cette toute petite brochure (125 x 180 mm) qui n’est probablement plus en vente mérite pourtant d’être citée ici. Là encore si vous voulez vous la procurer il faudra chercher sur les sites de vente de bouquins d’occasion mais la qualité mérite cet effort. Les texte d’Alain Dister et le talent des graphistes réunis permettent de faire une synthèse de l’histoire du rock très réussie. Certes les passionnés rechercheront peut être des livres plus fournis mais je trouve intéressant de voir rassemblé l’essentiel de cette saga musicale qui a révolutionné la musique populaire mondiale. De très belles photos, judicieusement placées, aident à la mémorisation des grandes étapes de cette musique. Certains jeunes visiteurs du site qui ont pris la machine « rock » en marche réaliseront facilement l’évolution de cette musique depuis les années cinquante.

A noter hélas le décès d'Alain Dister début juillet 2008...

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Hamster jovial
et ses louveteaux

Gotlib
Éditions Fluide glacial
1974

Gotlib je connaissais ses dessins depuis « Pilote » et ses « Dingodossiers »au milieu des années soixante… c’était déjà pas triste, surtout pour l’époque et pour un journal pour enfants. Je le redécouvris à ma grande surprise quelques années plus tard dans « Rock and Folk » que je lisais tout aussi assidument que « Pilote »… Chaque mois une page des aventures de ce « Hamster jovial » qui parodiait généralement un groupe pop de l’époque. Ainsi furent « traités » Jethro Tull, Joe Cocker, Mike Jagger, Tina Turner, Elvis Presley, Magma, Captain Beefheart, The Who… plus plein d’autres aventures donnant un image du scoutisme que « Baderne » Powel aurait sans doute peu appréciée et illustrant surtout le rejet du conformisme des années passées à l’égard des jeunes et du militarisme sous-jacent constraste absolu avec les motivations des amateurs de pop rock de la fin des sixties...

Cet album pour moi est un témoignage irremplaçable sur la vision iconoclaste de ce grand dessinateur sur le courant pop de l’époque, rien n’était sacré… Pour les jeunes amateurs de pop sixties qui ne connaissent pas un album incontournable. De nombreuses rééditions sous des formats divers rendent la chose possible.

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Bordeaux rock(s)

Jean-Marie Périer
Éditions Le castor astral
2007

Ce gros livre, comme son nom l’indique, détaille l’histoire du rock dans la région bordelaise, il intéressera donc moins les visiteurs du site d’autre régions mais il doit probablement exister des livres similaires pour toutes les grandes agglomérations…

A Bordeaux, la période Yé-yé c’est incontestablement Tony March, dont les vinyles ont aujourd’hui des cotations assez élevées et sont recherchés par les collectionneurs de la France entière. Sa firme de disques est bordelaise aussi, les disques Ghislain qui produisirent aussi le groupe bordelais Les Blousons noirs, certains disques en duo avec Tony March. Une foule d’autres groupes plus ou moins éphémères marquèrent les années soixante de la cité bordelaise. En ces temps-là les sonos étaient rares, souvent de vieux électrophones bricolés les remplaçaient ! Certains groupes, pour conserver une trace sonore de leurs prestations s’enregistraient avec un des gros magnétophones à bobines de l’époque et faisaient graver « leur » vinyle dans une officine spécialisée à quelques exemplaires destinés aux amis… Peu se souviennent encore de Mifa, la Sylvie Vartan locale et de biens d’autres aujourd’hui un peu oubliés. Des salles de spectacle à l’abandon comme la salle de spectacle de la Bourse du travail furent un temps du haut lieu du rock local… Plus tard on évoque Sigma et ce mémorable spectacle d’un groupe quasi inconnu à l’époque (mais plus pour longtemps) devant une centaine de personnes : les Pink Floyd. Magma créa sont Mekanik destruktiw komandoh lors d’une édition du festival, un autre vit les Soft Machine se produire dans la mythique salle de l’Alhambra. Des festivals pop locaux, inspirés par Woodstock sont évoqués. Les marchands d’instruments de musique jouaient un rôle clé dans le courant rock, autant lieux de rencontre que support technique, leurs magasins restant dans les mémoires de beaucoup. Les groupes se succèdent et les années passent certains ont une certaine notoriété nationale mais beaucoup ne laisseront que quelques lignes dans le bouquin, tout le monde n’est pas Noir désir… Pour ma part, bordelais sur le tard j’ai tout de même côtoyé Tony March, Gaby, écouté certains spectacles à l’Alhambra avant sa destruction, connu Dominique Dauta organisateur de spectacles pop à Bergerac et j’ai comme collègue de travail un membre d’un groupe punk local mentionné dans le bouquin. Le premier magasin vendant du vinyle d'occase, le célèbre magasin Diabolo menthe et l'organisation des premières conventions de disques bordelaises sont aussi évoqués. Dans ce genre de livre on trouve toujours quelque chose qui nous rattache à cette histoire du rock local qui est aussi notre histoire. Ce livre est épais mais pourtant l’histoire continue…

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Chinambule

Editions Livet
Revue mensuelle

Cette petite revue j’avoue que je l’ignorais bien qu’elle soit diffusée dans pas mal de points de vente de journaux. Ils me contactèrent un jour via mon site pour réaliser un reportage prenant un collectionneur et sa thématique comme sujet. Ils réalisèrent donc un numéro consacré au vinyle basé sur ma collection. Un de leurs journalistes se rendit à mon domicile, appareil photo en bandoulière et nous réalisâmes le dit reportage qui couvrit pas mal de pages de la revue. J’ai gardé un très bon souvenir de ces moments, de l’équipe de « Chinambule » vraiment sympa. Il s’agit d’un journal « sudiste » c’est à noter, sortis de l’éternel parisianisme. Le prix de moins de trois euros n’enlève en rien l’intérêt de la lecture que je conseille à tous les vinylmaniaques chineurs (pour moi les deux vont d’ailleurs ensemble). Chasser le vinyle ne veut pas dire ne pas s’intéresser aux autres objets que l’on peut trouver dans les brocantes. Chaque numéro commence par une rubrique sur laquelle on découvre tout un tas d’objets anciens avec le prix auquel ils étaient vendus. De la même façon on découvre aussi des objets vendus en salle des ventes avec le prix atteint aux enchères. Ainsi en conservant tous les numéros on a une petite encyclopédie permettant d’avoir des idées relativement à la valeur des antiquités que l’on peut côtoyer. Suit la rubrique évoquée précédemment relativement à un collectionneur et ses trésors… On trouve également des conseils pratiques et bien sûr le calendrier national des brocantes et vide-greniers. Enfin une rubrique de petites annonces (Chinambule propose une annonce gratuite de six lignes pour chaque exemplaire avec un supplément de 1 euro par photo) termine la revue. Tout cela pour moins de trois euros, on est loin des tarifs des autres magazines sur ce thème.
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Je chante !

« Revue de la chanson française »
Magazine + hors séries

Vous n’avez jamais sans doute entendu parler de cette revue et j’avoue ne connaître son existence que depuis peu... C’est eux qui m’ont contacté via mon site et j’avoue avoir été conquis ! Cette publication prouve qu’on peut arriver à faire vivre un magazine hors des grands circuits (elle n’est pas mise en vente dans les kiosques) dans la mesure où la passion et la qualité sont au rendez-vous.

« Je chante ! » propose des articles très fouillés sur la chanson française, actuelle et passée, et donc rejoint les recherches de beaucoup de vinylmaniaques... Dans chaque numéro entre autres articles intéressants elle met l’accent sur un(e) chanteur(se) : bio, discographie détaillée, anecdotes, etc. Une source originale d’infos, souvent inédites, donc précieuses. On peut acheter « au numéro » si l’on veut par exemple des infos originales et détaillées sur son(ses) interprète(s) préféré(s).
L’équipe rédactionnelle de « Je chante ! » devrait tabler davantage sur le web pour se faire connaître, c’est ce que j’essaie de faire modestement sur mon site...

Liens vers leurs sites sur lesquels vous trouverez les infos pour commander les revues :
http://www.je-chante.com/
http://jechantemagazine.com/

Juke Box magazine

« L'argus du disque »
Jacques Leblanc éditions
Magazine + hors séries

Cette rubrique ne peut qu’évoquer cette véritable institution dans le milieu des collectionneurs de disques. Pour les rares qui ne connaissent pas j’évoquerai tout d’abord le magazine mensuel incontournable qui évoque la musique populaire des années soixante de façon très (trop ?) détaillée, méticuleusement les faits sont datés, énumérés. Morceau par morceau c’est une véritable encyclopédie de la pop et de la chanson sixties qui se développe de numéro en numéro.

Parallèlement au magazine les fameux hors série « Argus du disque » qui proposent des cotations pour quasiment tous les vinyles de pressage français édités jusqu’à la fin des années soixante. Là aussi un important travail de recherche et de collecte d’informations qui va, à mon avis, bien au-delà de notre hobby mais catalogue ce patrimoine de la musique populaire pour les générations futures.
Jacques Leblanc, créateur de ce qui faut bien nommer une entreprise, est un fan de vinyles sixties de la première heure qui finit, comme d’autres, à vivre de sa passion (le rêve !) Un autre de ses mérites est d’avoir lancé, d’abord à Paris puis indirectement dans toute la France, la pratique des conventions de disques, ce que dans la région bordelaise nous nommons familièrement « les foires aux disques ».

L’inconvénient de cela, à mon humble avis, est de donner médiatiquement l’image que le vinyle est un objet précieux (ce que j’admet) mais aussi cher, voire très cher... « Plus un vinyle est cher plus il est beau » Les médias, friands de délires, reprennent cette thématique des « Cent disques les plus rares » (nom d’un hors série Juke Box magazine) et ont installé dans l’idée des non initiés que tout vinyle est un petit trésor... « L’Histoire » du vinyle sandwiche, du « Velours » de Johnny etc., répétée inlassablement lie notre loisir à une chasse au trésor... Pourtant comme je l’écris sur mon modeste site, un disque dit « rare » si on compare à d’autres collections n’est pas si cher que cela, même dans les (plus) onéreuses foire aux disques !
C’est là que les légitimes impératifs commerciaux s’opposent à mon avis aux motivations de beaucoup dont je fais partie : se faire plaisir, certes mais en cherchant, fouillant dans les brocantes, chez les particuliers qu’on connaît, pas forcément en se rendant chez un spécialiste : « Je cherche tel disque c’est combien ? » « Tenez je l’ai c’est 50 euros... » « Merci monsieur je le prends, à la semaine prochaine ! » Où est l’aventure, le rêve ?
Bien sûr on préfère « l’original », mais la réédition c’est mieux que rien, surtout en parfait état pour deux ou trois euros ! Pour ma part j’essaie d’estimer TOUS les disques que vous me proposez car je comprends que pour vous ils ont souvent une valeur affective, en quelque sorte, par ma démarche, je valide votre intérêt pour tel ou tel album. D’autres sans doute ne visent qu’à vendre, c’est leur droit et je suis également content de leur rendre service mais je me sens en phase surtout avec l’aspect affectif... Ceci dit, je ne veux vexer personne, à chacun sa façon d’agir, l’important est de se faire plaisir. N’oublions pas cependant qu’un vinyle est avant tout destiné à être écouté et pas, comme le font certains, à être stocké au fond d’un carton pour pouvoir dire : « Je l’ai et pas vous na parce que je suis plus riche que vous na ! » ou « Je ne l’écoute pas car je pourrais l’abîmer et il perdrait de sa valeur ».

En conclusion cette revue est, à mon avis, pour tout collectionneur ou amateur de musique sixties, incontournable, qui plus est elle parce qu’elle est la seule sur ce créneau.

Lien vers le site « Juke Box magazine » voir page « Annnuaire du vinylmaniaqe »

Rolling
with the Stones

La saga d'un groupe mythique
Bill Wyman
Éditions EP — 2003

Bill Wyman, « the ghost », le Stone le plus effacé, au point qu’il a pris « sa retraite » et ne participe plus aux concerts du groupe... Il semble admettre que lui et Charlie (Watts) en tant que rythmique du groupe n’ont pas droit à la même notoriété que le duo infernal Jagger-Richard... Ceci-dit il nous dévoile un aspect inattendu de sa personnalité : historien du rock ! Curieusement, dès les débuts des stones, il se mit à noter méthodiquement tout ce qui se passait dans leurs premières (et fabuleuses on l’imagine) tournées... Il récupéra des tas de souvenirs... Il jouait aussi le rôle de secrétaire d’où les notes de frais, etc. Des décennies plus tard l’idée à bien sûr germé d’exploiter ce filon d’infos stockées par cet historien pop « de terrain » car qui mieux qu’un acteur pour raconter cette fabuleuse histoire. Le résultat est ce gros et luxueux bouquin illustré de 3000 photos. Pour les fans des Stones c’est le top : presque la vie du plus grand groupe de rock and roll de tous les temps au jour le jour. Des heures de lecture car il n’y a pas que les photos, le texte est passionnant. De plus pour nous vinylmaniaques sont évoqués de nombreux disques mythiques, ultra rares, disques démo, premiers essais qui se vendent des fortunes... Que de reliques comme ces vieilles affiches, tickets de concerts. Oui cette « histoire des stones » c’est aussi l’histoire d’une époque que le groupe, à travers son étonnante longévité, continue à faire vivre de nos jours lors des fabuleux concerts des tournées récentes des Stones.
Waiting for the sun

Histoire de la musique à Los Angeles
Barney Hoskyns
Éditions Allia 2004

Des années 40 à l’an 2000 l’auteur nous raconte l’histoire d’une scène musicale très importante dans l’histoire de la pop et du rock. Entre les artistes “locaux”, ceux “de passage” la liste des grandes figures de la musique populaire américaine de la côte Ouest est impressionnante. Ce panorama de la musique californienne est truffé d’anecdotes cocasses, dramatiques ou surprenantes. J’ai particulièrement apprécié ce bouquin pourtant relativement « technique » et touffu mais une mise en page originale le rend plus attrayant. Il permet de mieux connaître de nombreux artistes dont nous accumulons les vinyles souvent prestigieux, voire « classiques » de la pop USA. Au fil des 500 pages de ce bouquin j’ai notamment relevé les évocations de :
Nat King Cole, Eddie Cochran, Ricky Nelson, Sam Cooke, Phil Spector, Herb Alpert, the Beach boys, the Byrds (et le son « jingle-jangle »), Johnny Rivers, Sonny and Cher, Mamas and papas, Zappa et les Mothers of invention, Captain Beefheart, Love, Thimoty Leary, The Electric prunes, The Monkees, Buffalo Sprinfield, Crosby, Stills, Nash and Young, The Doors et Jim Morrison, Canned heat, Alice Cooper, Charles Manson et sa tribu, Laurel Canyon et ses refuges de musiciens, Jackson Browne, Joni Mitchell, Randy Newman, Ry Cooder, James Taylor, Littel Feat, Harry Nilsson, Poco, Burrito brothers, Linda Ronstadt, Barry White, Delaney and Bonnie, Sly and the family stone, Les Eagles, Steely Dan, Iggy pop, Ricky Lee Jones, Fleetwood Mac, Les Motels, Van Halen, Les Cramps, Axel Rose... sans compter les innombrables stars « de passage » Stones, Lennon, Bowie... Toute cette longue énumération, qui n’est pourtant que partielle, pour mettre en avant l’importance de cette zone géographique dans la culture pop passée, actuelle et sans doute future...
Anti yéyé

Christian Eudeline
Editions Denoël
2006

Christian Eudeline nomme « anti yé-yé » les chanteurs, groupes qui bien que catalogués « yé-yé » se démarquèrent soit par leur expression artistique de qualité, novatrice et originale ou par une approche du show bizness contestataire. Dans la mesure où ceux-ci étaient relativement médiatisés à l’époque j’ai été attiré par Ronnie Bird, Stella etc simplement parce que c’était une musique qui détonait par rapport aux créations « officielles » du hit parade. Pour moi le rock, la pop, doivent avoir par nature un aspect contestataire... ce qui pose la question par exemple de Johnny... que Christian n’a pu bien sûr trop attaquer mais qui pourtant est bien le symbole de cette récupération franchouillarde du courant rock. Comme beaucoup, du fond de ma province je ne percevais que des bribes du formidable courant artistique qui se développait à Paris et bientôt Londres et dans le monde entier... Ce livre a l’immense mérite de nous décrire ce qui s’est passé dans l’entourage d’Hector, Ronnie Bird, Stone, Zouzou et la bande du drugstore, la saga des Problèmes / Antoine / Charlots avec des témoignages de ceux qui ont vécu au-delà de leurs vinyles qui garnissent nos étagères (lorsqu’on arrive à se les procurer...).

J’ai découvert aussi grâce à « Anti yé-yé » que la chape de plomb que faisait régner la censure Gaulliste continue dans ma mémoire à dénaturer l’Histoire : pour exemple la soirée dite de la Nation, que j’évoque dans « Autopsie d’un vinylmaniaque ». Dans mes souvenirs de l’époque à travers les infos de la RTF ce premier « festival rock » était associé à de nombreuses violences ce que jai mentionné dans ma chronique en fait pas le moindre incident notable ne fut à signaler ce soir-là sauf pour les journalistes gaullistes aux ordres...
Quel délire réactionnaire lorsque Philippe Bouvard, en train « d’assurer » sa future carrière servile auprès des médias de l’époque, déclarait comparer les chanteurs yé-yé aux tribuns nazis du Reichtag !

J’ai trouvé à la fois intéressant et amusant de suivre la saga d’Hector, précurseur du courant punk, anar pur jus, qui arriva à réaliser ses fantasmes les plus délirants parfois sur la voie publique avec un préfet de police qui se nommait pourtant Papon...
L’aventure Yé-yé de Stella devenue Stella Vander je ne la connaissais que par ses chansons, ce livre nous fait découvrir une personnalité attachante, désintéressée, qui n’a pu vraiment s’éclater qu’en travaillant sur la partie vocale de Magma.
Autour d’Antoine, que l’on peut critiquer musicalement, il ne faut pas oublier que ce dernier a été le centre de tout un courant musical. « Pour ou contre Antoine » : il a eu le mérite d’obliger Johnny à dévoiler son penchant conservateur pour ne pas dire plus, de générer/encourager ce style « humoristico-contestataire » Lanzman-Dutronc, Polnareff, Evariste etc. Les avatars des tournées d’Antoine et des problèmes sont aussi très amusants à lire.

On perçoit dans ce livre l’interaction très étroite qu’il y avait entre tous ces chanteurs, groupes... Un musico allait d’un groupe à l’autre, un groupe naissait, disparaissait quel labyrinthe pour suivre certaines destinées de musiciens... Des rencontres entre Antoine et Andy Wharol, Jimmy Page jouant dans les premiers disques de Polnareff illustrent cet incroyable metling pot. Dans les bacs chaque style musical est soigneusement classé, chacun à sa place, dans la réalité de l’époque tout était possible, Pierre pouvait jouer avec Paul, simplement parfois parce qu’il manquait un musico à tel groupe et qu’il fallait assurer le spectacle dare dare !

Quelques critiques tout de même sinon Christian, qui m’a contacté un jour via mon site, me prendrait pour un flagorneur : les absents, selon moi, dans la liste des anti yé-yé évoquée. En premier je pense à Évariste, ce savant de renommée mondiale qui, par provocation et pour financer ses études, inspiré bien sûr par Antoine, commit quelques 45 tours EP. Réapparition d’Évariste en 68 ou il réalise deux singles de chansons contestataires, pochettes décorées par Wolinski, sous le label d’un éphémère mais tellement sympa « Comité révolutionnaire » avec une mention indiquant que le prix de vente très bas de ces disques démontrait à quel point les société de disques volaient les jeunes... Évariste à poursuivi une brillante carrière scientifique mais conserve toujours un look et un comportement des plus délirants. Je pense aussi à Noël Deschamps, Pussy Cat avec son adaptation sur un hit des Small Faces Sha la la lee : « Nous payons beaucoup trop d’impôts, ce n’est pas une vie non... », Valérie Lagrange... Le Belge Ferré Grignard qui se fit plagier une de ses chansons par Johnny pour la musique de Cheveux long idées courtes quelle ironie piquer une chanson d'inspiration Beatnik pour critiquer... les beatniks !; Jacqueline Taïeb et son « Sept heures du matin »... Mais je suppose que l’on ne peut pas tout rentrer dans un bouquin et qu’il a fallu choisir. J’espère que Christian continuera à publier des livres sur cette thématique et ne peux que conseiller à tous les vinylmaniaques de lire cette mine d’infos...

Égéries sixties

Fabrice Gaignault
Éditions Fayard
2006

Par la foule de personnages qu’il évoque ce livre va bien au-delà de l’éventuelle influence sur les artistes des années soixante d’un certain nombre de filles à la fois super-groupies, artistes elles aussi, mais aussi symboles d’une libération de la femme qu’elles « testaient » en quelque sorte par l’extrême. Leurs destins ressemblèrent souvent à la fin dramatique de beaucoup d’artistes sixties...

« Égéries sixties » traite en fait sur le mode un peu « people » il faut le reconnaître, de milliers d’anecdotes, rencontres, de gens ultra-célèbres parfois, toujours déjantés et donne une vision plus large du courant créatif des années soixante allant au-delà de la seule mouvance pop-rock. Imaginer un repas réunissant Pasolini et Salvador Dali (cela ne devait pas être triste) ; Keith Richard paradant dans la Mercedes de Goering tous fanions au vent, un concert improvisé dans une église réunissant Polnareff, Zouzou et les Pink Floyd (!) pour la mythique émission de télé « Boutons rouges » et dormant dans les archives de l’INA ; le producteur Robert Stigwood vivant dans un palais kitsch entouré de folles ; le rugbyman Walter Spanghero soulevant Brian Jones par le col lors d’une cinquième mi-temps chez Castel et menaçant de lui couper les cheveux peut paraître certes anecdotique mais finalement nous donne une image de ces endroits complètement fous où se croisaient les créateurs de cette époque. Cette myriade de nom célèbres qui s’entrecroisent en est parfois indigeste... Certes tout cela mériterait d’être développé mais l’auteur a choisi d’accumuler des sortes de clichés pris sur le vif.

On survole tous ces endroits mythiques en partant de l’agence de mannequins de Catherine Harlé, immortalisée sur « Il est cinq heures » de Lanzman-Dutronc. Elles sont presque toutes passées par là, nos égéries : Nico, Anita Pallenberg, Patti Boyd, Anna Karina, Amanda Lear et même... Élizabeth Teissier (!)

Un des nombreux paradoxes de l’époque veut que la création artistique, surtout musicale avec le séisme « Beatles » se passe à Londres, tout était enregistré là-bas, mais en ce qui concerne la vie nocturne, tout ce monde de la pop traversait constamment le channel pour aller à Paris, attiré par les boîtes ultra-branchées de la nuit parisienne. Il était fréquent d’y croiser Stones, Who, Kinks and co, nos égéries en rencontraient d’autres au gré des groupes ou bandes qu’elles fréquentaient dans un curieux mélange franco-anglais : Marianne Faithfull, Jane Birkin, Valérie Lagrange, Dani, Zouzou, Bernadette Lafon...

Cet axe Paris-Londres évoqué par Fabrice Gaignault d’une certaine façon nous déculpabilise : en matière de création musicale la France par rapport au swinging London a joué un rôle loin d’être négligeable tout au moins au niveau des sources d’inspiration.

The Beatles
Histoires et légendes

Daniel Ichbiah
Express éditions
2004

Que de livres sur les Fab four... Comment choisir ? Le hasard fait bien les choses lorsque j’ai parcouru ce bouquin. Plus que de répéter une nouvelle fois l’histoire chronologique de ce groupe les auteurs ont essayé de nous faire vivre ce qui s’est passé lorsqu’ils ont réalisé leur albums, chanson par chanson et par ordre alphabétique... Quel était leur vécu à ce moment-là, qu’elles furent leurs sources d’inspiration, comment s’est réalisé l’album ? Vaste programme et vaste sujet mais le résultat vaut la peine d’être lu à mon avis. Chaque 33 tours, single a en fait son histoire propre, en lien avec l’époque de sa sortie, la vie des Beatles et constitue en fait une pièce du puzzle constituant la finalement assez courte saga des Beatles.

On découvre l’importance de personnages de leur entourage « technique » comme George Martin qui on fait plus « qu’aider » mais aussi des rencontres qu’ils faisaient dans leur vie privée... Pour exemple Martin dont la culture classique a généré par exemple rien moins que la partie violons de « Eleanor Rigby »... On retrouve constamment le sens symbolique de nombreuses créations de chansons par le tandem Lennon Mc Cartney : une phrase sur un annuaire téléphonique, un rêve, quelques mots prononcés dans leur entourage, servirent de support à la création d’un succès mondial. Ils avaient une vision du monde sans a-priori, posaient sur les choses et les lieux souvent banals un filtre poétique les magnifiant, les faisant entrer dans la légende, matérialisée parfois par des plaques commémoratives sur les lieux de Liverpool qui ont servi de trame à leurs chansons. La vie du groupe, les personnages qu’il croise, les difficultés existentielles, ne sont évoqués qu’en lien direct avec la production artistique et l’incidence incontestable qu’ils ont eu sur celle-ci.

Ce livre se lit d’un trait, sans entrer trop profondément dans le détail il synthétise finalement assez bien l’apport incontournable des Beatles dans la culture pop et surtout toutes les voies nouvelles créées par leur incessantes découvertes harmoniques dans lesquelles vont s’engouffrer et continuent de le faire tous les autres groupes pop, passés et futurs...

Plus célèbres
que le Christ

Yves Bigot
Editions Flammarion
2004

Ce livre est constitué d’une suite d’interviews de stars de la pop depuis les débuts à nos jours, sorte de rétrospective à l’occasion du 50e anniversaire du rock and roll de 2004.

Chaque article est précédé d’une présentation le la vedette, une évocation de son histoire. En général, lorsqu’il s’agit de stars sixties l’entretien est plutôt daté des années 80-90 ce qui en soit est intéressant en nous donnant le point de vue plus récent de l’artiste mais frustrant dans l’optique d’une recherche des événements purement “sixties”...

Il faut voir dans « Plus célèbres... » les souvenirs d’un témoin privilégié de la saga de la pop-rock et pour cerner des personnalités aussi secrètes et complexes que les Doors, Mike Jagger, Ray Charles, Bob Dylan, Jimmy Page, Ray Davies, Zappa, MacGuin et consorts il est à mon avis nécessaire de cumuler les lectures diverses, les témoignages, documents...

Toujours en vente, ce livre semble avoir eu un certain succès, sans doute par son aspect plus généraliste, couvrant toutes les époques, donc tous les publics générationnels, sans doute aussi par son titre « Plus célèbres que le Christ » qui par son outrance est bien une expression dans laquelle on retrouve toute l’arrogance et la provocation de la culture rock.

Parole
de la nuit sauvage

Lou Reed
Éditions 10-18
1986

Lou Reed... pour moi c'est un des plus grands.. Et encore je ne connaissais que superficiellement ses écrits, via les traductions partielles et approximatives de ses chansons. Ce livre me permit d'approfondir ma connnaissance du personnage et de le découvrir au-delà de l'aspect musical. Le texte original de ce livre circulait sous le manteau à Prague durant les années de plomb... Vaclav Havel lui même était fan et honora Lou en 1990. Ces textes permettent d'entrer dans l'univers du créateur du Velvet underground. Cette personnalité déchirée, comme beaucoup de superstars du rock, contient sans doute un peu de nous mêmes et c'est pour cela qu'elles nous attirent tant. Donc si, comme moi, vous aimez Lou Reed et n'avez pas pénétré dans ses écrits je vous recommande d'essayer de vous procurer ce livre... Vous y lirez les traductions de ses plus grandes chansons de 1965 à 1990 ainsi qu'une série d'interviews.
Lou Reed

Bruno Juffin
Libido musique
2001

Lou Reed toujours...mais cette fois-ci par le biais de la collection « Libido musique ». Ces petites brochures, pour le prix incroyable de 2 euros, sont vraiment sympas, à tous les sens du terme. Au-delà du prix ce concept de ne publier quue l'essentiel, sans se disperser sur le secondaire, l'anecdotique, permet mieux de mémoriser clairement le destin étonnant par exemple de Lou Reed. Donc « l'essentiel sur Lou Reed pour deux euros ». Si le cœur vous en dit procurez-vous donc ces petites brochures. Pour ma part je les ai dénichées à la FNAC...
Nos années Stones

Hors série Rock & Folk
N° 2951
1990

Dans les années 1990 « Rock and Folk » a édité ce numéro spécial reprenant les meilleures photos et articles consacrés aux Rolling stones par ce magazine. J'ai découvert quelques années plus tard que cette revue est devenue un objet de collection vu les annonces de personnes cherchant à l'acheter. R & F est un témoin/acteur incontournable des années pop, à ce titre les nombreux numéros consacrés à ce groupe sont incontournables. Les Stones étaient à mon avis étaient le groupe le plus photogénique, en constante représentation face aux objectifs et caméras. La sincérité n'est pas le but, il s'agit de symboles, d'icones, du catalyseur des fantasmes de toute une génération. Ces 160 pages résument par l'image jusqu'aux années 90 la saga stonienne et illustrent également le savoir-faire graphique et journalistique de « Rock and Folk »

Mes années soixante

Jean-Marie Périer
Éditions Philippine
2000

Là on passe de la publication minimum à un gros bouquin... mais un peu âgé, quoique très connu par les nostalgique de l'époque yé-yé. Et pour cause : Jean-Marie Périer était l'incontournable photographe de « Salut les copains » et à ce titre toutes les photos les plus connues des « idoles » portent sa signature. Il réussit le miracle, avec la technologie de l'époque, de réaliser des photos originales de gens qui, pour certains, n'étaient pas particulièremet photogéniques... Donc « souvenirs-souvenirs » plus que jamais en redécouvrant des photos que l'on a feuilletées dans les SLC d'époque et pour les djeuns qui s'intéressent à cette époque une base incontournable de photos mythiques. La reine d'entres elles est sans conteste la photo de groupe sur laquelle JM Périer réussit l'espace d'un instant à rassembler et photographier l'intégralité des vedettes « connues » de l'époque. Pour info on trouve parfois ce livre dans les librairies « discount » à des prix très bas.

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