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. Récapitulatif de l'ensemble des parutions de la rubrique « "Histoires" de disques »

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HISTOIRES DE DISQUES n° 39 :

Georges Brassens a cent ans

01-06-2021

Tous les mois je vous présente des photos autour d'une thématique.
Cette rubrique sera récapitulée sur une série de pages du sites au fur et à mesure des publications.
On va soit les retrouver dans la rubrique "Histoires de disques" soit dans la rubrique "Nostalgie sixties". (Voir le plan du site sur la page d'accueil)

Le 22 octobre 2021 Georges Brassens sera centenaire… On sait en fait qu’il décéda à 60 ans en 1981. Il me paraît incontournable d’évoquer ce grand chanteur mais uniquement au niveau de ses vinyles. Pour son histoire officielle d’autres l’ont fait avec bien plus de compétence. La chronologie de ces disques me paraît pouvoir intéresser tous ceux qui aiment ce chanteur, elle détaille sa fabuleuse créativité.

Il faut tout de même savoir que Georges Brassens, de 1952 à 1954 a déjà publié tout de même seize 78 tours, sans compter trois au Canada. La durée de ces disques correspondant en gros à celle d’un 45 tours single, soit deux chansons, on comprend mieux leur nombre.

Comme il était d’usage pour les artistes « à cheval » entre la fin des 78 tours et le début des disques vinyle, ces premiers titres gravés se retrouvèrent sur les premiers vinyles de Georges Brassens et sur nombre de rééditions qui vont suivre.

Le premier microsillon 33 tours sortit en 1954 (Photo 1) « Georges Brassens chante les chansons poétiques (et parfois polissonnes) de Georges Brassens », Polydor LP 530.011, estimation 35 euros*, La mauvaise réputation, Le parapluie, Le petit cheval, Le fossoyeur, Le gorille, Corne d’auroch, La chasse aux papillons, Hécatombe).

Il s’agit d’un 25 cm, comme tous ses premiers albums, et vu la date de sortie la pochette n’est pas glacée (pelliculée) donc très fragile… Le graphisme présente ce mélange de dessins couleur et de photos noir et blanc habituel jusqu’aux années soixante. Un collectionneur arrivera à trouver ce disque, mais où le jeu se corse c’est de le dénicher en bon état… En plus il y a la toute première version avec mentionné en bas à gauche « microsillon 33 tours » qui justifie l’estimation de 35 euros* et une seconde pochette quasiment identique mis à part la dite mention en moins et le label Philips à la place de Polydor… (Philips 76061, estimation 25 euros*) Toujours sous cette dernière référence une ultime réédition sous le format 25 cm avec une pochette totalement différente (Photo 2, estimation 15 euros*). Modernité oblige elle présente une photo pleine page en quadri de l’artiste guitare en main.

On le voit, dès le début la discographie du « grand Georges » est très complexe vu qu’elle mélange rééditions des 78 tours, morceaux publiés ensuite sur la dizaine de 33 tours 25 cm, (sans compter leurs nombreuses variations de pochettes et de références pour le même contenu) et ses nouvelles chansons au fur et à mesure qu'elles furent publiées. On notera également généralement des cotations assez basses sans doute en rapport avec le grand nombre de vinyles encore disponibles mais aussi avec le fait que les amateurs de Brassens ne sont pas forcément vinylmaniaques.

Il y a bien entendu une vingtaine de 45 tours EP à prendre en compte pour ce passage en revue des différents types de disques de Brassens (toujours déclinés en versions différentes) qui suivent jusqu’en 1967 la création et réédition des nombreux succès inoubliables sur 33 tours. Le tout premier sort en 1954 « Le parapluie », Polydor 576 004, estimation 20 euros*. La même pochette sera rééditée en six versions sous la référence Philips 432 065 (Photo 3)  qui cote environ 10 euros*. Le disque présenté ici en version « Philips » est celui de mes parents que j’ai écouté longtemps jusqu’à la fin des sixties… Aussi les quatre chansons qu’il contient reprises du tout premier 25 cm évoqué précédemment (Le parapluie, Il n’y a pas d’amour heureux, J’ai rendez-vous avec vous, La chasse aux papillons) sont ancrées pour toujours dans mes souvenirs auditifs.

Un autre EP marquant pour moi, même si je l’ai trouvé sur un vide-grenier bien plus tard, c’est « Chanson pour l’auvergnat », Philips 432 062 NE de 1956, estimation 8 euros* (Photo 4). Simplement parce que j’aime particulièrement cette chanson, à la fois contestataire et humaniste…

Le premier 33 tours date de 1960 (« Georges Brassens qui êtes-vous, Philips Réalités V 23, estimation 45 euros*). Il s’agit d’une réédition de ses premiers succès, la première d’une longue liste qui va suivre…

Le deuxième 33 tours 30 centimètres* (« 1964 Les copains d’abord… » parfois avec le chiffre « 8 » ou « VIII ») présente cette fois-ci des nouvelles chansons inédites, et quelles nouvelles chansons ! Il y a une première version avec le visage de Georges plein format (15 euros*), une seconde avec une autre photo de l’artiste avec « 8 » (12 euros*) et une seconde « réédition de réédition » sur fond « imitation bois marron » et titres en gros caractères elzéviriens, une petite photo noir et blanc en médaillon détournée "à la serpe" (Photo 5) Philips 844757 estimation 10 euros*. C’est un peu compliqué mais illustre la difficulté de compréhension de cette importante discographie. Cette dernière présentation « fond marron » je la met en avant par la photo ci-contre au détriment de l'original car elle est assez répandue, d’autres albums vont ainsi suivre avec ces chiffres pas évidents à comprendre chronologiquement, la couleur marron va foncer ou s’éclaircir suivant les nombreuses versions. On y trouvera donc des rééditions des années cinquante soixante mais aussi des morceaux plus récents. Il faudra si on a l’esprit « collection », s’assurer de la présence de la mention BIEM sur l’étiquette du disque par opposition à SACEM qui indique encore une nouvelle réédition de cette déjà re-réédition cette fois plus tardive durant les années 70. Sur ce principe vont suivre « 1965 » avec… « 1 La mauvaise réputation », puis « 2 Les amoureux des bancs publics », puis « 3 Chanson pour l’auvergnat » pour cette même année 65… Ensuite « 1964 – 4 Je me suis fait tout petit », « 1965 – 5 Le vieux Léon », « 1965 – 6 la traitresse », « 1965 – 7 Les trompettes de la renommée », « 1966 IX supplique pour être enterré sur la plage de Sète », Philips 844 758 (Photo 6). A noter sous la référence 77854 les premières versions quasi identiques mais avec un fond blanc remplaçant le marron et en plus sous deux versions la version « maquette » et la version « studio » plus « technique » suite à une grève de musiciens. On termine cette longue série en 1969 « X Mysoginie à part »…Compliqué hein et en plus je simplifie, quelques albums « indépendants » se glissent ici ou là dans cette longue suite jusqu’à la fin des années soixante avec des pochettes spécifiques (ex « Chansons pour toutes les oreilles », « Le Gorille »…).

(*) Je mentionne également, dans cette suite des premiers 30 cm, le très rare coffret de 1963 "Dix ans de Brassens" qui rassemble six 33 tours 30 cm sous la référence Philips P0L 0053 avec une photo de Brassens en noir et blanc.

Ensuite, après les sixties, période
« SACEM »
on va retrouver le même principe d’albums avec numéros au niveau rééditions, illustrés par un gros plan de guitare, mais de parties différentes de l’instrument selon le disque… Exemple « 1 – La mauvaise réputation de 1965, cette fois-ci réédité en 1979 et quatre ou cinq petits euros* de valeur mint Philips Philips – 6499 776, Photo 7). Si vous n’avez pas les versions sixties
pourquoi se priver à bas prix de l’écoute analogique avec un tel album s’il est déniché en bon état ? Tout ce que je viens laborieusement d’essayer de vous énumérer période sixties est en effet « re-re-édité » durant les seventies suivant le même principe « numéro, année, nom de la chanson vedette »…

Parmi les ultimes albums avant le décès de Georges Brassens deux retiennent mon attention particulièrement. D’abord un enregistrement public… Déjà intéressant je n’en connais pas d’autres en vinyle. Photo 8 « Georges Brassens in Great Britain » Philips 9101 005 (1973 + livret), estimation 35 euros* Très bon son, en plus "Brassens en Angleterre" c'est vraiment surprenant et puis l'écoute de cet ultime "best of" de son vivant est très agréable. Ceci écrit un truc pas facile à trouver...

Enfin je terminerai par l’album « Nouvelles chansons » de 1976 qui fut un grand succès grâce notamment à « Tempête dans un bénitier » qui évoque la montée de l’intégrisme dans l’Eglise catholique. Une autre chanson, « Trompe la mort » aborde ses problèmes de santé qu’il affecte de prendre à la légère voire de nier, hélas…(Photo 9, « Nouvelles chansons », 1976, Philips 9101 092)

Après son décès, bien entendu régulièrement, jusqu'à nos jours beaucoup de nouvelles rééditions. Ceci dit si vous aimez chiner vous pouvez dénicher les disques évoqués précédemment à des prix bien plus bas que les vinyles neufs en plus parfois en état parfait. Alors, avec le son d'époque, n'est-ce pas mieux ?

Conclusion nostalgique / Personnellement j’ai visité ses lieux de vie à Sète, cette belle ville justement vantée dans certaines chansons. J’ai même eu l’occasion d’escalader trois fois le Mont Saint-Clair en tant que cyclotouriste, redoutable épreuve qui depuis les rues « plates » de la ville au fil d’un tournant sournois nous met brutalement face d’un mur vertical, une route étroite qui rappelle par sa pente extrême la vision, lorsqu’on est au pied de certaines pistes de ski droites et qu’on regarde le sommet… Si on n'est pas prévenu de qui nous attend on n'a pas "passé" les braquets "très haute montagne" on restera automatiquement planté en bas dans un craquement de pignons torturés ! Certes il n'y a que quelques kilomètres mais en terme de pente moi qui ai fait des trucs horribles genre Ventoux, Tourmalet etc c'est vraiment inhumain. Mais dans un tel cadre touristique, après tant de kilomètres depuis Bordeaux on est "moralement" obligés "de se le faire"... Quelques kilomètres de souffrances plus loin on arrive (pas tous à vélo) au cimetière marin qui certes vaut la visite mais ne contient pas la tombe de Brassens, comme on est nombreux à le penser à tort. Un écriteau mentionne le vrai lieu de sépulture le cimetière Le Py à côté de l’étang de Thaux. Des pins parasols tout de même encadrent une tombe modeste mais constamment fleurie et visitée avec vue sur l’étang faute de Méditerranée.

Le musée « Brassens » vaut la visite par les nombreux objets, souvenirs, bref, si vous passez dans le coin ça vaut le détour. Le beau "bateau de Brassens" en bois curieusement me rappelle les pinasses du bassin d'Arcachon, un vrai concentré de nostalgie... Ensuite, après la visite incontournable du port, ceux qui aiment le poisson, ce n’est pas mon cas, doivent aller dans un restaurant déguster une rascasse. Vu mon aversion pour tout ce qui porte écaille j’avais commandé hautement et par provocation amicale une entrecôte à la bordelaise, histoire d’affirmer mon origine géographique. Lorsque le dit plat m'a été servi j’ai eu droit à un énorme « houuuu » de condamnation de la part de mes copains de rando cycliste, mais je fus vite pardonné, 650 kilomètres à vélo ensemble ça crée des liens et de beaux souvenirs. En ce qui concerne la plage de Sète, évoquée par Brassens certes le coin est très beau mais... je l'ai trouvée certes interminable, (surtout en la longeant à vélo en arrivant ) mais très étroite, je l'imaginais immense à travers la chanson et peut-être avec l'habitude de nos plages atlantiques. Dans cet esprit un salut amical à Daniel Brousset, méditérranéen pur jus, "local de l'étape" avec qui nous avons tant de souvenirs à partager (notamment une soirée mémorable près de sa petite maison sur la plage d'Agde tout près).