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Histoires de disques

Deux "Enfants-chanteurs"
restés dans mes souvenirs

16 août 2025

Cliquer sur chaque image pour visionner (parfois, pas toujours désolé) une version plus grande

Disques présentés en ordre chronologique.

Sauf indications contraires
pressage français

Cotations indiquées
en état MINT * ne pas l'oublier

(Page réalisée sur cette thématique il y a longtemps… CLIQUER ICI)

Parmi les enfants chanteurs sévissant durant les sixties et ayant un retentissement médiatique important en tout cas pour moi… deux sont restés dans mes souvenirs : Le Petit Prince et Josélito. Deux styles différents, l’un suisse l’autre espagnol mais ils me paraissent bien symboliser la période… et finalement avoir des points communs au niveau de leur destinée


I. — LE PETIT PRINCE décédé en juillet 2025

En illustration les quatre EPs que j’ai intégrés dans ma collection au fil du temps.
Début août 2025 Thomas, vivant en Suisse et correspondant via mon site depuis… pas mal de temps m’a donné la nouvelle. « Le Petit Prince est mort »… Pascal Krug, lausannois nous le connaissions donc sous le nom du « Petit Prince ». Décédé le 26 juillet à 73 ans. Etoile filante dans l’univers yéyé lui-même éphémère, enfant chanteur qui eut son heure de gloire notamment dans l’émission « Salut les copains ». Fin de notre enfance, nostalgie, nous nous rappelons surtout son « C’est bien joli d’être copains ». Il fut nous dit-on (voir les verso de pochettes de disques) soutenu par Eddie Barclay et Claude François. On se rendra compte que ce n’était pas si évident… Quelques années de notoriété, le temps de produire une dizaine de 45 tours et un album « récapitulatif » … Ensuite, et là cela devient plus compliqué... deux versions s’affrontent celle des médias « officiels » à savoir la voix qui mue et retour à une vie « normale » en Suisse qualifiée d’un peu tristounette. Ensuite la version de Pascal Krug, exprimée via une vidéo, donnant une explication différente, voire polémique de la fin de la période yéyé du Petit Prince…

Donc Thomas a eu la gentillesse de rédiger quelques précisions vu sa proximité géographique. Elles me paraissent intéressantes car issues d’une source différente des médias habituels. Certains diront que ce sujet est marginal ils n’ont pas entièrement tort. Mais mine de rien la fin de vie de Pascal Krug et son lien évident avec le showbiz nous donnent une image différente de la plupart des chroniques officielles sur ce milieu, hors du « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » habituels. Thomas tient à préciser qu’il ne l’a pas « côtoyé » mais connue de vue et également au travers d’émissions de radio et télévision. J’ai modifié son texte de façon à protéger son anonymat/intimité. Donc quelques extraits de ses écrits en italique :

C’était une célébrité locale, donc j’en ai forcément entendu parler dans les médias de l’époque. À ce que je sais, sa déchéance a débuté dès qu'il a quitté le monde du show business. De gré ou de force, on ne le saura jamais... Mais, à mon avis, ce sont justement ces années de gloire qui l'ont détruit.
Passer sa vie en tournées, sur les plateaux télé, loin de chez lui, vivre la nuit- entouré de gens pas forcément recommandables- et ceci vers douze ou treize ans....

Le Petit Prince (à la scène), soit Pascal Krug (à la ville) habitait en fait à Prilly, une commune de 10.000 habitants à l'époque, qui " touche" la commune de Lausanne.
C'est à Prilly aussi que j'ai grandi, et habité jusqu'en 1978.

Son parcours a été difficile. Je l' apercevais parfois dans le bus no 15, qui allait à Lausanne. Vers 65-66, donc après sa période de succès.
Il me semblait toujours pâle... Je sais qu'il avait débuté l'École de commerce de Lausanne. Mais je pense sans succès, au vu de son état personnel.

J’ai pu également obtenir des infos relativement à son séjour dans un centre de soins relatif aux problèmes d’addictions où il séjourna.

Le Petit prince confia avoir été initié à certaines substances durant ses heures de gloire, ceci de la part du milieu du show- business. Et il avait 11 ou 12 ans.... Amphétamines, cocaïne, cannabis? Je ne sais pas.

Suite à sa disparition médiatique, il a sombré dans les délires " religio- mystiques", l'alcool, la dépression (le mariage aussi, vu qu'il a cinq gamins), pour finir à l' AI ( Assurance invalidité suisse).

Au sujet du papa, Léo Krug qui donc accompagna son fils durant cette période show biz… (rôle des parents dans ces histoires souvent important…) Dans le cas de mineurs un parent je crois doit être obligatoirement présent lors des apparitions scéniques :

Son père, Léo Krug, je l'avais connu durant l'été caniculaire de 1976.
il était auxiliaire à la Poste à l'époque de la gare de Lausanne". (un centre de tri pour les colis). Il est vrai que c'était la cour des miracles, question personnel. Les temporaires étaient des étudiants en recherche d'argent de poche, donc plus ou moins normaux, mais les "fixes", c'était autre chose... Beaucoup d'alcooliques, de cas psychiatriques, de vrais marginaux.
Étonnamment, Léo avait une coupe de cheveux pareille à celle d'un certain" Ferré ". Dans son casier, au vestiaire, trônaient nombre de bouteilles d'alcools forts, de la " pomme", du" kirsch", du" schnaps" et autres.

Et il s'enfilait des rasades de ces eaux-de-vie, même durant les heures de travail. Une sorte d'artiste incompris, je pense, un « Montmartrois » Lausannois.... Dans la poche de sa blouse, il conservait des craies de couleur et faisait de magnifiques dessins sur les glissières en inox du centre de tri postal... il finit à l’Assurance invalidité de l’Etat de Vaud (l’un des 26 cantons de la Confédération helvétique)

Une autre anecdote, relatée dans ses rares confessions...
Un jour, Pascal se trouvait avec son père, lors d'une tournée au nord de la France, dans une voiture pilotée par.... Claude François.
Une dispute - pour un motif non précisé - éclata entre le conducteur et – probablement - Léo Krug, le père. Claude François les a éjectés du véhicule, et ces derniers ont du rentrer en Suisse....en stop !

De mon côté j’ai récemment découvert une vidéo sur laquelle Pascal, très amoindri, évoque un livre publié par Monty, autre chanteur yéyé qui lui eut une notoriété bien plus longue. Il se réjouissait que « pour une fois » quelqu’un évoque ce qui pour lui était la vraie raison de sa disparition des médias. Et là il raconte l’histoire avec Claude François qui l’abandonne au bord de la route ainsi que son père sans aucun argent sur eux. Obligés de rentrer en Suisse depuis le Nord de la France en stop vu l’absence d’argent… Il semble que cette histoire, en tout cas pour Pascal, marque la fin de sa période artistique… Devenu « tricard » car lâché par C François ? Comme l’écrit Thomas peut-être la conjonction « de sa mue » avec cette histoire ? Ou alors la version de Pascal qui affirme que c’est « Cloclo » qui l’a évincé de ce milieu ce que semble avoir écrit Monty (il faudrait voir le fameux livre)… On ne saura sans doute jamais, beaucoup de protagonistes ont disparu.


II — JOSELITO…

Ceux qui ont vécu les sixties connaissent sans doute ce que je vais écrire mais Josélito me semble-t-il, malgré son énorme succès, on n’en entend plus parler (à méditer pour les gloires actuelles). Pour moi et d’autres je pense, vue de la France, cette voix étonnante, issue de derrière les Pyrénées c’était un message d’espoir, qui faisait oublier que l’Espagne restait une dictature.
« Claaaavéééélitooo ! Claaaavéééélitooo ! Clavelitooo de miii corrrrrazooon ! Yo te quiérrrrro Clavelito… » une chanson parmi d’autres restée dans mes souvenirs. Nos parents émus par la voix du « rossignol andalou », également nommé « l’enfant à la voix d’or ». Toujours parmi nous il vit lui une retraite confortable et paisible (en tout cas c’est ce qu’il dit). Un point commun à tous ces enfant chanteurs, du moins pour les garçons, c’est la mue de leur voix généralement la fin de leur notoriété.
José Jiménez Fernandez dit Josélito doit avoir 82 ans maintenant. Sa voix avait déjà été repérée mais c’est à Utiel (province de Valence) où il participe à un festival que Luis Mariano le découvre, il avait neuf ans. Il le fait aller à Paris. Son premier film date de 1956 il en fera tout de même 14 jusqu’en 1969. Les chansons des films gravées sur des vinyles vont décupler sa notoriété. Pour son label RCA c’est simple il partage les grosses ventes avec Elvis Presley ! Notoriété planétaire, participation à l’Ed Sullivan show, Olympia…

Donc adolescence, arrêt brutal avec la perte de sa belle voix… Il déclare avoir vécu une belle vie « d’après » mais on découvre tout de même arrêté en 90 pour trafic d’armes en Angola (!) Cela ne paraît pas le gage d’une existence tellement harmonieuse… On trouve tout de même des correspondances de destin entre Le Petit Prince et Josélito et je pense la plupart des enfants chanteurs…
Pour moi Josélito c’était l’Espagne, ce pays où mon père refusait d’aller « tant qu’il ne serait pas démocratique » mais message d’espoir annonçant la renaissance de ce pays anticipée par le tourisme mais où il y avait encore la famine lors des débuts de l’enfant à la voix d’or… Si j’écoute, invariablement émotion, voyage en Espagne durant les sixties avec les Eclaireurs de France (Hamster jovial sors de ce corps)… Magnifiques paysages, gens gentils avec nous… Lors d’une randonnée « de patrouille » le long d’un magnifique canyon un homme s’approche, il parle français : — Petits vous voyez ce joli village tout en bas, ils crèvent car ils n’ont pas d’eau… Et maintenant regardez cette belle villa en nid d’aigle, sur les hauteurs bien plus haut au dessus, vous la voyez ? Et bien elle appartient à xxxxxx, ami de Franco, et lui il a l’eau dans ses robinets et même un bassin décoratif… (Un sanglot dans la voix) Vous voyez les enfants… c’est ça l’Espagne ! Heureusement ce pays a fini par retrouver la démocratie, même si les traces de la dictature existent toujours. Josélito lui, par sa fraîcheur nous rappelait l’existence de ce peuple d’une façon souriante, particulièrement pour ceux comme moi qui vivent dans les départements frontaliers proches de ce beau pays.

En conclusion la vision d’une belle voiture conduite par une grande star française richissime… Elle s’arrête et laisse sur le bord de la route sans argent un préado et son père… Ce même enfant qui quitte ces adultes « protecteurs » en ayant gagné des addictions… Pas beau tout ça…

Les parents pas toujours "clairs", ont-ils "poussé" leur enfant, à l'image de ces mamans qui s'extasient devant leur fille lors des concours de beauté ? Jordi, enfant chanteur bien plus récent eut de sérieux déboires avec son père au niveau de l'exploitation de son personnage...