HISTOIRES DE DISQUES

Son nom ne dit pas grand-chose voire rien de nos jours à la plupart de ceux qui chinent les vieux vinyles… Beaucoup d’autres artistes des débuts du vinyle, des années 50 à 70 retombent dans l’anonymat où y sont depuis longtemps. Certes leur style est comme on dit souvent « désuet » mais en général les textes sont très beaux. Dans ma démarche nostalgique j’ai souvent acheté ces disques dont presque personne ne veut… Pourtant les artistes recherchés actuellement sont eux aussi, pour la plupart, condamnés à disparaître des mémoires… et ressurgir des décades plus tard sous la forme d’un vieux disque poussiéreux lors d’un vide-grenier. Bref m’est venue l’idée de consacrer une page à Colette Renard… Chanteuse typique de l’après-guerre qui accéda à la notoriété en interprétant la comédie musicale « Irma la douce »… Je l’ai découverte à travers des disques évoquant Paris en chansons que je présente sur cette page.

Elle se mit également à publier des chansons dites « gaillardes » ou « paillardes » qui habituellement étaient interprétées dans les cabarets style rive gauche devant des publics spécifiques. Sans nul doute une certaine libéralisation des mœurs à l’approche de 68 l’a poussé à réaliser de nombreux albums très coquins. Certains plus hard que d’autres. Voici donc le résultat de mes « découvertes vinylistiques » à ce jour.

D’autres artistes donc « oubliés » seront évoqués dans le futur. Finalement être quasiment le seul dans cette démarche ne peut que susciter, à défaut d’intérêt, au moins de la curiosité.

LP Paris, Vogue LD 337-30, 1957, estimation 12 euros*

33 tours 25 cm Sur les bords de Paris Vogue LD 354, 1958, 15 euros*

Donc Paris, en plus un Paris ancien, m’a attiré vers ces disques en premier pour cette raison. Cette ville est pour moi fascinante, peut-être parce que je n’y habite pas diront certains. En tout cas nombreux dans le monde entier sont de mon avis. La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques et le déroulement sur sites prestigieux de certaines épreuves n’ont dû que renforcer cet intérêt planétaire pour « Paname »… Colette Renard , parmi bien d’autres artistes a su tirer parti de l’image de Paris.

EP Colette Renard chante les chansons gaillardes de la vieille France, (les filles de La Rochelle…)
Vogue EPL 7441, 1958, estimation 6 euros*

La paillardise ou gaillardise, ou libertinages et autres termes s’exprime sous diverses formes, poèmes, chansons… Beaucoup ont des origines très anciennes, d’autres plus récentes. On notera les très belles pochettes qui nous rappellent que ce « genre musical » très ancien et s’exprimait aussi par la peinture… Tous les grands écrivains ont des œuvres « secrètes » que l’on trouve rassemblées dans « l’enfer », partie spécifique que toute belle bibliothèque se doit d’avoir. Les œuvres sulfureuses étant souvent « protégées » derrière barreaux ou grillages, portes fermant à clé.
Ce premier EP présenté devait contraster dans les bacs avec son graphisme bien particulier.
Recup

LP Chansons très libertines, Vogue CLD 616, 1963
estimation 10 euros*
Pochette ouvrante, avec des commentaires et extraits de paroles des chansons… Toutes assez anciennes sur cet album. A noter la (relativement) célèbre intitulée « Les nuits d’une demoiselle » que l’on peut considérer comme un modèle du genre… Paradoxalement très rarement des mots obscènes, en fait des mots en apparence anodins sont détournés et dans le contexte d’une histoire ayant une orientation très précise… Cette dernière chanson en est un exemple typique. Je me souviens l’avoir entendue à la radio durant les sixties mais c’était tard le soir… Sauf erreur le peintre du tableau d’illustration n’est pas mentionné. Il semble pourtant vu la maîtrise du trait être un artiste célèbre de l’époque.

EP Voir Naples et mourir, Vogue EPL 8061, 1963,
estimation 4 euros*

Un nouveau super 45 tours sur lequel elle interprète des chansons plus consensuelles.

LP Chansons gaillardes de la vieille France , Vogue 196?, CLD 615, estimation 7 euros*

LP Chansons gaillardes de la vieille France , Vogue 196?, CLD 615, estimation 7 euros*
Version stéréo

Ce nouvel album coquin est je pense le plus répandu concernant cette thématique. Démarche complétiste* oblige je possède la version mono et la version stéréo. Seule différence en bas et à gauche de la pochette quelques inscriptions. Nombre de ces vieilles chansons, parfois même comptines enfantines ont donc généré des versions plus ou moins libertines. Toujours aucune mention de l’auteur du tableau d’illustration. Sa diffusion, via cet album qui dut tout de même être pas mal reproduit à ironiquement contribué à populariser une de ses œuvres…
(*) Collectionneur de vinyles qui achète le plus de versions possibles du même disque.

LP Poème libertins..., Vogue CLD 704, 1967,
estimation 10 euros*
De la chanson à la poésie il n’y a pas grande distance. Cette fois-ci donc les textes grivois sont récités. Ce disque me semble assez rare par rapport à d’autres.

LP Succès, Mondo Music MM15, 197?,estimation 6 euros

Cette compil me paraît assez répandue. Comme toute compil qui se respecte elle donne un aperçu des chansons « sérieuses » interprétées par Colette Renard. Je le vois assez souvent dans les vide-greniers.

LP Les joyeux paillards LP Plaisirs paillards,
Musidisc 30 CV 1281, 1974, estimation 7 euros*

Cet album, interprétés par ce mystérieux groupe vocal « Les joyeux paillards », que je soupçonne fort avoir été créé pour l’occasion, me paraît mériter d’être ajouté sur cette page même s’il n’est pas de Colette Renard. Les chansons sont du même type, de même le tableau illustrant la pochette. Le label « discount » qui reprend cette thématique a sans doute jugé que cela se vendait pas trop mal. Sans doute à la fin des repas festifs, branchement de l’électrophone après le pousse café chansons paillardes en complément des chansons dites « à boire »… A noter dans la même démarche plusieurs disques des Quatre barbus, 25 et 30 cms avec des illustrations cette fois-ci plutôt humoristiques, dans le genre Dubout mais qui sont également très réussies au niveau graphique. Certains sont présentés sur le site.